Les 24 Heures du Mans, qui célèbreront leur centenaire lors de la 91e édition les 10 et 11 juin 2023, ont toujours été un terrain propice aux avancées technologiques dans le domaine de l’automobile. Dès leur création en 1923, ces mythiques courses ont introduit de nouvelles technologies pour améliorer la conduite et les performances des pilotes sur circuit, mais aussi pour le conducteur lambda au quotidien.
Phares antibrouillard
Dès la 4e édition en 1926, les voitures Lorraine-Dietrich B3-6 étaient équipées de phares antibrouillard développés par la société Marchal. Cette innovation permettait de faire face aux brumes matinales qui enveloppaient le circuit du Mans. Cette avancée technologique a d’ailleurs permis à trois Lorraine-Dietrich de monter sur le podium cette année-là.
Signalisation horizontale
En 1930, un ingénieur canadien a inventé la ligne blanche coaxiale, un système de signalisation visuelle pour les conducteurs. Immédiatement, les organisateurs des 24 Heures du Mans ont adopté cette idée en équipant la ligne droite des Hunaudières d’une bande coaxiale, d’abord jaune puis blanche, pour guider les pilotes.
Gagner de la puissance
En 1931, la suralimentation a été introduite pour augmenter la puissance des moteurs. Il s’agissait de fournir plus de carburant aux voitures en les équipant d’un compresseur volumétrique. Cette innovation a permis au binôme Lord Howe et Henry Birkin de remporter l’épreuve cette année-là. Par la suite, le turbocompresseur a remplacé la suralimentation en 1974, offrant à Porsche une victoire en 1976 avec les 936.
Le moteur à injection
En 1952, les Mercedes 300 SL ont été équipées d’un système d’injection essence pour optimiser le rendement des moteurs. Cette technologie a été développée par Bosch pour l’aviation et consistait à injecter du carburant directement dans la chambre pour éviter les pertes d’essence et optimiser la combustion.
Freins à disque
En 1953, les freins à disque ont fait leur apparition, révolutionnant le système de freinage dans les courses automobiles. Ce système permettait de freiner plus tard et moins longtemps, offrant un gain de temps considérable. Les Jaguar Type C ont remporté la course de 1953 grâce à cette innovation qui a rapidement remplacé les freins à tambour.
Des phares plus performants
En 1962, les Ferrari TR1/LM étaient les premières à être équipées de phares halogènes. Ces phares offraient une meilleure vision nocturne, passant de 175 à 300 mètres. Auparavant, les pilotes avaient une vision limitée à 50 mètres la nuit. Plus tard, en 1967, Ford et Ferrari ont ajouté des phares halogènes latéraux à leurs voitures pour mieux aborder les virages.
L’hybride débarque au Mans
En 1998, la première voiture hybride a participé aux 24 Heures du Mans. Il s’agissait de la Panoz Esperante GTR-1, malheureusement elle n’a pas pu se qualifier pour la course. Il faudra attendre 2012 pour voir un système hybride triompher avec l’Audi R18 e-tron quattro.
L’électrique en 2014
En 2014, la Nissan Zeod RC a bouclé un tour du circuit sans recourir au moteur thermique. Cette performance a permis de repousser les limites de la technologie électrique. Cependant, la voiture a dû abandonner en raison d’un problème de boîte de vitesses.
Et demain
En 2022, pour la première fois de l’histoire des 24 Heures du Mans, toutes les voitures ont utilisé un carburant 100% renouvelable, l’Excellium Racing 100. Ce carburant zéro pétrole, conçu et produit par TotalEnergies, permet de réduire d’au moins 65% les émissions de CO2 tout au long de son cycle de vie. Il a été élaboré à partir de déchets et résidus issus de la viniculture.
L’hydrogène
En 2025, le projet “H24 Racing” développé par l’Automobile Club de l’Ouest et GreenGT vise à présenter une voiture électrique-hydrogène au départ des 24 Heures du Mans, dans le but de rivaliser avec les nouvelles Hypercars.
Les 24 Heures du Mans ont toujours été un terrain d’innovation technologique pour l’industrie automobile. Des phares antibrouillard à l’hydrogène, en passant par les freins à disque et les systèmes hybrides, cette course légendaire a contribué à façonner l’avenir de l’automobile. Et qui sait quelles seront les prochaines innovations qui verront le jour sur ce circuit mythique ?
