Accident mortel avec une voiture électrique Tesla à Paris : ce que l’on sait

Accident mortel avec une voiture électrique Tesla à Paris : ce que l’on sait

La semaine dernière, un événement tragique et exceptionnel s’est déroulé dans les rues de la capitale. Samedi soir, rue de Tolbiac, dans le 13e arrondissement, un taxi a heurté pas moins de 20 personnes.

Malheureusement, l’une des victimes est décédée et certaines des 19 autres personnes blessées étaient encore dans un état critique jeudi dernier. Le conducteur était au volant d’une voiture électrique Tesla au moment des faits. Depuis lors, la question se pose de savoir si cet accident est dû à une erreur humaine ou à un dysfonctionnement technique. Faisons le point sur ce drame.

Le choc un peu avant 21 heures

L’accident s’est produit le 11 décembre, entre 20h40 et 21 heures, rue de Tolbiac, à l’intersection des avenues de Choisy et d’Ivry.

Le chauffeur de taxi a perdu le contrôle de son véhicule électrique Tesla. Le taxi a d’abord heurté deux piétons, puis un conteneur à verre qui, sous le choc causé par la vitesse, a été projeté en l’air et a explosé en touchant le sol. La voiture a ensuite percuté un feu de signalisation, également projeté en l’air. Enfin, elle a terminé sa course dans une camionnette circulant au milieu du carrefour, selon les informations d’une source policière.

L’accident a entraîné la mort d’une personne et a blessé 19 autres, selon le dernier bilan de l’enquête.

Chauffeur mis en examen

Placé en garde à vue, le chauffeur a été interrogé pendant de nombreuses heures par les enquêteurs. Âgé de 56 ans, il exerce cette profession depuis 25 ans. Résidant dans l’Essonne, il n’était pas en service au moment des faits. Sa femme et ses filles étaient à ses côtés lorsque le véhicule a perdu le contrôle.

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Mercredi, cinq jours après le drame, le quinquagénaire a été mis en examen pour “homicide involontaire et blessures involontaires causées par un véhicule à moteur” et placé sous contrôle judiciaire.

“Mon client est vraiment bouleversé par cet accident d’une violence particulière”, a réagi son avocate, Me Sarah Saldmann, auprès de l’AFP. “Selon lui, il a tout fait pour freiner, mais la pédale est restée bloquée et en même temps la voiture a accéléré de manière excessive”, a expliqué l’avocate, ajoutant que ce modèle électrique n’était pas équipé d’un frein à main. Selon elle, le véhicule a été acheté neuf “il y a trois mois” et n’avait pas présenté de problème jusqu’alors.

La compagnie G7 suspend une partie des véhicules

Mardi, la compagnie G7 a immobilisé une trentaine de taxis électriques Tesla d’un modèle similaire à celui qui a provoqué l’accident spectaculaire, par mesure de précaution, bien que les causes de l’accident soient encore inconnues.

La Model 3 de Tesla est son best-seller et l’une des voitures électriques les plus vendues en Europe. Ce n’est pas un véhicule autonome. La seule fonction possible actuellement est une assistance à la conduite sur autoroute, qui permet par exemple de changer de voie en activant le clignotant. Cependant, le conducteur doit garder ses mains sur le volant et ses yeux sur la route.

Tesla écarte toute défaillance à ce stade

Tesla, qui dispose de certaines données techniques, a écarté toute défaillance technique de son véhicule. L’enquête ouverte par le parquet de Paris devra déterminer, notamment grâce à des expertises techniques, si l’accident est dû à une erreur humaine ou à un dysfonctionnement technique.

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Environ 70 000 Model 3 de Tesla circulent sur le continent. La Model 3 de Tesla est le best-seller du constructeur américain.

Le véhicule n’est pas autonome, mais il est équipé d’une assistance à la conduite sur autoroute qui exige néanmoins de garder les mains sur le volant et les yeux sur la route.

Déjà plusieurs polémiques

La jeune marque automobile a été entachée par plusieurs polémiques concernant la sécurité de ses véhicules. En janvier, l’agence américaine de sécurité routière (NHTSA) a déclaré, après avoir examiné près de 250 plaintes, que les accidents signalés ne pouvaient pas être attribués à un défaut du véhicule, mais plutôt à une “mauvaise utilisation de la pédale”.

En avril, les freins des Tesla ont fait la une en Chine : une cliente mécontente a créé un scandale lors du salon de Shanghai, protestant contre un système de freinage supposément défectueux qui avait blessé des proches.

Le système d’aide à la conduite “Autopilot” fait également l’objet d’une enquête de la NHTSA après une série d’accidents. Le fait que Tesla teste de nouvelles fonctionnalités d’assistance à la conduite en conditions réelles avec des conducteurs ordinaires, sans autorisation spécifique, alimente également les controverses.

Tesla a également rappelé quelques milliers de Model 3 et Model Y en juin aux États-Unis pour inspecter, serrer ou remplacer des boulons dans les étriers de freins. Selon un document transmis à la NHTSA, “les boulons fixant les étriers de freins peuvent se desserrer, les étriers peuvent se détacher et entrer en contact avec la jante de la roue”.

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