“Mon chien perd beaucoup de poils. Est-ce normal? La mue saisonnière, c’est quoi au juste? Comment faire pour l’empêcher de muer ou, à tout le moins, diminuer la quantité de poils à ramasser, encore et encore?”
Dans cet article, nous répondons à toutes vos questions, et nous vous révélons nos conseils de pros pour traverser la période de mue saisonnière avec votre chien… proprement. Vous apprendrez aussi comment favoriser un pelage sain, soyeux et lustré, naturellement.
Pourquoi mon chien perd-il ses poils?
Les poils du chien poussent, tombent et repoussent tout au long de l’année, mais vous pouvez observer que cette chute s’accentue significativement aux changements de saisons. C’est la mue, un phénomène tout à fait naturel et, malheureusement, inévitable.
La bonne nouvelle : il existe plusieurs astuces pour minimiser la perte de poils chez votre chien, que nous verrons plus loin. Mais d’abord, examinons de plus près la nature des poils canins et ce qu’est la mue printanière ou automnale.
Les bases : la physionomie et les rôles des poils chez le chien
Les rôles de la fourrure chez le chien
Le pelage du chien remplit de nombreuses fonctions pour sa santé et son bien-être, toutes aussi importantes les unes que les autres :
- La régulation de la température de son corps
- La protection physique contre les rayons UV, l’humidité et les intempéries
- La communication non verbale, par exemple, des poils hérissés pour exprimer la dominance
- Le camouflage, dans le cas des spécimens canins sauvages
Le pelage de votre compagnon est également un reflet de son état de santé. Un pelage brillant et dense sera un signe de bonne santé.
Le cycle pilaire (cycle de vie du poil)
Le cycle pilaire diffère selon la race et le type de fourrure. Le renouvellement des poils suit un cycle pouvant durer de 21 jours à plusieurs mois, divisé en 3 parties :
- Phase anagène : phase de croissance du poil, principalement régulée par la génétique
- Phase catagène : phase d’arrêt de croissance, durant plusieurs semaines ou mois
- Phase télogène : phase de dégradation, mort et élimination du poil, associée à la mue.
L’anatomie du pelage
Tout comme nos cheveux, les poils poussent à partir d’un follicule (pore) de la peau. Une particularité des races à sous-poil, notamment les races nordiques, est que plusieurs types de poils peuvent pousser dans un même follicule :
- Le poil principal, aussi appelé “poil primaire” ou “poil de jarre” : rigide et coloré, il assure la protection physique
- Le poil secondaire, également nommé “sous-poil” ou “duvet” : souple et fin, il sert d’isolant thermique.
La mue chez le chien, c’est quoi?
Le dictionnaire Larousse définit la mue chez l’animal comme un “renouvellement partiel ou total de la peau, des poils ou des plumes d’un animal sous l’influence de la croissance, de l’âge et des conditions du milieu, ou époque où se produit ce renouvellement”.
Dans le cas des mammifères, les restes sont les poils tombés, alors que pour d’autres familles, il s’agit des plumes mortes chez les oiseaux ou des peaux sèches abandonnées chez les serpents, par exemple. Pour mieux comprendre le phénomène chez ces autres espèces domestiques, consultez nos articles sur la mue chez le chat et la mue chez l’oiseau.
Toute l’année, les chiens perdent leurs poils. On parle de mue lorsque ces chutes s’accentuent, normalement deux fois par an, au printemps et à l’automne. Ce sont les périodes où l’écart entre la durée du jour et de la nuit se creuse, donnant le signal à l’organisme qu’il est temps de renouveler le pelage pour mieux s’adapter aux conditions météo extrêmes de la prochaine saison.
Au printemps, la mue est souvent très marquée alors que le chien à sous-poil perd sa fourrure d’hiver. Le pelage s’en trouve allégé, plus aéré et moins chaud. En automne, le poil d’hiver forme un pelage plus long, plus dense et, par le fait même, plus isolant.
Les facteurs ayant une incidence sur la mue du chien
Outre la photopériode, dont nous venons de parler, plusieurs facteurs peuvent déclencher ou influencer la mue :
- Les conditions météorologiques, incluant la température
- Le temps d’ensoleillement et d’exposition à la lumière naturelle
- Le mode de vie (intérieur ou extérieur)
- L’état de santé
- L’alimentation
- Le cycle hormonal (reproduction, gestation et lactation)
- Les dérèglements endocriniens
- Même l’âge et le sexe.
Le mode de vie du chien a aussi une incidence. Un chien qui demeure à l’intérieur, dans un endroit chauffé et éclairé, mue toute l’année, mais de façon moins notable. Si son mode de vie comporte beaucoup de temps à l’extérieur, la mue saisonnière se fera plus sentir.
Enfin, on compte près de 400 races de chiens de toutes les tailles, morphologies et types de fourrure. Les particularités de la mue dépendent de tous ces facteurs. Par exemple, les chiens originaires des pays plus nordiques, comme le husky, le shiba inu et le terre-neuve, perdront beaucoup plus de poils que les races de chiens à poil court et dur, telles que le carlin, le bulldog français et le boston terrier.
Alors, comment éviter d’avoir des poils de chien partout?
Comme nous l’avons maintenant compris, la mue est un phénomène naturel, cyclique, normal et, donc, impossible à éviter. En revanche, il existe plusieurs moyens de minimiser considérablement les désagréments qui l’accompagnent.
Astuce 1 : le brossage
Brossez votre chien très régulièrement, tous les jours, si possible. Faites-en un moment agréable, en toute complicité. Les poils morts seront ainsi dégagés régulièrement et éliminés rapidement, et vous éviterez la formation de nœuds ou de bourres.
Brossez toujours, au sens littéral, dans le sens des poils, pour éviter qu’ils ne s’emmêlent. Stimulez sa circulation sanguine par un léger massage. Vous lui faites du bien et, du même coup, vous prévenez l’installation de parasites.
Il existe plusieurs types de brosses et de peignes adaptés à chaque type de pelage selon la race de votre chien. Généralement, une étrille (une brosse munie de fibres en métal semblables à des aiguilles) fait un bon travail en pénétrant jusqu’au duvet.
La “brosse” de type Furminator est un outil conçu spécialement pour la mue, qui pénètre encore mieux la fourrure et permet d’éliminer en profondeur une grande quantité de poils. Toutefois, sa conception en forme de peigne serré en acier inoxydable peut irriter la peau, et elle ne doit pas être employée plus d’une fois par semaine.
Les races, la mue et le brossage en fonction du type de pelage
Les textures et les longueurs des poils déterminent le type d’entretien requis et les accessoires nécessaires : on ne toilette pas de façon identique un caniche et un labrador. Voici des précisions sur les manifestations de la mue et les soins appropriés, selon le type de pelage ou la race.
Les chiens à poil normal ou à pelage dit primitif
Les poils secondaires sont majoritaires, abondants et imperméables chez le berger allemand, le berger australien, le terre-neuve, le leonberg et certaines races nordiques. La phase télogène est très longue; après une tonte, les poils mettront longtemps à repousser.
Un brossage régulier lors de la mue permettra de bien éliminer les poils morts. En cas de lésions cutanées chez ces races, une tonte est souvent salvatrice, car des phénomènes de macération se développent rapidement à cause de l’imperméabilité du sous-poil.
Les chiens à poil court
Le pelage est constitué majoritairement de poils primaires chez le dalmatien, le boxer, le pinscher, le bouledogue, le braque, le rottweiller. Les cycles pilaires sont courts, et ces chiens perdent beaucoup de poils. La mue est quasi permanente, avec des points culminants aux changements de saisons. L’entretien est un brossage régulier avec un gant en caoutchouc ou une brosse fine.
À l’opposé, certaines races de chiens à poil très ras, comme le boston terrier, les lévriers whippet, italien, espagnol, anglais ou greyhound, le teckel et le basenji, sont réputées pour perdre très peu leurs poils et nécessitent peu de brossage.
Les chiens à poil long et fin
Chez le colley, le cocker et le cavalier King Charles, les poils primaires sont longs, fins, soyeux et sans sous-poil. Ils sont fragiles et s’emmêlent facilement. Les mues sont saisonnières, avec des pertes régulières tout au long de l’année pour la plupart. Quant à lui, le shih tzu a des poils fins qui poussent sans arrêt et doivent être coupés régulièrement.
Ces pelages requièrent un entretien délicat. Le brossage doit être fréquent, pour éviter les nœuds. Les poils étant frêles, tout frottement ou élongation peut les endommager et entraîner leur chute.
Les chiens à poil frisé
Chez le caniche, le lhassa apso, les bichons frisé, maltais et bolonais, le schnauzer nain, le chien d’eau portugais, le yorkshire terrier et le west highland white terrier, le lagotto et le coton de tuléar, les poils secondaires représentent plus de 80 % du pelage, d’où leur aspect laineux. Les mues sont très discrètes et peu significatives. Un brossage quotidien est conseillé en entretien, pour éviter les nœuds.
Astuce 2 : le shampooing
Pour accentuer les résultats du brossage, vous pouvez également utiliser un shampooing pour chiens, mais pas trop souvent : une fois par mois suffit, plus un lavage au besoin lorsque le coquin s’est roulé dans la terre ou la vase.
Attention, n’utilisez jamais de produits de nettoyage pour le corps humain. Même ceux pour bébés peuvent irriter la peau de votre chien et multiplier la perte de poils.
Astuce 3 : le toilettage
Un bon toiletteur offre des soins spécifiques pour la période de mue et peut vous guider vers le meilleur traitement pour la race de votre animal. Il exécute un travail en profondeur à l’aide de produits, d’appareils et d’accessoires de qualité professionnelle, comme un séchoir à haute vélocité. Une visite à chaque changement de saisons peut diminuer considérablement vos ennuis à la maison et soulager efficacement votre compagnon pour la saison.
Astuce 4 : l’alimentation
La fabrication de nouveaux poils exige plus de ressources internes de votre chien qu’à l’habitude. C’est pourquoi il est important de porter attention à sa nutrition, et de s’assurer qu’elle est de qualité et riche de tous les éléments nutritifs nécessaires à son métabolisme.
Une mue particulièrement marquée peut être le signe d’une alimentation inadéquate. Plus la nourriture est complète, moins la perte de poils sera importante et plus le nouveau pelage sera beau. Servez des aliments riches en bons acides gras (polyinsaturés), en protéines, en oméga-3 et en vitamines.
Astuce 5 : les suppléments
Si vous n’êtes pas certain que votre chien obtient tous les nutriments essentiels en quantité suffisante, vous pouvez compléter ses rations avec des prébiotiques et probiotiques pour chiens puisqu’ils renforcent la flore intestinale de votre compagnon, stimulent les enzymes digestives naturelles et optimisent l’absorption des nutriments, en plus de renforcer son système immunitaire.
“Des astuces pour la mue du chien… au poil!“
L’apparence du pelage est le reflet de la santé de votre compagnon à poils, et des soins d’hygiène réguliers sont primordiaux. Une alimentation adéquate, supplémentée au besoin, joue un rôle clé dans le bon déroulement de la mue.
En mettant nos cinq astuces en pratique, vous pouvez éviter beaucoup de frustration et améliorer le confort de votre animal. Profitez donc de la mue saisonnière pour être aux petits soins avec votre chien adoré, et simplifiez-vous la vie!