Il est temps de prendre des mesures concrètes pour combattre la pauvreté en France. Le Premier ministre présente un plan pluriannuel contre la pauvreté qui tient compte des recommandations résultant de la conférence nationale sur le sujet. Les participants ont travaillé pendant deux mois pour proposer des solutions et le JDD a retenu dix propositions clés qui pourraient apporter des changements significatifs. Voici un aperçu de ces idées innovantes pour réduire le taux de pauvreté en France.
1) Accès équitable à la garde d’enfants
Il est essentiel de réserver 20% des places en crèche aux enfants issus de familles défavorisées. Cela permettrait de limiter les inégalités de développement dès le plus jeune âge. Actuellement, ces enfants sont sous-représentés dans les établissements d’accueil collectif. Coût estimé : 650 millions d’euros.
2) Un soutien financier équitable pour les familles
Remplacer le quotient familial par une allocation de 715 euros par an et par enfant dès le premier-né est une proposition intéressante. Cette mesure vise à réduire les avantages fiscaux disproportionnés dont bénéficient les familles les plus aisées. En redistribuant les avantages, cette mesure pourrait sortir 500 000 enfants de la pauvreté. Coût nul.
3) Améliorer l’indemnisation des travailleurs précaires
Il est nécessaire de revoir l’indemnisation du chômage pour les travailleurs précaires. Actuellement, ces travailleurs voient leurs droits à l’assurance chômage limités en raison de la nature successive de leurs contrats. Cette mesure permettrait de mieux soutenir les jeunes notamment, qui occupent souvent des emplois temporaires. Coût estimé : 400 millions d’euros au minimum.
4) Encourager l’emploi des chômeurs de longue durée
Si l’accès à l’emploi pour les personnes défavorisées ne s’améliore pas de manière significative, il pourrait être nécessaire d’imposer aux entreprises d’embaucher un pourcentage minimum de chômeurs de longue durée. Les entreprises qui ne respecteraient pas ce seuil devraient verser une taxe pour financer des contrats aidés ou des programmes d’insertion. Cette obligation pourrait reproduire les effets positifs observés avec l’obligation d’employer des personnes handicapées.
5) Augmentation du revenu de solidarité active (RSA)
Il est primordial d’augmenter le montant du RSA qui constitue un revenu minimum pour les personnes sans ressources. Actuellement, le montant du RSA est bien en deçà du seuil de pauvreté. Une augmentation de 15% sur cinq ans, assortie de mesures d’économie, permettrait de soutenir les bénéficiaires du RSA. Cette augmentation devrait s’accompagner d’un assouplissement des critères d’éligibilité au RSA pour les jeunes de moins de 25 ans.
6) Amélioration de l’accès aux soins pour les plus démunis
Augmenter de 25% le nombre de bénéficiaires de la complémentaire CMU et améliorer la prise en charge des soins dentaires, d’optique et d’audioprothèse sont des priorités. Ces dépenses sont particulièrement lourdes pour les personnes en situation de pauvreté.
7) Renforcement des services de santé scolaire
Il est essentiel de donner aux médecins scolaires et aux médecins des centres de protection maternelle et infantile (PMI) la possibilité de prescrire des soins. Actuellement, ces médecins ne peuvent pas émettre d’ordonnances. En modernisant les services de santé scolaire, les élèves pourront bénéficier d’un suivi médical adéquat.
8) Lutter contre la discrimination des assurés CMU
Il faut sanctionner les médecins qui refusent de soigner les patients bénéficiaires de la CMU. Certains pratiquent une discrimination indirecte en proposant des rendez-vous tardifs ou en refusant d’appliquer la dispense de frais. Il est nécessaire de rendre le processus de preuve plus accessible et d’utiliser des méthodes de contrôle, comme le “testing”, pour lutter contre ces discriminations.
9) Taxer les loyers excessifs pour financer le logement social
Une taxe sur les loyers et les prix de vente jugés excessifs pourrait être utilisée pour produire des logements sociaux. Cette contribution de solidarité urbaine permettrait de rééquilibrer le marché du logement en faveur des personnes défavorisées.
10) Transparence sur les crédits aux particuliers
Créer un registre national des crédits aux particuliers permettrait d’évaluer la solvabilité des emprunteurs avant d’accorder de nouveaux crédits. Cette mesure de prévention pourrait éviter les situations de surendettement. Coût estimé : 70 à 90 millions d’euros pour les banques.
Ces propositions offrent des perspectives intéressantes pour combattre la pauvreté en France. Il est temps de mettre en œuvre ces mesures pour assurer une meilleure qualité de vie pour tous les citoyens.