La biodiversité, essentielle à notre survie
Le 22 mai, nous célébrons la Journée internationale de la diversité biologique, ou biodiversité. Ce terme englobe toute la variété qui constitue la nature, y compris toutes les espèces animales et végétales du monde ainsi que les paysages qui en dépendent. La biodiversité a un impact direct sur tous les aspects de notre vie : notre alimentation, notre bien-être mental, le changement climatique et même la moitié de l’économie mondiale. En d’autres termes, protéger la biodiversité, c’est nous protéger nous-mêmes.
La biodiversité, actrice clé contre le changement climatique
La nature est notre meilleure alliée dans la lutte contre la crise climatique. Elle joue un rôle majeur dans l’absorption et la capture du carbone et d’autres gaz à effet de serre. Par exemple, les forêts absorbent un tiers du CO2 résultant de la combustion des énergies fossiles chaque année. Les savanes et les prairies stockent quant à elles un cinquième du carbone contenu dans la végétation et le sol. De son côté, l’océan représente le plus grand réservoir de carbone de notre planète. En préservant cette alliée précieuse qu’est la biodiversité, nous nous protégeons nous-mêmes contre la crise climatique.
La biodiversité, essentielle à notre bien-être mental
Passer du temps en pleine nature est essentiel à notre bien-être. Des études ont démontré que se promener en forêt réduit le niveau de stress et renforce notre système immunitaire. De plus, les personnes qui passent au moins deux heures par semaine dans la nature se sentent globalement mieux que celles qui ne le font pas. Protéger la nature et sa diversité, c’est donc préserver des endroits qui nous rendent heureux et contribuent à notre équilibre.
La biodiversité, garante de notre sécurité alimentaire
La diversité des espèces animales et végétales est essentielle au maintien d’écosystèmes sains. Une plus grande variété d’espèces est bénéfique, notamment en agriculture. Historiquement, plus de 7000 cultures différentes étaient utilisées pour notre alimentation. Aujourd’hui, seulement trois cultures (riz, maïs, blé) fournissent plus de la moitié des calories d’origine végétale. Ce manque de diversité des cultures représente une menace pour notre sécurité alimentaire. Une culture intensive basée sur une seule plante (monoculture) épuise nos sols, les privant de leurs nutriments et augmentant le risque de dégradation de l’environnement. Adopter un régime alimentaire diversifié permet non seulement d’être en meilleure santé, mais aussi de préserver une nature riche et une planète plus saine.
La biodiversité, moteur de notre économie
La biodiversité joue également un rôle crucial dans notre économie. La moitié du Produit intérieur brut (PIB) mondial, soit 44 000 milliards de dollars, dépend directement ou indirectement de la nature. Par exemple, les pollinisateurs naturels sont responsables chaque année d’une valeur de récoltes allant de 235 à 577 milliards de dollars. Les produits pharmaceutiques d’origine naturelle représentent quant à eux un chiffre d’affaires annuel de 75 milliards de dollars. Les activités liées aux merveilles naturelles, telles que la plongée sous-marine ou l’observation de la faune, génèrent environ 36 milliards de dollars chaque année. De plus, la protection des zones humides côtières permet d’économiser 52 milliards de dollars chaque année en évitant les dégâts causés par les inondations et les tempêtes. Peu importe votre métier, protéger la nature est l’affaire de tous.
La biodiversité, un rempart contre les pandémies
La destruction de la nature entraîne la perte d’habitat pour de nombreuses espèces. Poussées à leurs limites et contraintes de lutter pour des ressources limitées, les espèces entrent en contact étroit avec nous et notre bétail. Cette proximité favorise la propagation de maladies entre les animaux et les humains. En protégeant la biodiversité, nous prenons soin de nous-mêmes en réduisant les risques de transmission de nouvelles pandémies telles que la COVID-19.
La biodiversité, un bouclier contre les catastrophes naturelles
Les inondations, sécheresses et tempêtes sont de plus en plus fréquentes et intenses ces dernières années. Toutes ces catastrophes ont un point commun : l’eau. La biodiversité des rivières et des écosystèmes d’eau douce est essentielle pour minimiser les dommages causés par ces événements climatiques extrêmes. Les zones humides en bonne santé absorbent l’excès d’eau et la libèrent lentement pendant les périodes de sécheresse. Les mangroves agissent comme une barrière naturelle, protégeant les côtes des tempêtes et de la montée du niveau de la mer. Bien que nous ne puissions pas éviter complètement les catastrophes naturelles, nous pouvons atténuer leurs effets en laissant la nature faire son travail de régulation.
La biodiversité, garante de notre approvisionnement en eau potable
Deux milliards de personnes, soit une personne sur quatre, dépendent des rivières pour leur approvisionnement en eau potable, au lieu du robinet. Les zones humides telles que les rivières, les lacs, les marécages et les mangroves (parmi les habitats les plus riches en biodiversité de la planète) jouent un rôle essentiel dans la fourniture de cette ressource vitale. Elles filtrent les toxines, les pesticides et les déchets industriels, garantissant ainsi la qualité de notre eau potable. Cependant, 35 % des zones humides de la planète ont été détruites depuis 1970, disparaissant trois fois plus rapidement que nos forêts.
Aujourd’hui, la biodiversité est en crise. Notre planète connaît actuellement sa sixième extinction de masse, avec une diminution de 68 % des populations de vertébrés depuis 1970, selon le dernier rapport Planète Vivante du WWF. La gravité de la situation est comparable à celle de la crise climatique. Il est donc essentiel que les dirigeants traduisent leurs engagements en une réelle ambition lors des négociations de la COP15 sur la biodiversité. Cette conférence réunit plus de 100 pays et doit fournir une impulsion pour parvenir à un accord solide d’ici la fin de l’année, visant à inverser la tendance de la perte de biodiversité d’ici 2030.
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