Durant des siècles, la notion du « Saint-Esprit » a été réduite à une idée abstraite, une essence divine planant dans les églises gothiques. La majesté du Tout-Puissant, cette Troisième Personne de la Trinité, semblait n’être connue qu’à travers une atmosphère mystérieuse, comme celle d’une cathédrale. Mais réduire Son rôle à cela serait trahir Sa grandeur.
L’identité et l’activité du Saint-Esprit
Avant de comprendre qui Il est, il faut d’abord l’identifier. Le Saint-Esprit est la puissance de la Pentecôte, le souffle qui a initié l’Église chrétienne. Il est né en l’an 29 après Jésus-Christ, lors de la fête annuelle juive de la Pentecôte, 50 jours après la crucifixion du Christ. Ce matin-là, l’Esprit de Dieu est apparu avec fracas sur notre terre, non pas comme une influence subtile, mais comme un véritable ouragan. Son arrivée a été annoncée par le miracle de 120 disciples parlant en langues. Cet événement bruyant a donné naissance à la première assemblée chrétienne.
Le Saint-Esprit n’est pas venu simplement pour manifester la divinité ou offrir une expérience mémorable. Ce jour-là, les disciples ont été fortifiés, ont surmonté leur timidité et ont défié le monde. Depuis des millénaires, l’humanité vivait dans la superstition et les traditions. Mais en l’an 29 après Jésus-Christ, un groupe de personnes, dans un coin obscur de la terre, a transcendé les limites de la vie humaine en se préparant à défier Satan, le monde et l’Histoire elle-même.
Le Dieu actif de la Pentecôte
Le Saint-Esprit est Dieu Lui-même, et Il n’est pas distant. Son intention n’a jamais été de rester éloigné de nous. Nous devrions Le connaître aussi bien que le Père ou Jésus. Bien que le Père et Jésus-Christ ne fassent qu’un, nous pouvons les distinguer dans leurs rôles respectifs. Quel est donc le rôle spécifique du Saint-Esprit ? Il est la Troisième Personne de la Trinité, agissant sur terre. Tout ce que Dieu accomplit ici-bas, en dehors du ciel, est réalisé par l’Esprit. Les expériences des croyants, telles que le pardon, les réponses à la prière, la confiance, la foi, la guérison et les miracles, sont les œuvres de Dieu accomplies par le Saint-Esprit. Aujourd’hui, Dieu est à l’œuvre par le Saint-Esprit tout autour de nous. Dans le Nouveau Testament, nous découvrons véritablement qui est le Saint-Esprit. Le livre des Actes pourrait même être appelé « Les Actes du Saint-Esprit ».
La Bible nous enseigne que Dieu se révèle principalement à travers Ses œuvres et très peu verbalement. Le Saint-Esprit est action. Il est le vent céleste qui souffle continuellement, sinon Il n’existerait pas. En Le connaissant, nous connaissons Dieu, tout comme nous connaissons Jésus.
Une ressource merveilleuse
Avant la Pentecôte, l’Esprit n’était pas vraiment connu. Les premiers disciples ont dû apprendre à découvrir Son potentiel extraordinaire. Le livre des Actes témoigne de leur rencontre avec le Saint-Esprit. Ces pêcheurs et paysans ont été envoyés par Jésus pour accomplir une tâche pratiquement impossible : annoncer l’Évangile aux nations païennes et apporter la lumière dans les ténèbres. Et pourtant, par l’action du Saint-Esprit, ils sont devenus des géants spirituels dont le souvenir marque encore l’Histoire, même 2000 ans plus tard. Voilà qui est le Saint-Esprit. Il est le Dieu de la Pentecôte, une présence active, puissante, pleine d’amour, de force et de miracles.
Le Saint-Esprit n’est pas là pour créer une ambiance agréable dans nos églises. Nous ne pouvons pas L’attirer lors de nos cultes en créant une atmosphère propice, que ce soit dans le silence ou dans l’exubérance. Le Saint-Esprit n’a pas besoin d’être invoqué, convaincu ou charmé. Il n’est ni un visiteur réticent ni indifférent. Par Sa propre volonté et Sa propre initiative, Il choisit de venir et de demeurer parmi nous.
Les apôtres n’ont pas prié pour que le Saint-Esprit vienne, Il est venu de Lui-même, envahissant l’endroit où ils étaient réunis, les surprenant et les bouleversant par une expérience qu’ils n’avaient jamais vécue auparavant. L’Esprit est l’atmosphère du ciel lui-même et, avec Lui, le Ciel descend sur terre. Il est le vent céleste qui souffle sur nos traditions poussiéreuses et notre immobilisme. Peut-être chantons-nous : « Sois le bienvenu, Saint-Esprit », mais Il ne vient pas en réponse à notre invitation. Il n’est pas un invité de passage pour une heure ou deux, c’est le Seigneur des Cieux qui nous invite à venir dans Sa présence. Là où règnent la foi et la Parole, Il se sent à l’aise et trouve Son environnement naturel.
Un Évangile surnaturel avec des effets révolutionnaires
L’Esprit ne sélectionne pas les forts et les capables, bien qu’Il ne les ignore pas. Son objectif principal est de renforcer ceux qui sont faibles et dans le besoin, le peuple humble qui ne s’enorgueillit pas. Leur faiblesse attire littéralement Sa puissance, Sa suffisance et Sa vitalité. Il est présent pour le meilleur et le pire d’entre nous ; c’est la promesse du Père envoyée par le Fils. Quel don extraordinaire !
Nous découvrons avec émerveillement et joie la réalité de l’Esprit dans les temps bibliques. Il est l’Esprit éternel qui n’a pas changé jusqu’à aujourd’hui. En réalité, les jours de l’Ancien Testament n’ont pas été l’apogée de Son action. Il est l’Esprit du Nouveau Testament. Il est l’essence même de la foi chrétienne apportée par l’Évangile. Sans Lui, il n’y a pas de foi chrétienne. Il n’est pas un simple accessoire, mais la substance de ce que nous croyons. Il est Dieu sur terre, habitant et remplissant activement chaque moment que nous vivons. Cela signifie que la foi chrétienne est une foi surnaturelle. Un Évangile qui ne s’appuie pas sur le surnaturel n’est qu’une coquille vide.
La nécessité du Saint-Esprit
Le Nouveau Testament ne suggère jamais que l’Esprit change ou se retire. Même si nous pouvons « éteindre » ou « attrister » l’Esprit, Il ne se retire pas et ne nous abandonne pas. Comme David l’a prié :
Ne me retire pas ton Esprit Saint !
Cette prière a été formulée des milliers d’années avant que l’Esprit n’habite parmi nous. Notre incrédulité blesse profondément le Saint-Esprit, certes, mais nous ne pourrions pas Le faire fuir ou Le chagriner s’Il n’était pas avec nous. Le monde ne peut pas Le chasser ou Le contrister. Seuls les croyants ont ce privilège ambigu.
L’œuvre suprême de l’Esprit est le salut. Son principal objectif n’est pas de répondre à nos scrupules et préoccupations pointilleuses concernant notre spiritualité et notre sainteté. Toutes nos vertus sont emportées et submergées par Sa présence sanctificatrice.
Les apôtres avaient besoin du Saint-Esprit, et nous avons encore plus besoin de Lui. À l’époque biblique, le monde comptait peut-être 300 millions d’habitants, dont la plupart n’avaient jamais entendu l’Évangile. Aujourd’hui, près de sept milliards d’êtres humains peuplent la terre, et la plupart d’entre eux n’ont jamais entendu parler de l’Évangile. Nous devons suivre les pas des apôtres et faire ce qu’ils ont fait. Si nous le faisons, Dieu nous donnera ce qu’Il leur a donné.
Une puissance sans limite
Le livre des Actes des Apôtres ne décrit pas le sommet de la puissance du Saint-Esprit, mais seulement ce que les premiers disciples ont accompli par Son action. Il ne dit jamais que cela était la limite de Sa puissance. Il n’y a pas de limite fixée. Les premiers chrétiens ne sont pas nos modèles ultimes. Leur histoire nous montre simplement le potentiel du ministère du Saint-Esprit. Le terrain est toujours ouvert devant nous. Paul a prié :
Que le Dieu de notre Seigneur Jésus Christ, le Père de gloire, vous donne un esprit de sagesse et de révélation, dans sa connaissance, et qu’il illumine les yeux de votre cœur, pour que vous sachiez quelle est l’espérance qui s’attache à son appel, quelle est la richesse de la gloire de son héritage qu’il réserve aux saints.
Un Évangile surnaturel aux effets révolutionnaires
Les chrétiens n’ont jamais été appelés à lutter contre le monde, la chair et Satan uniquement avec leurs propres forces, que ce soit au Ier siècle ou au XXIe siècle. L’Évangile est « la puissance de Dieu » (Romains 1:16), c’est-à-dire la puissance du Saint-Esprit, pas en l’ignorant. Combien de prédications aujourd’hui possèdent la même force que celles reçues dans la chambre haute des apôtres ? Combien d’entre elles manifestent véritablement l’Esprit comme la puissance de Dieu ? Les prédicateurs qui parlent à leur congrégation sans passion, comme des médecins à leurs patients, ne laissent aucune place à l’Esprit Saint. L’œuvre du chrétien ne peut être accomplie sans l’onction du Saint-Esprit. C’est ce que nous savons, car la Bible nous dit : « Soyez remplis de l’Esprit » (Éphésiens 5:18). Il est nécessaire que notre volonté soit active, mais être conduit par l’Esprit est le modèle du Nouveau Testament. Il est Celui qui nous motive et la force qui nous fait avancer.
Les quelques milliers de mots de l’Ancien Testament sont le témoignage de Dieu sur le Saint-Esprit. Ces mots démontrent que des nations entières ont sombré dans la perdition lorsqu’elles ignoraient l’Esprit de Dieu. De temps en temps, l’Esprit touchait un individu en Israël, car la nation était sur une pente glissante. Lorsque l’Esprit agissait, tout changeait. C’était un Évangile surnaturel aux effets révolutionnaires.
La foi s’est propagée. Mais au fil des décennies, elle a décliné et s’est laïcisée. L’histoire démontre que l’Église chrétienne a échoué à réaliser le plein potentiel de l’Esprit. L’Esprit a toujours été à l’œuvre, car Il ne se repose jamais ; Il est toujours actif. Sa contribution a peut-être été peu reconnue, mais Il a continué à travailler malgré la corruption de l’Église. L’Église a été mêlée à de nombreuses intrigues politiques, à des hérésies théologiques et à des querelles destructrices, à des débats éloignés de ce que Jésus a enseigné, détachés de la réalité du Saint-Esprit.
Il est grand temps que nous connaissions personnellement la personne du Saint-Esprit, comme Jésus nous l’a décrite, et de découvrir le secret de la puissance de l’Évangile. Recevoir le Saint-Esprit ne demande aucun effort ni travail acharné, il suffit de Lui ouvrir la porte de notre vie. Nous ne créons pas Sa puissance. Nous ne Le rendons pas efficace. Nous ne générons pas la puissance du Saint-Esprit par la prière, la transpiration, l’agonie, le temps, l’effort, les bonnes œuvres ou quoi que ce soit d’autre. Notre Père nous donne l’Esprit en cadeau, non comme une récompense ou un salaire. Comme Elisée, nous sommes appelés à prendre le manteau d’Élie, et notre Élie est Jésus-Christ. Nous ne demandons pas :
« Où est l’Éternel, le Dieu d’Élie ? »
car Celui qui est plus grand qu’Élie est venu.