Le moteur vrombit dans le calme du service de chirurgie ambulatoire des Hôpitaux de Chartres. Il est à peine 8 heures, ce vendredi matin, sur le site Pasteur, au Coudray, et Yanis, 3 ans, s’apprête à rejoindre le bloc opératoire… au volant d’une petite voiture rouge. La pédale d’accélérateur, la boîte de vitesse, la ceinture de sécurité, les feux qui s’allument et même la radio, il ne manque rien à cette Audi TT RS décapotable en modèle réduit, adaptée aux pilotes à partir de 3 ans et pesant moins de 30 kg.
La concession Audi Chartres, du groupe Lamirault, a offert trois voitures électriques miniatures au service de chirurgie ambulatoire, en mai, lorsqu’il a rouvert, après cinq mois de modernisation. L’équipe en a gardé deux et a donné la troisième au service de pédiatrie. Depuis lors, les enfants se rendent au bloc opératoire quasiment sans un regard pour les parents qu’ils laissent derrière eux, et presque avec le sourire.
Une expérience unique pour les enfants
Trois à quatre enfants par jour, au maximum, sont accueillis dans le service de chirurgie ambulatoire pour des interventions essentiellement d’ORL ou d’urologie. Quasiment tous embarquent dans l’Audi TT rouge ou la petite R8 Spyder blanche, leur doudou à leurs côtés, pour rejoindre le bloc.
Valérie est l’une des deux infirmières qui prennent en charge les enfants avant et après leur opération. Elle a renoncé sans regret au lit à barreaux dans lequel elle les emmenait jusqu’au bloc : « Les voir pleurer et crier, debout, dans cette espèce de cage, ça me faisait mal au cœur. Aujourd’hui, ça amuse toute l’équipe quand ils arrivent en voiturette. Même les parents jouent avec. Ils savent que leurs enfants sont partis se faire opérer en s’amusant ; ça les rend plus sereins. »
Un temps d’adaptation pour le personnel soignant
La gestion des petites voitures électriques demande plus de temps au personnel soignant. Il faut prendre le temps d’expliquer aux jeunes pilotes comment conduire leur bolide, accepter qu’ils foncent, parfois, dans un mur et apporter le lit à barreaux dans lequel ils reviendront en chirurgie ambulatoire après l’opération. Le personnel du bloc doit également rapporter la voiturette, manœuvrée à l’aide d’une télécommande, une fois l’enfant endormi. Les engins doivent être rechargés tous les soirs.
Claude Agnès, cadre de santé en chirurgie ambulatoire et au bloc opératoire, reconnaît qu’il passe beaucoup de temps à sensibiliser les enfants, les parents et les soignants à cette nouvelle méthode : « Il faut que tout le monde adhère. On n’a pas l’habitude de voir les patients, jeunes ou adultes, aller au bloc sans être alités. On essaie de changer les mentalités. Ça peut prendre du temps, mais l’équipe est convaincue. »
Une course palpitante dans les couloirs de l’hôpital
Départ
Accueilli au service de chirurgie ambulatoire, Yanis, 3 ans, découvre la petite voiture rouge avec laquelle il va rejoindre le bloc opératoire. Valérie, l’infirmière, lui explique rapidement comment la conduire.
Parcours
Après quelques erreurs de débutant, Yanis maîtrise son bolide et s’élance dans les couloirs de l’hôpital. La porte du service de chirurgie ambulatoire s’ouvre devant lui. Un virage à gauche, puis tout droit jusqu’à l’entrée du bloc opératoire. Les feux de l’Audi miniature sont allumés pour éclairer sa route. Le petit garçon, concentré sur sa conduite, avance sans hésitation. Passée cette dernière porte, il sera pris en charge par le personnel soignant du bloc opératoire.
Arrivée
Dans quelques mètres, Yanis sera sur la table d’opération. L’infirmière qui l’accueille lui propose d’allumer la radio pour arriver en musique. Le personnel du bloc opératoire reconduira ensuite la voiture miniature à son point de départ grâce à une télécommande.
Une prise en charge personnalisée pour les enfants
Aux Hôpitaux de Chartres, les enfants qui doivent subir une opération chirurgicale bénéficient d’une prise en charge personnalisée dès la consultation de pré-anesthésie.
La plupart de ces opérations s’effectuent en chirurgie ambulatoire : le petit patient arrive dans le service, accompagné de ses parents, ou parfois de ses grands-parents, en début de matinée, « douché et, si besoin, rasé », précise Claude Agnès, cadre de santé en chirurgie ambulatoire et au bloc opératoire.
Le docteur Thierry Labaille, médecin anesthésiste et chef du service de chirurgie ambulatoire, explique : « Lors de la consultation de pré-anesthésie, nous expliquons aux parents mais aussi à l’enfant, en lui parlant directement, quel que soit son âge, ce qui va se passer. »
Le doudou participe également aux soins
Le doudou est aussi impliqué dans les soins : il accompagne le petit patient au bloc, une charlotte sur la tête lui aussi, et s’endort avant lui. À son retour, un livre et un diplôme sont remis à chaque enfant opéré : « Si l’enfant est obligé de revenir, cela limite aussi les angoisses. »
Le service de chirurgie ambulatoire des Hôpitaux de Chartres, sur le site Pasteur, est ouvert du lundi au vendredi, de 7 heures à 19h30. Les opérations des enfants sont programmées en début de journée.
Cette initiative innovante des Hôpitaux de Chartres permet aux enfants de vivre une expérience unique et divertissante avant leur opération. Grâce aux petites voitures électriques, les enfants sont moins stressés et plus détendus avant de rejoindre le bloc opératoire. Le personnel soignant se consacre à la pédagogie nécessaire pour que chaque enfant puisse profiter pleinement de cette nouvelle méthode. Les Hôpitaux de Chartres mettent tout en œuvre pour offrir une prise en charge personnalisée et rassurante à chaque enfant et à leur famille.