Lionel Defraigne, responsable du projet CALM (Comme à la maison) de l’ASBL Singa à Bruxelles, partage des informations importantes sur l’accueil des réfugiés ukrainiens. Accueillir des Ukrainiens chez soi est un acte solidaire, mais il est essentiel de se poser les bonnes questions pour bien comprendre les implications.
Est-il possible de les accueillir chez soi en tant que personnes de référence ?
Pour que les Ukrainiens puissent bénéficier de l’aide sociale du CPAS (Centre public d’action sociale), ils doivent d’abord être domiciliés. Si ces réfugiés habitent chez vous, votre adresse sera utilisée pour cette démarche administrative. Cela peut avoir des conséquences, notamment sur votre propre statut de personne isolée.
Lionel Defraigne souligne l’importance de cet aspect : “Il est vrai que les citoyens ukrainiens auront accès à des droits sociaux, au marché du travail, à des revenus d’intégration du CPAS, à une mutuelle, etc. Cependant, ce que l’on oublie souvent de préciser, c’est qu’il faut commencer par avoir une résidence en Belgique pour mener à bien ces démarches. Une adresse est indispensable.”
Lorsque les Ukrainiens se présentent au Heysel pour s’enregistrer, c’est l’adresse du logement qui sera renseignée à la commune. Cela nécessite ensuite l’intervention d’un agent de quartier. Il est donc important que les personnes qui offrent leur hébergement en soient conscientes et acceptent cette situation.
Pour quelle durée devrait-on les accueillir ?
Il est essentiel de comprendre que la procédure nécessite du temps. Attendre la visite de l’agent de quartier peut prendre quelques semaines. “Ces démarches prennent un certain délai pour être effectuées. Ainsi, même si vous proposez un hébergement pour une courte période de quelques semaines, cela ne rend peut-être pas réellement service aux personnes ukrainiennes, car il faut compter environ 2 à 3 mois pour que les démarches d’installation soient réellement terminées.”
La même logique s’applique aux démarches auprès du CPAS. Bien que la décision puisse être prise plus rapidement dans ce cas précis, il est important de ne pas encourager des offres d’hébergement ponctuel dans l’idée d’aider, car ce dont il s’agit véritablement, c’est de fournir un accueil de qualité sur une durée suffisante qui permette une réelle installation et l’accès aux droits des réfugiés.
Avez-vous un espace personnel à leur offrir ?
Si vous êtes touché par les images que vous voyez à la télévision et que vous souhaitez offrir un canapé pour une nuit, cela peut être une aide à court terme, mais ce n’est pas une solution durable, explique Lionel Defraigne.
Il est important de bien comprendre les implications de l’accueil des réfugiés ukrainiens et d’agir de manière réfléchie pour offrir un accueil de qualité qui répond réellement aux besoins des personnes concernées. Il est préférable de prendre le temps de bien évaluer si vous pouvez proposer un environnement adapté sur une durée suffisante.
Gardons à l’esprit que l’accueil des réfugiés ukrainiens doit être effectué de manière responsable, en respectant les règles et procédures en place. Ensemble, nous pouvons contribuer à leur intégration et à leur bien-être.
