16 Astuces pour Booster sa Retraite

16 Astuces pour Booster sa Retraite

La situation se dégrade de plus en plus vite. Alors que dans les années 2000 un cadre était assuré de partir à la retraite avec une pension égale à 75 % de son dernier salaire, il ne pourra plus prétendre qu’à 62 % en 2020 et 56 % en 2040, selon les estimations du Conseil d’orientation des retraites. “Cette érosion résulte de la conjonction de plusieurs évolutions qui touchent les régimes complémentaires (Agirc, Arrco)”, commente Pascale Gauthier, associée du cabinet Novelvy. Tout d’abord, à cotisation égale, le salarié du secteur privé obtient moins de points de retraite. Une situation qui résulte du fait qu’une partie des cotisations ne produit plus de points. Ensuite, à nombre de points égal, la pension diminue du fait de revalorisations moindres ou de leur gel.

Retraite

1. Exercer à la retraite une activité professionnelle rémunérée

La loi a progressivement levé les contraintes. Vous pouvez à la retraite percevoir un salaire sans limite de montant et contraintes particulières. Le salaire perçu ne produira toutefois pas de droits supplémentaires et sera soumis aux cotisations. “La solution optimale consiste à travailler sous un autre statut que celui de salarié, car elle permet de cotiser dans un nouveau régime de retraite qui générera, lui, des droits et donc un complément de retraite”, suggère Pascale Gauthier. Alternative à la poursuite du travail après l’âge légal de départ en retraite : le cumul emploi-retraite est souvent plus avantageux. Prenons un salarié né en 1953. Le montant de sa retraite sera de 29 967 euros s’il part le 1er octobre 2014 et de 34 806 euros s’il part le 1er janvier 2019, soit un différentiel de 373 euros (+ 16 %). “Il a intérêt à cumuler”, a calculé Pascale Gauthier, auteur de la simulation. Attention cependant si votre emploi lors de la retraite n’est pas assuré pour longtemps, car vous risqueriez de vous retrouver avec des pensions réduites jusqu’à la fin de votre vie.

2. Opter pour une retraite progressive

Si vous travaillez à temps partiel, si vous avez 60 ans et le nombre de trimestres requis, vous pouvez, depuis le 1er février, continuer de travailler et percevoir une partie de votre pension retraite. Lorsque vous partirez, le montant total perçu sera supérieur, car vous aurez pendant cette période accumulé des droits à la retraite.

3. Passer au crible ses relevés de carrière

Votre retraite dépendra des cotisations versées pendant votre vie active. Pour être sûr de ne perdre aucun de vos droits, passez en revue vos “relevés de situation”, qui sont désormais envoyés tous les cinq ans. Armé de vos bulletins de salaire si vous êtes salarié, ou de l’état de vos cotisations si vous êtes non salarié, vérifiez que tous vos versements ont bien été pris en compte. Les erreurs sont loin d’être exceptionnelles : mauvaise identification, périodes non ou mal répertoriées, surtout si vous avez changé d’employeur ou de statut, trimestres non validés alors que vous avez cotisé régulièrement… Dès que vous dépistez une de ces erreurs, faites-la rectifier au plus vite : c’est plus facile de le faire à chaud que d’attendre la veille du départ à la retraite. Exemple : Frédéric a découvert que deux trimestres n’étaient pas validés l’année où il a changé d’employeur. S’il n’était pas intervenu, cela l’aurait obligé à travailler deux mois de plus pour avoir une retraite sans minoration, ou à perdre 1,25 % de sa retraite de base.

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4. Racheter des trimestres au bon moment

Le rachat de trimestres est une bonne opération pour les personnes qui souhaitent partir avant l’âge du taux plein (entre 65 et 67 ans selon les générations) alors qu’elles n’ont pas tous les trimestres nécessaires. Il permet de recevoir une retraite sans minoration ou d’atténuer ces minorations. Tous les assurés, qu’ils cotisent au régime général ou au régime des indépendants, peuvent racheter jusqu’à 12 trimestres pour années incomplètes ou d’études. Les sommes à débourser ne sont pas indolores, puisqu’il faut payer, à 60 ans, 4 411 euros par trimestre.

Certains membres de professions libérales ont été exonérés de cotisations retraite lors de leur installation. Si l’exonération est intervenue avant 2004, ces personnes peuvent, jusqu’au 31 décembre 2015, racheter des trimestres à un tarif inférieur à celui défini pour le rachat de trimestres pour années d’études. Ce tarif, fonction des revenus des trois dernières années, sera au maximum de 1 485 euros par trimestre. Les artisans, commerçants et industriels qui cotisent au RSI ont également ce droit au rachat, et ils le font à un coût inférieur au versement pour la retraite (1 500 euros). Ce rachat présente l’avantage d’augmenter la durée d’assurance au RSI. Pour les plus jeunes, la note est moins élevée (40 à 50 % de moins), mais ce n’est pas une raison pour succomber trop tôt : “C’est six mois avant la date prévue du départ qu’il faut procéder à ce rachat, explique Marc Darnault, associé d’Optimaretraite, c’est-à-dire lorsque vous connaissez précisément votre situation et les règles du jeu, très mouvantes. Si vous le faites plus tôt, le gain peut être nul.” Les jeunes étudiants, à qui cette option est désormais proposée, ont donc intérêt à passer leur chemin.

Ces versements sont déductibles des revenus imposables. Ils coûtent donc moins cher si vous êtes fortement imposé. Raison de plus pour attendre… Exemple : à 40 ans, Sandrine décide de racheter des trimestres pour compenser ses années d’études pendant lesquelles elle n’a pas cotisé. Elle doit débourser 11 012 euros, sans savoir précisément ce qu’elle obtiendra en plus lors de la retraite. Si elle place cette somme sur un placement à 3 % d’intérêts par an, par exemple une assurance-vie, c’est un capital de 19 888 euros dont elle pourra profiter.

5. Adhérer si besoin à la CFE en cas d’expatriation

Jusqu’ici, vos retraites sont déterminées en prenant en compte les droits acquis au régime général et, pour ceux qui ont une activité non salariée, ceux du régime social des indépendants (RSI). Une personne qui a mené de front deux carrières peut donc se retrouver avec une pension versée par le régime de base et une autre versée par le RSI, chacune étant calculée en fonction des durées de cotisation respectives. Résultat : “La retraite globale peut être supérieure au plafond prévu par chacun de ces régimes”, éclaire Marc Darnault. Cette situation ne va toutefois pas durer : à compter de 2017 au plus tard (la date sera fixée par décret), les durées de cotisation de ces deux régimes seront fusionnées et vous ne pourrez pas obtenir une retraite supérieure à la moitié du plafond de la Sécurité sociale, soit 18 774 euros, quelle que soit l’importance des droits acquis dans les deux régimes. “Cela pénalisera les personnes qui ont cotisé à ces deux régimes pour un total qui dépasse le nombre de trimestres requis”, prévient Marc Darnault. La solution ? Liquider vos droits avant que la réforme n’entre en vigueur !

6. Liquider avant 2017 si on est polypensionné

Vos droits dépendent du lieu d’expatriation. Si le pays dans lequel vous êtes installé a signé une convention de sécurité sociale avec la France, il sera tenu compte des trimestres cotisés dans ce pays pour calculer le taux de liquidation. Vous ne serez pas pénalisé. C’est le cas, par exemple, de la Grande-Bretagne, de la Belgique, des États-Unis, du Canada… mais pas de la Chine. Attention, en Espagne, par exemple, on perd ses droits si on a quitté le pays depuis plus de dix ans. S’il n’existe aucune convention, mieux vaut adhérer à la caisse des Français de l’étranger. Cette démarche vous permettra de valider quatre trimestres. “Il vous en coûtera 6 480 euros pour l’année 2014”, a calculé Pascale Gauthier. Mais vous n’êtes pas obligé de le faire tout de suite, le délai pour s’affilier vient d’être porté de deux à dix ans.

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7. Reculer son départ à la retraite

La loi permet de poursuivre son activité au-delà de l’âge légal ou de la date à laquelle le salarié peut bénéficier de ses pensions à taux plein. Ce dernier bénéficie alors d’une surcote égale à 1,25 % du montant de sa pension par trimestre supplémentaire au titre du régime de base, et de points supplémentaires dans les régimes complémentaires Agirc et Arrco. “Cette solution peut s’avérer pour certains plus favorable que le cumul emploi-retraite”, estime Pascale Gauthier. Prenons un salarié né en 1953. Si le montant de sa retraite annuelle est aujourd’hui de 15 584 euros, il doit préférer la surcote au cumul. Il percevra 22 592 euros, soit 45 % de plus (calcul Novelvy).

8. Opter pour le régime des indépendants si on est entrepreneur à la retraite

Vous avez choisi le cumul emploi-retraite ? Dans ce cas, mieux vaut reprendre votre activité en choisissant le régime des indépendants, car les cotisations sociales y sont inférieures à celles du régime des salariés. En contrepartie, le régime social est moins favorable, mais vous pouvez vous en moquer puisque vous bénéficiez déjà d’une protection en qualité de retraité, et de revenus assurés par vos pensions en cas d’arrêt de travail.

9. Se marier pour donner des droits à son conjoint

Partenaires de pacs et concubin(e)s n’ont pas droit à la retraite de réversion, versée au conjoint à la suite du décès d’un assuré social. Pour protéger la personne avec qui vous partagez votre vie et lui permettre de recevoir 54 à 60 % de vos pensions (selon les régimes), il faut donc l’épouser. La réversion n’est en effet accordée qu’aux personnes mariées et à condition que les bénéficiaires soient âgés d’au moins 55 ou 60 ans selon les régimes. Si vous avez des enfants à charge, elle peut être versée plus tôt. Et si le conjoint décédé a été marié plusieurs fois, cette pension est partagée avec les ex-conjoints, proportionnellement à la durée de leur union.

Exemple : Claude disparaît quelques semaines après son départ à la retraite, alors que ses pensions s’élèvent à 3 000 euros par mois. Sa concubine n’a droit à rien sur ces droits. S’ils avaient été mariés, elle aurait reçu au moins 1 500 euros chaque mois au titre de la réversion.

10. Ouvrir un PEA pour avoir une rente sans impôt

Peu de gens le savent, mais tout détenteur d’un PEA ou d’un PEA-PME (voir page 100) peut transformer le capital accumulé en une rente défiscalisée. Un avantage non négligeable à l’heure où les impôts ne cessent d’augmenter.

11. Acheter sa résidence principale

Améliorer son niveau de vie à la retraite passe également par la diminution de ses dépenses. En devenant propriétaire de votre logement, vous économisez des loyers revalorisés chaque année de l’inflation. Mieux vaut acheter tôt et avoir fini de rembourser son crédit à la retraite.

L’achat permet également de dégager un petit capital si vous décidez de vendre et de racheter un bien plus petit ou moins cher, si vous quittez la région parisienne ou une grande métropole régionale pour une ville moyenne ou une résidence rurale : ce capital pourra être converti en rente ou utilisé pour l’achat d’un bien locatif qui produira des revenus réguliers.

12. Informer les caisses assez tôt

Le versement de la retraite n’est pas automatique : il faut penser à le demander. Ne faites pas la démarche après avoir cessé votre activité, car dans ce cas-là vous risquez de perdre définitivement un ou plusieurs mois de pension. En effet, les pensions sont dues à partir du mois qui suit le dépôt de votre demande. Il serait donc très pénalisant de rater ce coche, car il n’y a pas de rétroactivité.

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En général, il vaut mieux s’y prendre quatre à six mois avant la date prévue du départ pour que les pensions tombent dès la cessation d’activité. Si vous attendez la dernière minute, vous risquez de subir une interruption de vos rentrées d’argent qui sera rattrapée ultérieurement, avec un versement de plusieurs mensualités en une seule fois.

Une seule demande suffit pour liquider vos droits dans l’ensemble des régimes. Toutefois, si vous êtes cadre supérieur, attention : une demande spécifique doit être déposée pour obtenir les retraites de l’Agirc correspondant à la tranche C. C’est la même chose pour les retraites de réversion : il faut penser à les demander, car le paiement n’est pas automatique.

13. Acquérir de l’immobilier locatif totalement à crédit

Grâce au crédit, il est possible d’acheter un bien qui procurera des revenus à la retraite en limitant l’effort d’épargne. L’avantage de l’immobilier, c’est que le loyer suivra l’inflation. Et si celui-ci ne vous paraît pas suffisant, vous avez la possibilité de revendre le bien avec une confortable plus-value. Et de convertir le capital ainsi obtenu en une rente viagère.

14. Optimiser ses versements dans le Perco

Si vous faites partie des 16 % de salariés qui ont accès à un plan d’épargne retraite collective dans leur entreprise, c’est une opportunité à ne pas laisser de côté. Les entreprises attribuent généralement un abondement (une aide proportionnelle à vos investissements) supérieur aux sommes investies dans un simple plan d’épargne d’entreprise. Vous avez donc tout intérêt à privilégier le Perco pour placer vos primes et versements volontaires en ajustant votre effort d’épargne en fonction de celui de l’employeur.

Une fois le plan alimenté, choisissez des supports de gestion financière adaptés à votre horizon de retraite. “Trop de salariés placent ces sommes dans des supports monétaires qui ne rapportent rien, alors que les fonds en actions enregistrent des progressions à deux chiffres depuis deux ans et qu’ils sont bien mieux adaptés à une gestion à long terme”, relève Manuèle Pennera, associée de la société Karente.

Exemple : 10 000 euros placés sur un fonds monétaire qui rapporte actuellement 0,5 % par an procurent un capital de 10 510 euros après dix ans. Avec des supports en actions qui rapportent 6 % par an en moyenne – avec beaucoup plus de volatilité -, vous aurez un capital de 17 900 euros.

15. Souscrire une assurance-vie et effectuer des retraits défiscalisés

L’assurance-vie est une enveloppe fiscale à plus d’un titre. Elle permet de transmettre un capital à la personne de son choix sans impôt ou à taux avantageux, et de se procurer des revenus défiscalisés réguliers. Chaque année, vous pouvez en effet prélever de votre contrat 4 600 euros d’intérêts si vous êtes célibataire, le double en couple, sans être imposable. Sachant que, dans tout retrait, il y a une partie du capital, le montant exonéré est nettement plus important.

16. Épargner dans un PERP et réinvestir l’économie d’impôt

Sauf si vous êtes totalement réfractaire à la rente viagère, le plan d’épargne retraite populaire est une solution à envisager au plus tôt. Il limite, en effet, sérieusement l’effort d’épargne grâce à la réduction d’impôt. Les sommes investies dans un tel plan sont déductibles des revenus imposables dans la limite de 10 % de vos revenus nets de l’année précédente. Plus vous êtes taxé dans une tranche marginale d’imposition élevée, plus l’économie est importante. Pour une personne imposée à 30 %, 1 000 euros versés entraîneront 300 euros de réduction d’impôt. L’avantage montera à 450 euros pour un contribuable taxé à 45 %. “La clientèle patrimoniale y trouve un autre avantage : les sommes épargnées sont exonérées d’ISF”, souligne Pascale Baussant, conseillère en gestion de patrimoine indépendante. Pour amplifier l’effet du PERP et obtenir une rente plus élevée, l’idéal est de réinvestir cette réduction d’impôt. Vous augmenterez ainsi très sensiblement le montant de votre épargne et recevrez à la sortie des revenus supérieurs à ceux d’autres placements. Exemple : si vous versez 10 000 euros sur un PERP, au bout de 20 ans, avec une rémunération moyenne de l’ordre de 3 %, vous disposerez d’un capital de 18 061 euros. Si vous y ajoutez l’économie d’impôt (3 000 euros si vous êtes imposé à 30 %), votre capital atteindra près de 23 500 euros et vous aurez droit en plus à une réduction d’impôt supplémentaire de 900 euros, car vous aurez investi 13 000 euros.