Depuis quelques années, les cryptomonnaies s’intègrent de plus en plus dans notre vie quotidienne, et certains commerçants ont même commencé à accepter ce mode de paiement. Mais quelles sont les règles entourant cette pratique ?
Vers une généralisation des cartes de paiement “cryptos”
Raj Dhamodharan, vice-président exécutif de Mastercard, souhaite rendre les paiements en cryptomonnaie aussi simples que les paiements sans contact. L’entreprise travaille actuellement sur cinq axes, dont la généralisation des cartes de paiement “cryptos” qui seraient utilisées comme des cartes bancaires classiques.
Il existe aujourd’hui plus de 16 000 cryptomonnaies en circulation, avec environ 1000 nouvelles créées chaque mois. Cette prolifération incite de plus en plus de professionnels à se pencher sur la question.
Les cryptomonnaies : qu’en est-il du droit ?
Avant de se lancer dans l’acceptation des paiements en cryptomonnaie, il est important de comprendre ce qu’est réellement une cryptomonnaie. Selon l’Autorité des marchés financiers, les cryptoactifs sont des actifs numériques reposant sur la technologie de la blockchain, avec un registre décentralisé et un protocole informatique crypté. Une cryptomonnaie n’est pas une monnaie à proprement parler, sa valeur dépend uniquement de l’offre et de la demande. Elles servent principalement d’actifs financiers, offrant rendement et diversification, mais présentent également une forte volatilité.
Selon le Code monétaire et financier, la seule monnaie ayant cours légal en France est l’euro. Les commerçants sont donc tenus d’accepter les paiements en euros, mais ils ont également la liberté d’accepter des devises étrangères ou des monnaies virtuelles, comme les cryptomonnaies. Aux États-Unis, au moins un tiers des petites et moyennes entreprises acceptent déjà les cryptomonnaies comme moyen de paiement, selon une étude réalisée par HSB, une filiale du réassureur Munich Re.
Comment gérer les paiements en cryptomonnaie ?
Pour accepter les paiements en cryptomonnaies, il suffit de posséder un portefeuille numérique, qui fonctionne comme un accès à des comptes de banque en ligne. Lors d’un paiement, la cryptomonnaie est transférée d’un portefeuille à l’autre. Les commerçants peuvent installer une tablette à la caisse de leur magasin, offrant un accès à leurs coordonnées sous la forme d’un QR code, par exemple.
Plusieurs applications mobiles (BRD, Blockchain Wallet) permettent de faciliter cette démarche en acceptant les cryptomonnaies les plus courantes, comme le bitcoin et l’ethereum, ainsi que d’autres monnaies plus spécifiques.
Il est également possible d’installer des logiciels directement sur un ordinateur de caisse pour accepter les paiements en cryptomonnaies. Le client paie l’opérateur du logiciel en cryptomonnaie, qui crédite ensuite le commerçant dans la monnaie de son choix (euros, dollars, etc.). Plusieurs logiciels sont disponibles, tels que BitPay, Coinbase ou encore OpenNode.
Il est important de prendre en compte le coût de conversion de ces solutions, similaire aux frais engendrés par les cartes bancaires traditionnelles. Certaines terminaux de paiement électronique peuvent être adaptés en ajoutant une application permettant d’accepter les bitcoins, notamment grâce à BitPay. D’autres entreprises travaillent également sur des cartes bancaires cryptos, comme Binance, mais pour le moment, elles ne sont pas disponibles en France. Toutefois, les possibilités devraient se multiplier dans les années à venir.
Accepter les paiements en cryptomonnaie dans les commerces n’est donc plus un rêve inaccessible. Avec les bons outils et une bonne connaissance des règles en vigueur, les commerçants peuvent se lancer dans cette nouvelle forme de paiement qui semble bien partie pour se généraliser. Alors, pourquoi ne pas sauter le pas dès maintenant ?