Les voitures électriques sont de plus en plus populaires, mais sont-elles réellement écologiques ? Une récente étude de la FNH (Fondation pour la Nature et l’Homme) a identifié trois conditions essentielles pour que les voitures électriques aient un véritable impact positif sur l’environnement.
Favoriser un usage partagé des voitures électriques
Remplacer tous les véhicules à essence et diesel par des voitures électriques ne résoudra pas les problèmes de congestion routière ni les défis environnementaux. Il est essentiel d’adopter une approche axée sur l’économie de partage, qui vise à réduire le nombre de véhicules en circulation tout en satisfaisant les besoins de mobilité de chacun.
Les voitures électriques présentent des avantages écologiques indéniables, notamment en ce qui concerne la lutte contre la pollution de l’air et la réduction des émissions de gaz à effet de serre. De plus, plus une voiture électrique roule, moins son impact environnemental par kilomètre est élevé. À l’inverse, si la voiture est sous-utilisée, son impact environnemental par kilomètre augmentera. Le partage de véhicules est donc l’une des solutions pour optimiser l’utilisation de la batterie, réduire le nombre de voitures inutilisées dans le parc automobile (qui représente 95% de leur temps d’inutilisation) et réduire ainsi l’encombrement des routes. Cela témoigne également de l’évolution attendue de l’économie, visant à réduire le coût d’accès à la voiture et à développer les emplois liés aux services de partage.
La mise en place de zones à faibles émissions (ZFE) dans les agglomérations, en vue de leur généralisation d’ici 2025, est également un outil qui peut faciliter cette transition, en favorisant les modes de transport les moins polluants, tels que les véhicules à faibles émissions et/ou le partage de véhicules : voies réservées, facilités de stationnement, etc.
Imposer le recyclage, l’écoconception et la responsabilisation des filières
La production de voitures électriques consomme beaucoup d’énergie et de ressources naturelles, notamment des minéraux qui sont souvent en quantité limitée sur notre planète. Cela met en évidence les défis liés à l’extraction minière et à l’industrie chimique, qui se trouvent souvent dans les pays en développement. Il est essentiel que les acteurs de l’industrie automobile s’engagent à limiter concrètement les impacts sociaux et environnementaux de leurs activités, de l’extraction des ressources jusqu’au recyclage des batteries.
Parmi les mesures à prendre à moyen terme, il est nécessaire de renforcer la réglementation sur le recyclage des batteries, qui est encore insuffisante à ce jour, et de développer en Europe des filières de recyclage spécifiques aux batteries. Il convient également de créer un label pour les véhicules électriques, basé sur des critères liés à l’écoconception des batteries, à la responsabilité des filières de production et à l’efficacité énergétique des produits. Enfin, il est important d’appliquer pleinement le devoir de vigilance des entreprises, en France, et de l’étendre au niveau européen.
Accélérer la transition vers les énergies renouvelables
L’augmentation du nombre de voitures électriques en circulation s’inscrit dans la transition énergétique vers les énergies renouvelables, que ce soit en France ou à l’échelle internationale. Cependant, cette transition ne doit pas servir de prétexte au maintien, voire au renforcement, du parc nucléaire ou des centrales thermiques.
Afin de minimiser l’impact des pics de consommation liés à la recharge des véhicules électriques, il est indispensable de mettre en place une gestion intelligente des charges et d’accélérer le développement de l’autoconsommation en favorisant :
- L’instauration d’incitations tarifaires favorables à la recharge “optimale en termes d’émissions de CO2” et à l’utilisation de dispositifs de gestion intelligente.
- Le déploiement de systèmes de gestion intelligente pour faciliter les services au réseau électrique.
En conclusion, pour que les voitures électriques soient vraiment écologiques, il est nécessaire de favoriser leur usage partagé, d’imposer le recyclage et l’écoconception, et d’accélérer la transition vers les énergies renouvelables. Seules ces mesures permettront de réduire véritablement l’impact environnemental de la mobilité automobile.
