La transition vers les véhicules électriques est en marche en France, avec l’objectif d’interdire la vente de voitures neuves émettant du CO2 d’ici 2035. Pour encourager cette transition, le gouvernement français offre des subventions à l’achat de véhicules électriques et maintient des taxes sur l’électricité moins élevées que celles sur l’essence et le diesel. De plus, les conducteurs de voitures électriques bénéficient d’avantages tels que l’accès à des zones à émissions nulles en centre-ville et des places de stationnement réservées.
45 % de véhicules électriques en France d’ici 2035
Selon les prévisions, d’ici 2035, environ 45 % des voitures en circulation en France seront électriques, atteignant 95 % d’ici 2050 pour atteindre la neutralité carbone, conformément aux objectifs de l’Union européenne. Les émissions de CO2 diminueront progressivement, passant de 139 g/km en 2023 à seulement 5 g/km en 2050, avec très peu de voitures thermiques restantes sur les routes.
Mais quand est-ce que le coût relatif des véhicules électriques sera plus avantageux que celui des véhicules thermiques ? Selon les économistes, c’est à partir de la fin de l’année 2034 que le coût total des véhicules électriques (incluant l’acquisition et l’utilisation annuelle) sera un facteur décisif dans le choix entre les deux types de véhicules. Aujourd’hui, les véhicules électriques restent encore relativement peu compétitifs en termes de coût.
L’électrique moins attrayant en zone non-urbaine
Le coût d’acquisition d’un véhicule électrique moyen est plus élevé que celui d’une voiture thermique, mais son coût d’exploitation reste plus faible. Selon nos calculs, un véhicule électrique reste moins cher que son homologue thermique s’il parcourt plus de 9 000 km par an en conduite 100 % urbaine. Cependant, ce seuil passe à 27 000 km par an pour une utilisation combinée, un chiffre élevé étant donné que la moyenne française est de 12 000 km par an. Les voitures thermiques sont plus efficaces en conduite non-urbaine, avec moins d’arrêts et de démarrages, ce qui réduit les avantages des véhicules électriques en termes d’économie.
Les coûts et les choix des consommateurs
Il est important de noter que la comparaison des coûts ne tient pas compte des différences de commodité et de confort de conduite, telles que les différences d’accélération, d’autonomie, de temps de recharge, et de facilité pour faire le plein. De plus, les données actuelles sur la technologie, les prix d’achat des véhicules et des chargeurs, les niveaux de subvention, les coûts d’immatriculation, les pénalités sur les émissions de CO2 et les taux de dépréciation des véhicules peuvent évoluer au fil du temps.
Les obstacles au développement des véhicules électriques
La transition vers des véhicules électriques pose plusieurs défis logistiques et financiers pour l’industrie automobile. Il faut construire ou réaménager des usines pour fabriquer les batteries et les systèmes électroniques, reclasser les employés des usines de fabrication et des secteurs de vente et d’entretien des voitures, et assurer l’approvisionnement en métaux rares et autres matières premières. De plus, en raison des contraintes d’approvisionnement, les modèles électriques équivalents aux voitures thermiques pourraient ne pas être disponibles immédiatement, ce qui nuirait à la concurrence.
Les retrofits comme alternative
Une solution potentielle pourrait consister à transformer les véhicules thermiques en véhicules électriques par le biais d’une opération appelée “retrofit”. Cette opération implique de remplacer le moteur, la boîte de vitesses et le système de contrôle électronique par un petit moteur électrique, une batterie et un système de contrôle approprié. Le coût de cette opération serait d’environ 10 000 à 15 000 euros, ce qui est moins cher qu’une voiture électrique neuve. L’implantation d’usines de retrofit à grande échelle permettrait d’accélérer la transition vers des véhicules entièrement électriques, d’offrir un plus grand choix aux consommateurs et de réduire les émissions de CO2 en évitant l’exportation des véhicules thermiques usagés hors de l’Europe.
Les enjeux environnementaux
La transition vers les véhicules électriques ne réduira considérablement les émissions de CO2 que si l’électricité est produite à partir de sources d’énergie propres. Les émissions varient considérablement d’un pays à l’autre en Europe. En France, grâce à l’utilisation du nucléaire et d’autres sources d’énergie sans carbone, les émissions liées aux véhicules électriques sont nettement inférieures à celles des véhicules thermiques. Cependant, pour les petites voitures populaires, malgré les subventions et les taxes avantageuses, le coût final des émissions de CO2 évitées par rapport à un moteur thermique équivalent est de 300 €/t, ce qui est plus élevé que le coût social du carbone recommandé. De plus, cet estimatif ne tient pas compte des autres polluants produits par la fabrication et le recyclage des batteries.
La transition vers les véhicules électriques pose des défis mais offre également de nombreuses opportunités pour protéger l’environnement et créer de nouveaux emplois. Il est donc essentiel de trouver des solutions pour rendre les véhicules électriques plus compétitifs et abordables pour tous.