À la découverte de la chaîne de montage ultra-secrète de Renault

À la découverte de la chaîne de montage ultra-secrète de Renault

Renault 5 électrique

Plus de 5 millions d’exemplaires vendus, dix ans en tête des ventes du marché français, une part de marché qui, certaines années, a dépassé les 15% : les chiffres et la carrière de la Renault 5, née en 1972, donnent le vertige.

Surtout à celle qui hérite du patronyme, cinquante ans plus tard : la Renault 5 électrique. Sans le claironner, Renault espère sans doute reproduire un exploit comparable. Toutes proportions gardées, s’entend…

Mais la nouvelle R5 se verrait sûrement bien dans le rôle de la plus populaire des voitures électriques. En a-t-elle les moyens ? À L’Auto-Journal, nous pensons que oui.

Idem chez le constructeur au losange. Son lancement est prévu mi-2024, mais les préparatifs ont déjà débuté. Jusqu’ici, la Renault 5 électrique n’existait que sous la forme d’un unique concept car et sous un masque de mulet de Renault Clio, repéré par quelques photographes espions sur les pistes de Laponie finlandaise.

Depuis quelques semaines, elle vient de se hisser au rang de vehicle check. Les premiers exemplaires commencent à être assemblés au Centre de réalisation des prototypes, sans doute un des lieux les plus protégés du Technocentre, en région parisienne. Ici, les smartphones ne sont pas admis et les badges autorisant l’entrée dans les lieux sérieusement contrôlés.

Des prototypes… à la chaîne

Les premières pièces de tôlerie sont embouties sur le ou les sites des fournisseurs d’outils. En phase d’industrialisation, elles seront fabriquées directement dans l’atelier de tôlerie de Douai.

Stockées dans le Centre de réalisation des prototypes, elles sont manipulées et soudées par des robots. La plateforme est assemblée en premier lieu, puis les panneaux de côté et le pavillon. Les ouvrants sont montés à blanc par des opérateurs.

L’ensemble des jeux d’ouverture et d’affleurement sont ensuite contrôlés (au dixième de millimètre), tout comme certains points de géométrie pour vérifier la reproductibilité du cycle.

Pour Roch Barrois, directeur du Centre de réalisation des prototypes, “de tels contrôles sont essentiels. Cela nous permet de valider la conformité et la représentativité des pièces fournies par les sous-traitants, comme les feux, les projecteurs ou la grille de calandre”.

La caisse est alors envoyée en cabine pour recevoir différentes couches de peinture. De retour, elle emprunte une véritable chaîne d’assemblage.

En parallèle, la plateforme, composée de la batterie, du moteur, des trains roulants et du réseau électrique, est pré-assemblée, opérations surveillées par différents techniciens, certains ayant été dépêchés de l’usine de Douai.

“C’est essentiel, assure Roch Barrois, car les équipes de Douai sont aguerries aux processus d’assemblage et peuvent nous alerter sur telle ou telle opération qui pourrait être simplifiée.”

Une mission pour chaque R5

Sur la partie supérieure de la chaîne, la Renault 5 a reçu sa planche de bord et sa sellerie. Tout est camouflé, mais il est aisé de deviner la taille des écrans de bord, larges et adjacents, façon Mégane E-Tech.

Le mariage entre la caisse et la plateforme mécanique est en général totalement automatisé en usine. La plateforme est soulevée jusqu’à la caisse avant assemblage. Ici, c’est l’inverse, la structure de caisse descend lentement sur la plateforme, l’œil humain contrôlant qu’aucune pièce libre ne vient gêner le mariage.

La Renault 5 électrique accueille à nouveau ses éléments de peau, cette fois peints et assemblés, ainsi que ses stickers et ses roues. Après dé-consignation (mise en service du réseau haute tension), elle ne sortira pas de chaîne sans un calibrage de ses assistances à la conduite. Commence ensuite un long processus de téléchargement et de contrôle.

Chaque prototype sera affecté à une mission : les moins chanceux n’iront pas plus loin que la salle de lancement d’Aubevoye pour y subir un unique crash-test, d’autres iront beaucoup plus loin pour des tests d’endurance ou des essais grand chaud ou grand froid.

“Tous les essais liés à la météo ne peuvent pas attendre, assure Frédéric Morelle, chef de projet véhicule électrique. Il faut être prêt le jour J si l’on ne veut pas rater la fenêtre de tir. C’est aussi le cas pour le passage en soufflerie pour une question de disponibilité de l’outil.”

Certains tests liés aux champs magnétiques ou à l’insonorisation peuvent être programmés avec beaucoup moins de contraintes. D’ici au printemps 2024, date de son lancement officiel, il ne faudra toutefois pas traîner.

Retrouvez notre reportage au sein de la chaîne de montage de la R5 électrique au technocentre de Renault dans l’Auto-Journal n°1140 du 28/08/2023.

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