Près de 17% des femmes souffrent de sécheresse vaginale avant la ménopause, et plus de la moitié des femmes sont concernées par ce phénomène après la ménopause. Les médecins généralistes et gynécologues sur Livi vous prodiguent leurs conseils pour retrouver un confort vaginal.
Une chute du taux d’oestrogène peut être responsable de la sécheresse vaginale. Ce taux varie physiologiquement au cours de la vie d’une femme en cas de grossesse, d’allaitement, ou encore au moment de la ménopause. Mais d’autres causes peuvent altérer le taux d’oestrogènes, tels que les maladies auto-immunes et certains traitements médicaux ou chirurgicaux. Son dosage est une des premières mesures à prendre en cas de sécheresse vaginale.
Qu’est-ce que la lubrification vaginale et à quoi sert-elle ?
Les sécrétions vaginales sont créées par des glandes situées au fond du vagin au niveau du col de l’utérus. Elles ont vocation à maintenir un environnement humide et légèrement acide dans le vagin. Ces sécrétions contribuent également à préserver le bon équilibre entre les différentes bactéries peuplant le vagin et à prévenir les infections. Enfin, elles éliminent les cellules mortes et les bactéries indésirables pour nettoyer le vagin au mieux.
Ces sécrétions fluctuent au cours du cycle menstruel pour aider (au moment de l’ovulation) ou au contraire contrarier (pendant le reste du cycle) le déplacement des spermatozoïdes. La lubrification qui se produit avant un rapport sexuel est différente. Elle est issue des glandes de Bartholin situées à droite et à gauche de l’ouverture du vagin. Ces glandes produisent constamment des sécrétions mais elles sont particulièrement stimulées en cas d’excitation sexuelle afin de protéger la membrane sensible du vagin pendant la pénétration.
Quels sont les symptômes de la sécheresse vaginale ?
Les symptômes de sécheresse vaginale les plus courants incluent :
- Gêne, sensibilité et douleurs vaginales
- Douleur à la pénétration
- Démangeaisons à l’intérieur et autour du vagin
Une humidité insuffisante dans le vagin peut perturber la flore vaginale (bactéries vivant à l’intérieur du vagin) et augmenter ainsi le risque de troubles tels que la vaginite, la mycose vaginale et la vaginose bactérienne.
Quelles sont les causes de la sécheresse vaginale ?
La sécheresse vaginale peut avoir plusieurs causes, mais elle est dans la plupart des cas associée à la production d’hormones comme les œstrogènes et la progestérone. Le meilleur traitement de la sécheresse vaginale dépend de ce qui la provoque, et les causes peuvent être multiples :
1. Pré-ménopause et ménopause
À la pré-ménopause et la ménopause, l’organisme produit moins d’œstrogènes. La muqueuse du vagin – qui est généralement humide, souple et rosée – peut alors devenir de plus en plus sèche et pâle. La sécheresse vaginale qui survient à la ménopause est associée à une atrophie vaginale. Cette dernière touche plus de 50% des femmes ménopausées.
L’atrophie vaginale peut provoquer des picotements et des démangeaisons, ainsi que des douleurs pendant les rapports sexuels. Elle peut également toucher l’appareil urinaire, ce qui vous rend plus sujette aux infections urinaires récurrentes et vous donne plus fréquemment envie d’uriner.
La sécheresse vaginale peut s’accompagner d’autres symptômes tels que des saignements irréguliers, des bouffées de chaleur ou une variation de la libido.
Chez de nombreuses femmes ménopausées, un traitement hormonal permet de pallier ces difficultés. Ce traitement est très efficace mais est contre-indiqué pour les femmes ayant un cancer du sein et à risque de cancer du sein et en cas de d’antécédents thrombo-emboliques.
2. Accouchement, allaitement et période post-partum
Pour les femmes venant d’accoucher et/ou allaitantes, la sécheresse vaginale est parfaitement naturelle et ne doit pas générer d’inquiétude. Il est également possible que vos règles ne réapparaissent pas tout de suite ou qu’elles reviennent sporadiquement à cause des hormones qui empêchent l’ovulation.
L’utilisation d’un lubrifiant à base d’eau peut être utile en attandant, et si ça ne suffit pas, votre médecin pourra vous prescrire momentanément des œstrogènes locaux.
3. Contraception hormonale
La sécheresse vaginale est également un effet secondaire courant des contraceptifs hormonaux. Cela est dû au fait que la production d’œstrogènes et de progestérone de l’organisme, contrôlant la production de sécrétions vaginales, est remplacée par les hormones de synthèse de la contraception hormonale.
Comme les hormones de synthèse ne sont pas les mêmes que les hormones naturelles de l’organisme, elles ne peuvent pas complètement recréer leurs fonctions. La plupart des contraceptions hormonales contiennent une concentration relativement élevée d’hormones, qui est constante au cours du mois contrairement aux fluctuations naturelles du cycle menstruel. Pour certaines femmes, ce n’est pas un problème, mais pour d’autres, cela entraîne des désagréments tels que la sécheresse vaginale. N’hésitez pas à tester une autre contraception hormonale si vous êtes dans ce cas.
4. Les antidépresseurs
Le rôle principal des ISRS (inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine), antidépresseurs couramment utilisés, est d’augmenter le taux de sérotonine, une hormone qui stabilise l’humeur.
Les antidépresseurs ont également un impact sur les récepteurs d’un neurotransmetteur appelé acétylcholine qui peuvent bloquer certains mouvements musculaires involontaires et fonctions corporelles donnant lieu dans certains cas à une sécheresse vaginale.
Si vous souffrez de sécheresse vaginale, parlez-en à votre médecin, un changement ou une adaptation du traitement peut être nécessaire.
5. L’hystérectomie
L’utérus et les cellules qui produisent les sécrétions vaginales peuvent être complètement retirés au cours d’une hystérectomie, et cela peut provoquer une sécheresse vaginale.
Si vous développez ces symptômes après une hystérectomie, consultez un médecin. L’administration d’œstrogènes locaux peut être dans ce cas précis très utile.
6. La chimiothérapie
La chimiothérapie affecte elle aussi la production d’hormones dans les ovaires et met l’organisme en état de ménopause chimique.
7. Un nettoyage excessif
Certaines femmes pensent qu’il faut doucher le vagin mais l’eau et les produits nettoyant ont un effet déshydratant. Sachez que le vagin a la propriété de s’auto nettoyer – c’est précisément le rôle des sécrétions et des pertes. Elles sont tout à fait normales tant qu’elles ne s’accompagnent pas de douleurs, d’une gêne ou d’une mauvaise odeur.
Lavez simplement la vulve à l’eau et n’utilisez pas de savon ni de produits d’hygiène.
8. Le syndrome de Sjögren
Le syndrome de Sjögren est une maladie auto-immune provoquant l’inflammation des glandes exocrines (productrices des liquides de l’organisme), qui entraîne à son tour une diminution de la production des sécrétions. Il peut assécher la bouche, les yeux et la peau, et entraîner une toux sèche. Cela peut donner lieu à une sécheresse et des démangeaisons vaginales. Le syndrome de Sjögren est relativement peu fréquent, et touche plus de femmes que d’hommes, en particulier à partir de la cinquantaine.
9. Le diabète
Un taux de glycémie élevé peut endommager à terme les petits nerfs et vaisseaux de l’organisme. Cela peut nuire aux glandes de l’utérus et assécher les muqueuses.
10. Le manque d’excitation pendant les rapports sexuels
Certaines femmes souffrent de sécheresse vaginale simplement lorsqu’elles ne sont pas excitées sexuellement.
Le meilleur traitement dans ce cas est de déterminer la cause de cette absence d’excitation pour éviter le développement de douleurs vaginales chroniques. Mais en attendant, pour pallier ce problème, utilisez un lubrifiant à base d’eau, essayez de prolonger les préliminaires ou trouver des alternatives à la pénétration. Il est également conseillé d’éviter les préservatifs en latex.
11. Les antihistaminiques
Les antihistaminiques sont utilisés entre autres dans le traitement des allergies saisonnières. Ils agissent en bloquant la sécrétion d’histamine de votre organisme pour soulager le nez qui coule ou les yeux qui pleurent et qui grattent.
Cependant, les antihistaminiques affectent également la muqueuse vaginale en l’asséchant.
Quand dois-je consulter un médecin au sujet de ma sécheresse vaginale ?
Si la sécheresse vaginale provoque une gène permanente, entrave votre vie sexuelle et qu’il n’existe pas de cause temporaire évidente, comme l’allaitement, consultez un médecin.
De plus, la sécheresse vaginale peut s’accompagner d’autres symptômes qu’il ne faut jamais ignorer et pour lesquels vous devez consulter un médecin :
- Douleurs pendant les rapports sexuels qui ne disparaissent pas même lorsque vous êtes excitée ;
- Infections urinaires à répétition ;
- Mycose ou vaginose bactérienne récurrente ;
- Saignements vaginaux inhabituels.