L’époque actuelle est marquée par une interaction de plus en plus forte entre les facteurs environnementaux et humains. Cela se manifeste par les problèmes de ressources et de qualité de l’habitat rencontrés par les espaces densément peuplés, ainsi que par les difficultés des sociétés à s’adapter aux conséquences du réchauffement climatique. En conséquence, l’environnement acquiert une dimension politique grâce à sa participation à la création de fortes disparités sociétales et situationnelles entre différentes régions du monde.
1 – Qu’entend-on exactement par “environnement” ?
Selon Jacques Lévy et Michel Lussault, dans leur Dictionnaire de la géographie (2013), l’environnement est défini comme “l’ensemble des réalités extérieures à un système, notamment un système social, conditionnant son existence et interagissant avec lui. Spécifiquement, les réalités biophysiques sont considérées comme l’environnement des sociétés”.
D’une manière plus pragmatique et appliquée, un consortium d’organisations internationales, dont l’ONU, l’OCDE, le FMI et la Commission Européenne, a contextualisé le concept d’environnement en le liant à l’homme dans une perspective utilitariste. Dans le lexique international de la gouvernance, l’environnement est défini comme “l’environnement physique naturel dont l’humanité dépend entièrement pour toutes ses activités. Les différentes utilisations de cet environnement à des fins économiques sont appelées fonctions environnementales”.
En fin de compte, l’environnement est compris comme l’ensemble des facteurs biotiques et abiotiques qui entourent un individu ou une espèce, dont certains contribuent directement à répondre à ses besoins. Intégrer l’espèce humaine dans cette équation complexifie nécessairement la notion d’environnement. Le développement des sociétés a en effet été rendu possible par l’exploitation de la nature, mais l’action humaine a également contribué à la création ou à la modification de nouveaux objets et milieux “environnementaux” sur Terre.
2 – Les pollutions menacent-elles notre qualité de vie ?
Le terme “pollution” peut s’appliquer à un large éventail de phénomènes : pollution de l’eau, de l’air, du sol, ainsi que des pollutions visuelles et sonores. En général, la pollution modifie les facteurs abiotiques d’un écosystème, altérant ainsi son fonctionnement naturel. Comme le disait Paracelse, “tout est poison, rien n’est poison : c’est la dose qui fait le poison”. En d’autres termes, toute substance ou radiation peut devenir polluante et nocive si elle est présente en quantité excessive. Par exemple, le CO2 joue un rôle essentiel dans le cycle du carbone en étant converti en sucre par les plantes lors de la photosynthèse. Cependant, un excès de CO2 entraîne des conséquences néfastes en contribuant au réchauffement climatique.
Les pollutions sont un enjeu majeur pour la planète, car le mode de vie moderne, en particulier dans les pays développés, pollue massivement notre environnement. Que ce soit les particules fines émises par les moteurs à combustion, les perturbateurs endocriniens aux effets néfastes sur la santé humaine, les rejets agricoles de nitrates dans les rivières, ou encore la radioactivité d’origine humaine, notre environnement est bien plus pollué que par le passé. Selon l’OMS, un quart des décès dans le monde en 2012 étaient liés à la pollution. Les facteurs environnementaux contribuent à plus de 100 maladies ou traumatismes. Il est encourageant de constater que les effets néfastes de certains agents polluants sont découverts et que des mesures sont prises pour les limiter. Mais il est également important de souligner la complexité de l’évaluation des risques liés aux produits chimiques, car les effets néfastes peuvent apparaître après un certain délai et il peut y avoir des intérêts économiques qui retardent les actions nécessaires.
3 – Pourquoi est-il important de préserver la biodiversité ?
La préservation de la biodiversité fait partie des discussions internationales depuis le sommet de la Terre de Rio en 1992. La biodiversité est menacée à l’échelle planétaire et certains scientifiques parlent même d’une “sixième extinction majeure”. La biodiversité est importante car elle permet à une espèce de s’adapter en cas de crise. Par exemple, lors de la grande famine en Irlande en 1845, l’infection des pommes de terre par un pathogène a eu des conséquences dévastatrices en raison de la dépendance alimentaire à cette culture spécifique et du manque de diversité génétique parmi les variétés cultivées. Une plus grande biodiversité aurait limité l’impact du pathogène, car certaines variétés de pommes de terre auraient été moins sensibles ou immunisées.
La préservation de la biodiversité est cruciale pour réduire la vulnérabilité aux crises, qu’elles soient causées par des pathogènes, des changements climatiques brutaux, la destruction des habitats ou la pollution. Une diminution de la biodiversité signifie une plus grande vulnérabilité face à tous les types de crises. De plus, la nature est une source d’inspiration pour de nombreuses innovations technologiques, de la médecine à l’ingénierie. Une plus grande biodiversité signifie plus de mécanismes à exploiter.
4 – Nos ressources naturelles sont-elles inépuisables ?
Une ressource naturelle est une ressource présente dans la nature qui est utilisée pour répondre aux besoins humains. On distingue les ressources non renouvelables des ressources renouvelables. Les ressources non renouvelables, comme le pétrole, le gaz naturel et le charbon, sont épuisables car leur quantité diminue avec leur utilisation. Les ressources renouvelables, comme le soleil, le vent, les ressources halieutiques et forestières, se renouvellent à un rythme suffisamment élevé pour répondre à la demande humaine. Cependant, certaines ressources renouvelables peuvent aussi être menacées par la surexploitation.
Les hydrocarbures, considérés comme des ressources non renouvelables, posent un défi majeur en raison de leur épuisement progressif. La notion de “pic pétrolier” fait référence au moment où la production de pétrole atteint son maximum, rendant ainsi son approvisionnement de plus en plus difficile. Les estimations de l’épuisement des ressources naturelles non renouvelables, notamment les hydrocarbures, sont évolutives en fonction des avancées technologiques et économiques.
La diminution des ressources naturelles, qu’elles soient renouvelables ou non renouvelables, par rapport aux besoins engendrés par nos modes de vie est l’un des principaux défis de notre siècle. La surexploitation des ressources halieutiques, par exemple, menace non seulement notre approvisionnement alimentaire, mais entraîne également des déséquilibres écologiques majeurs. La transition écologique est l’occasion de prendre conscience de cette dépendance et de réduire notre empreinte environnementale par des mesures telles que la sobriété énergétique et l’économie circulaire.
5 – Est-ce si grave que la Terre se réchauffe ?
Il est largement admis que le réchauffement de la planète observé depuis 1945 est d’origine humaine. Il est causé par l’augmentation de la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, en particulier du dioxyde de carbone. Ce réchauffement a des conséquences significatives. Par comparaison, la différence de température globale entre une période glaciaire et non glaciaire est d’environ 5 °C. Ainsi, une différence de 5°C sur l’ensemble de la planète peut modifie l’extension des glaces polaires.
Le réchauffement global de la planète, durable en raison de la durée de vie du CO2 dans l’atmosphère, entraîne des changements climatiques majeurs. Ces changements ne sont pas sous le contrôle humain et peuvent radicalement modifier nos conditions de vie. Il est donc fondamental de lutter contre le réchauffement climatique par tous les moyens possibles.
6 – Quelles sont les activités qui impactent le plus notre environnement ?
Depuis des millénaires, l’activité humaine a modifié notre environnement à travers des activités telles que l’agriculture, l’urbanisation et les échanges commerciaux. Cela a eu des effets à la fois positifs et négatifs sur la planète, directement ou indirectement. La baisse de la qualité de l’eau, l’augmentation de la pollution atmosphérique et des émissions de gaz à effet de serre, l’épuisement des ressources naturelles et les changements climatiques sont autant d’exemples des impacts négatifs de notre activité. En particulier, notre impact sur la biodiversité et l’accélération du taux d’extinction des espèces constituent une caractéristique centrale de l’Anthropocène.
Depuis le début de l’ère industrielle, l’impact des activités humaines sur le climat a entraîné un réchauffement global. Les gaz à effet de serre et les aérosols affectent le climat en modifiant les radiations solaires et thermiques intégrées à l’équilibre énergétique de la Terre. L’impact humain sur le climat dépasse largement celui dû aux changements naturels tels que les variations solaires et les éruptions volcaniques.
Les principales sources mondiales d’émissions sont l’électricité et la chaleur, l’agriculture, les transports, la foresterie et la fabrication. Par exemple, la production d’électricité est le premier émetteur avec 73% des émissions totales dues à la combustion d’énergie. Il est donc crucial de réduire notre impact environnemental en mettant en place des mesures pour limiter la pollution et les émissions de gaz à effet de serre.
7 – La protection de l’environnement est-elle un problème géopolitique ?
La protection de l’environnement est un problème géopolitique à plusieurs égards. Tout d’abord, elle est ancrée dans la géographie, car elle a une dimension spatiale, en termes de périmètre territorial et d’impact localisé. Ensuite, la protection de l’environnement a des conséquences politiques en raison de son impact sur la société et l’économie. Elle perturbe les usages sociaux et les habitudes de consommation.
De plus, la protection de l’environnement implique une interaction entre différentes échelles d’action politique et de gouvernance, du local à l’international. Les pays sont interdépendants face aux problèmes environnementaux et sont souvent tributaires des décisions prises par d’autres pays. Cependant, il n’existe pas de système international suffisamment contraignant pour suivre les engagements des États ou équilibrer les responsabilités et les conséquences de ces décisions.
La question environnementale est un enjeu de pouvoir dans les relations internationales. Par exemple, les émissions de gaz à effet de serre, pour lesquelles les pays développés sont en grande partie responsables, ont un impact direct sur les régions du monde plus vulnérables. Cependant, en raison de la complexité des problèmes environnementaux et de l’absence de mécanismes contraignants pour les engagements des États, la géopolitique est le terrain privilégié pour négocier les priorités d’action en matière de protection de l’environnement.
8 – Qu’est-ce qu’une politique environnementale ?
Une politique environnementale est une déclaration faite par une organisation, généralement un État ou une entreprise, sur ses principes et ses intentions d’action en matière d’environnement. Elle établit des objectifs environnementaux et offre un cadre d’action à l’organisation. La politique environnementale est un engagement crédible envers la protection de l’environnement.
La politique environnementale est devenue un objectif politique à part entière, consacrée par la Charte de l’environnement intégrée dans la Constitution française en 2005. Les parties prenantes de la politique environnementale ne se limitent pas aux seuls États. Les collectivités locales, les ONG, les associations de consommateurs, les entreprises et les municipalités sont tous des acteurs importants dans la mise en œuvre des politiques environnementales.
Cependant, la fragmentation des initiatives entre différents acteurs et échelles géographiques peut être un défi. La coordination des politiques environnementales est essentielle pour assurer leur efficacité. La responsabilité financière des acteurs privés est également un aspect essentiel de la politique environnementale européenne, avec le principe du “pollueur-payeur” comme pierre angulaire.
9 – Quelle est la politique de l’Union dans ce domaine ?
La politique environnementale de l’Union européenne repose sur quatre principes juridiques : le principe de précaution, le principe de prévention, le principe de correction des atteintes à l’environnement et le principe du “pollueur-payeur”. L’UE s’est fixé des objectifs ambitieux en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, d’utilisation des énergies renouvelables et d’efficacité énergétique à travers les Accords de Kyoto et les Objectifs du Développement Durable.
Les principaux axes de la politique environnementale de l’UE portent sur le changement climatique, la nature et la biodiversité, l’environnement et la santé, ainsi que les ressources naturelles et les déchets. Des efforts considérables sont déployés pour mettre en place des réglementations et encourager des initiatives de développement durable. Le Pacte vert européen, annoncé en décembre 2019 par la Commission européenne, témoigne de l’engagement renforcé de l’UE en faveur de la transition écologique. Il vise à rendre l’ensemble de l’économie européenne neutre en carbone d’ici 2050.
La politique environnementale de l’UE nécessite une coordination entre les différents acteurs et échelles de gouvernance pour être pleinement efficace. Les politiques nationales et européennes doivent être alignées pour relever les défis liés à la protection de l’environnement et du climat.
10 – Le développement durable, solution de tous nos maux ?
Le développement durable est une approche qui vise à répondre aux besoins actuels sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Il intègre des aspects environnementaux, sociaux et économiques dans les décisions et les actions. Cependant, il ne prétend pas être une solution à tous les problèmes.
Le développement durable reconnaît que les ressources naturelles sont limitées et que les activités humaines ont des conséquences sur l’environnement. Il encourage donc à adopter des pratiques responsables et à trouver un équilibre entre progrès économique et préservation de l’environnement.
Cependant, le développement durable ne peut résoudre tous les problèmes. Il nécessite une transformation profonde des modes de production et de consommation, ainsi qu’une prise de conscience collective. Il doit être soutenu par des politiques et des actions concrètes pour être efficace. Par conséquent, il est important de considérer le développement durable comme un objectif à atteindre plutôt qu’une solution magique à tous nos maux.