5 recommandations pour aider bébé à marcher

5 recommandations pour aider bébé à marcher

« Capucine se met debout toute seule ! », « Tu sais que Lino a fait ses premiers pas hier ? »… Tous les parents sans exception se réjouissent que leur enfant ait (enfin) atteint cette étape de son développement et n’ont de cesse de le pousser à marcher. Or, ils en oublient l’essentiel : les bébés apprennent à marcher tout seuls ! Ils sont programmés pour. Le mieux est de ne RIEN faire, sauf leur faciliter la tâche et éviter de mettre des obstacles sur leur route !

Un rythme propre à chacun

Tous les enfants marcheront un jour, sauf pathologie grave (et très rare), inutile donc de vous inquiéter avant l’âge de 20-24 mois. « En moyenne, un bébé marche entre 14 et 16 mois », souligne Catherine Bonino-Nadal, kinésithérapeute spécialisée en pédiatrie. Certains se lancent dans la course plus tôt, d’autres prennent leur temps et démarreront plus tard. Question de tempérament, de parents (si vous avez fait vos premiers pas à 18 mois, rien d’étonnant à ce que votre enfant fasse de même), et de tonicité corporelle. Sachez aussi qu’un bébé un peu rondouillard sera moins enclin à se lancer rapidement dans l’aventure de la marche. En tout cas, n’y voyez pas d’indice d’intelligence, cela n’a rien à voir. Le maître mot : coolitude ! L’âge auquel votre enfant aura marché n’apparaîtra pas sur son CV.

Des étapes intermédiaires indispensables

Etonnant, mais c’est depuis sa naissance ou presque qu’un bébé se prépare à marcher. Sa tête se redresse d’abord, puis les muscles de son dos et de ses bras se fortifient, enfin ses jambes entrent en action. Mais avant de faire leurs premiers pas, tous les enfants doivent (devraient) passer par de nombreuses étapes : plat dos, retournements sur les côtés, plat ventre, roulés-boulés, quatre-pattes, position assise puis à genoux, position du chevalier servant, redressement, position debout et la marche pour finir. Un apprentissage comme tous les autres, et qu’il ne servira à rien de court-circuiter. Si votre enfant prend davantage de temps que son cousin, c’est tout simplement qu’il en a besoin et n’est pas prêt à se lancer. La station debout et la marche signent le véritable passage du petit d’homme vers l’autonomie. Symboliquement, c’est très fort !

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Des parents trop pressés

Catherine Bonino-Nadal en rencontre des dizaines dans son cabinet. « Quand un bébé marche tôt, “en avance”, il valorise sa famille, explique-t-elle. Ses parents estiment qu’ils ont “tout bien fait” et sont “dans les clous” »… L’important n’est pas tant qu’un enfant marche mais qu’il ait ENVIE de marcher. Il aura d’autant plus confiance en son corps, en ses capacités et en son environnement que vous l’aurez laissé traverser toutes les étapes (citées plus haut) tranquillement. Sans le hâter ni le brusquer. Un bébé de 5-6 mois chancelant, assis et calé par des coussins, sait-il s’asseoir ? Bien souvent non, on l’a assis là et il y reste ! S’il n’a pas la maturité pour s’asseoir seul, il aura du mal à se sortir de sa position assise… Et celui, du même âge, que l’adulte fait sauter jambes tendues sur ses cuisses « parce qu’il adore ça » ? Marchera-t-il de bonne heure car il aura expérimenté la station debout ? Bien sûr que non, il n’est pas en appui total sur ses jambes et ne sait probablement pas plier les genoux. Donnez à votre enfant le temps de prendre conscience de son corps.

Nos 5 recommandations pour aider bébé à marcher

Encouragez ses mouvements. Plus on a autorisé un enfant à se traîner par terre, ramper, marcher à quatre pattes, grimper… plus la marche lui viendra facilement. Ça veut dire quoi ? Qu’il ne faut pas le laisser trop longtemps dans son Cocoonababy®, son transat ou son siège auto – et plus tard dans sa chaise haute. Non seulement, cela peut favoriser à la longue une plagiocéphalie (syndrome de la tête plate) mais le tout-petit reste coincé, bras le long du corps, sans pouvoir faire grand-chose – à part regarder le plafond – ni bouger bras et jambes. Dès l’âge de 3 mois, prenez l’habitude d’allonger votre bébé sur son tapis d’éveil – et pourquoi pas sur le tapis du salon, plus grand – sur le dos puis sur le ventre (sous votre surveillance). Pensez à l’habiller de vêtements souples (attention au jean, parfois très raide) qui n’entraveront pas ses mouvements. Il aura ainsi toute latitude pour se retourner, ramper, pousser sur ses coudes pour se redresser. Et plus tard faire du quatre-pattes, malheureusement peu valorisé par les parents : ils le considèrent comme une « sous-marche ». Or, le quatre-pattes est parfait pour l’équilibre du dos, la coordination bras-jambes, la symétrie des membres inférieurs et supérieurs, l’appréhension des distances et l’apprentissage du contournement des obstacles. C’est un exercice qui a tout bon ! Pour l’encourager, mettez-vous aussi à quatre pattes, donc à sa hauteur, il en sera ravi.

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Facilitez-lui l’exploration de son environnement Si votre salon est rempli d’objets précieux, ça ne va pas le faire car vous serez en permanence sur le qui-vive pour la sécurité de votre enfant et les objets eux-mêmes ! Enlevez tout ce qui casse ou craint et mettez des coins à la table basse. Votre tout-petit doit pouvoir facilement se redresser à l’aide d’un fauteuil ou d’un meuble stable (attention à la télé qui pourrait basculer), s’agripper et se relever sans se cogner la tête. Il doit se sentir libre, à vous de délimiter un espace sûr. Semez des jouets ici et là, cela l’incitera à s’en saisir. Mettez à sa disposition un chariot (stable) à pousser ou à tirer ou un porteur. N’abusez pas du parc à partir de 6 mois, quand il commence à se déplacer. Réservez-le aux moments où vous ne pouvez pas le surveiller attentivement.

Oubliez le youpala. Cette machine à roulettes parfois appelée trotteur (ne pas confondre avec le porteur qu’on enjambe et qu’on fait avancer avec les pieds ou le chariot à pousser ou à tirer qui favorisent l’exploration au sol) n’est pas recommandée par les professionnels de la petite enfance. Certes, il apporte la paix aux parents qui sont ravis de leur tranquillité (qu’ils croient). Mais il fournit aussi des informations sensorielles complètement erronées à l’enfant ! Depuis quand un bébé apprend-t-il à marcher suspendu dans une culotte en tissu en pliant les jambes et en faisant des sauts de carpe ? Ce faisant, il n’a pas d’appuis corrects au sol, ne se muscle pas, ne fait pas travailler ses bras… Il s’y tient souvent sur la pointe des pieds et n’est pas autonome contrairement à ce qu’on peut penser. Par ailleurs, le youpala lui permet d’avancer à toute vitesse… sans qu’il se rende compte des distances, des obstacles et du danger. Certains enfants finissent leur course dans les escaliers, avec à la clé un traumatisme crânien. Au Canada, les youpalas sont interdits car considérés comme dangereux.

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Votre bébé est programmé pour marcher. Laissez-le faire “tout seul”.

Privilégiez les pieds nus ou les chaussures souples A l’intérieur de la maison, il n’a pas besoin de chaussures jusqu’à temps qu’il sache bien marcher. Ce sont les muscles du pied qui entrent en action dans la marche et pas les chaussures ! Faites une expérience : mettez-vous à quatre pattes avec de bonnes chaussures de montagne et vous allez voir avec quelle facilité et quel confort vous avancerez… En enfermant le pied trop tôt dans des chaussures, vous privez votre enfant d’informations sensorielles : il ne pourra pas apprécier la qualité du sol – dur, mou, souple, glissant, pentu – ne ressentira pas ses appuis et aura du mal à ajuster son équilibre. Mettez-lui des chaussettes antidérapantes et, quand il se met debout, passez éventuellement aux chaussures de prémarche, à la bonne pointure, avec un contrefort au niveau du talon et de la cheville. Elles sont plus souples que des chaussures de marche.

Abstenez-vous d’intervenir. Le tenir d’une façon ou d’une autre ne lui facilitera pas la tâche. On le prend par les deux mains et on maintient ses bras en l’air ? Oups, ses épaules ne vous disent pas merci. De plus, on augmente sa « ligne de verticalité » et pour tenir l’équilibre, il devrait écarter davantage les jambes, ce qu’il ne fait pas. Résultat, c’est nous qui travaillons à sa place. Le soutenir sous les aisselles, quitte à se casser le dos ? Pareil, c’est nous qui réagissons à ses déséquilibres. On lui tend les bras à distance pour l’inciter à marcher et à venir se réfugier dans nos bras ? Pour faire plaisir à ses parents, l’enfant part en avant, en courant après son centre de gravité pour ne pas tomber… Mieux vaut vous rapprocher – bras derrière le dos ! – et l’encourager en lui parlant, il viendra vers vous tout aussi bien. N’oubliez pas de le féliciter pour ses efforts – et pas seulement pour ses bons résultats !