10 choses à connaître avant de commencer une thérapie de couple

10 choses à connaître avant de commencer une thérapie de couple

Si certains couples attendent que la crise soit bien en place avant d’entreprendre une thérapie, celle-ci est aussi un moyen de gérer les petits désaccords du quotidien. Dans la plupart des cas, il ne faut pas attendre que son couple explose pour consulter ensemble.

Deux thérapeutes présentent le déroulement d’une séance en citant les principales raisons de consulter ainsi que les attitudes à éviter pour que la séance soit un succès. Violaine Gelly est sexothérapeute et psychopraticienne et François Allard est psychothérapeute et psychologue clinicien. Il a piloté l’adaptation française du livre Couples en difficultés : accepter ses différences (De Boeck) écrit par Andrew Christensen et Neil Jacobson.

Une définition de la thérapie de couple

La thérapie est un moyen d’apprendre à voir son partenaire sous un autre angle, peu importe la durée de la relation. D’après Violaine Gelly, “la thérapie de couple s’intéresse au lien qui unit les deux personnes. Si ce lien est malmené, on va essayer de comprendre comment il s’est mis en place et ce qui ne fonctionne plus aujourd’hui”. Elle permet de réengager le dialogue et de mieux s’écouter. Au fur et à mesure, elle aide à mieux exprimer ses besoins enfouis et à être plus attentive aux attentes intimes de son partenaire.

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À quel moment entreprendre une thérapie ?

“Comme pour une thérapie individuelle, il est conseillé de consulter dès que l’on se sent mal, qu’il commence à y avoir des incompréhensions, des tiraillements, une souffrance. Le plus tôt est le mieux pour parvenir à relancer la dynamique du couple. Un couple est venu me voir cinq ans après l’infidélité de monsieur. Sa compagne a ruminé pendant toutes ces années. Leur lien a été endommagé durablement. S’ils étaient venus plus tôt, même si elle ressentait alors davantage de colère ou de chagrin, les choses auraient pu se dire avec moins de violence et de ressentiment qu’aujourd’hui” nous explique Violaine Gelly.

Doit-on consulter même s’il n’y a pas de désaccord dans le couple ?

Oui, une thérapie est toujours bénéfique au couple. “C’est même très sain, cela permet de partir sur de bonnes bases et d’apprendre d’emblée à bien communiquer, souligne Violaine Gelly. J’ai ainsi des couples récemment formés qui ont souffert de leurs précédents échecs et veulent mettre toutes les chances de leur côté”.

Quelles sont les raisons de consulter les plus fréquentes ?

“Il y a une forte demande chez les couples rencontrant des problèmes interculturels, mais aussi dans les familles recomposées, précise François Allard. Je reçois parfois des couples homosexuels mais les problématiques sont très différentes car la connaissance réciproque de la nature sexuelle identique de l’autre spécifie autrement les contextes de difficulté.

En revanche, les thérapies ne sont pas recommandées en cas de violences conjugales. La personne violente a besoin d’un suivi individuel. Je dirais que c’est le seul cas où la thérapie est inefficace à coup sûr, et où elle risque même d’aggraver les choses. Dans les cas de relation extraconjugale, il y a au préalable une nécessité d’approche particulière.”

Les motifs pour entamer une thérapie sont souvent des désaccords à propos des enfants, des conflits constants, des difficultés pour communiquer, une distance qui s’installe, des problèmes dans le lit conjugal.

Quelle question se poser avant d’entamer une thérapie ?

Quelle est la raison pour laquelle vous consultez ? “Cette question paraît simple, mais elle est essentielle, estime Violaine Gelly. Il faut y réfléchir et s’y préparer car c’est la première question que va vous poser le thérapeute, et ce n’est pas lui qui vous donnera la réponse ! Avez-vous besoin d’être rassurée, de dire ou d’entendre certaines choses ? Souhaitez-vous vraiment continuer votre vie à deux ou pas ?”

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Quel rôle joue le psychologue en thérapie ?

“Le cabinet est un espace sécurisé et bienveillant, on y vient pour se dire les choses, ajoute Violaine Gelly. Plus précisément, on dit les choses à un tiers alors que l’autre entend. Cela permet d’évoquer des sujets que l’on n’ose pas sinon aborder chez soi, au quotidien, en face à face, par exemple un manque de désir sexuel”. Le thérapeute doit instaurer des règles qui seront les fondations d’une nouvelle stabilité dans le couple. Son objectif est de faire parler les conjoints, faire ressortir les non-dits et les rancœurs. Il est là en quelque sorte pour arbitrer l’échange.

Quel est le déroulement d’une consultation ?

En fonction du thérapeute, la séance peut être très différente. Certains chercheront tout de suite à faire parler les conjoints pour identifier ce que représente le couple pour chacun d’entre eux. D’autres commenceront par organiser une séance en couple pour ensuite rencontrer les partenaires individuellement. François Allard confie : “mes séances sont toujours très interactives. Je donne souvent des exercices à faire en dehors du cabinet ou des conseils de lecture”. La mise en place de jeux de rôle n’est pas rare lors des consultations. Violaine Gelly explique “je peux demander à mes patients de s’écrire une lettre ou encore de passer par le psychocorporel, par exemple en prenant l’autre dans ses bras”. Pour ce qui est de la durée de la thérapie, celle-ci est également variable, il n’y a pas de règles. “Il ne faut pas croire que vous vous embarquez forcément pour des années de thérapie, il suffit parfois d’une ou deux séances pour débloquer des situations et ne pas rester dans les non-dits”, rassure Violaine Gelly. “Au plus, il faut compter 24 séances d’une heure, mais cela peut être beaucoup moins ou parfois plus. D’abord une fois par semaine, puis de manière plus espacée. Mais c’est vraiment variable selon la situation de difficulté de chaque couple” explique François Allard.

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En quoi consiste le succès d’une thérapie ?

Pour Violaine Gelly, “si la thérapie permet au couple de mettre à jour le contrat de vie à deux, il arrive aussi qu’elle en scelle la fin”. Il ne s’agit pas forcément de faire revivre le couple par tous les moyens. Ainsi, une thérapie peut être couronnée de succès et se finir pourtant par une séparation. “L’important est de comprendre ce qui se joue et surtout la responsabilité de chacun, estime Violaine Gelly. Il faut que la décision soit prise en conscience des deux côtés. Même si le couple se sépare, la thérapie aura au moins permis de se quitter sans rancœur”.

Quelles sont les attitudes à éviter ?

“L’empathie et la compassion sont indispensables, précise François Allard. Il ne faut pas non plus attendre que les choses aillent très mal et venir consulter trop tard après avoir vraiment endommagé son couple. La thérapie est souvent perçue comme la dernière chance pour le couple qui a pu aggraver les problèmes en pensant les résoudre. Les relations intimes sont probablement là où on est le plus sensible et là où nos comportements ont un impact (verbal par exemple) très fort. Attention, aussi, à ne pas mentir ou essayer de cacher des choses au psy, comme une infidélité. Cela ne marchera que si les deux parties jouent la carte de la sincérité. Réparer son couple, c’est redevenir authentique dans les interactions avec l’autre, en étant tourné vers lui ou elle plutôt que de s’opposer, apprécier ses différences sans craindre les conflits et se rappeler qu’un couple se fonde sur l’intérêt des échanges positifs”.

Pour soigner son couple et écrire une nouvelle page à son histoire, il faut que les partenaires soient tous les deux volontaires. C’est le principal obstacle à la thérapie. François Allard prévient “il y a souvent un des deux partenaires qui est moins motivé pour venir que l’autre, mais la thérapie échouera si l’un des deux refuse totalement de jouer le jeu, notamment de l’écoute”.

Où chercher un bon spécialiste ?

Plusieurs types de thérapies existent (systémique, analytique, comportementaliste, etc.). Il convient alors de prendre connaissance de chacune d’entre elles pour trouver celle qui vous correspond. Vous pouvez également demander à votre entourage. “Je déconseille de faire une thérapie de couple avec le même professionnel qui vous suit ou vous a suivi pour une thérapie individuelle, précise Violaine Gelly. Le transfert ne sera pas le même, il risque de prendre parti au lieu de rester neutre. Ne vous imaginez pas, enfin, que la thérapie est là pour changer l’autre. Ce n’est pas du tout le but”.

Couple Therapy

Sites utiles :

  • Association française de conseil conjugal : www.afccc.fr
  • Association pour le développement des thérapies comportementales des couples et des familles : www.adtccf.org