Accusé de «greenwashing», Skyscanner modifie l’affichage de ses vols

Accusé de «greenwashing», Skyscanner modifie l’affichage de ses vols

Son “coup de gueule” porte enfin ses fruits. Après plusieurs mois de lutte, Guillaume Jouffre a finalement réussi à faire changer les choses chez Skyscanner, le comparateur de vols. En novembre 2022, le cofondateur de GreenGo, une plateforme dédiée aux hébergements écoresponsables, a lancé une pétition dénonçant les pratiques de ce moteur de recherche, accusé de “greenwashing”. En cause ? Un affichage trompeur des vols. “J’ai été choqué de voir un vol Paris-Nantes, avec une correspondance à Barcelone, présenté comme étant éco-responsable. De plus, la couleur verte dans laquelle cette information était affichée était trompeuse”, explique-t-il au Figaro.

À l’époque, il a déposé une plainte auprès du jury de déontologie publicitaire de l’ARPP (Autorité de régulation professionnelle de la publicité). Sans réponse, il a ensuite lancé une pétition qui a recueilli plus de 12 000 signatures. Face à l’indignation générale, Skyscanner a supprimé les mentions incriminées de sa plateforme française, déclarant travailler “à une révision complète et immédiate de la terminologie utilisée”. C’est maintenant chose faite : les couleurs problématiques ont été modifiées et la mention “choix éco-responsable” a disparu. Seule une indication sur les émissions de CO2 des vols est affichée, tant sur la version française que sur les versions étrangères du comparateur de vols.

Screenshot - Skyscanner

Si cette évolution est un bon début pour Guillaume Jouffre, quelques ajustements restent encore à faire. “Lorsqu’on prend un vol Paris-Nantes, il y a encore des vols avec correspondance via Dublin qui sont considérés comme émettant 9% de CO2 de moins que la moyenne. La base de comparaison n’est pas encore très claire”, remarque-t-il. Skyscanner se base sur les données fournies par Travalyst, une ONG fondée par le prince Harry et utilisée par de grandes entreprises du secteur du tourisme, telles que Tripadvisor, Booking et le groupe Expedia. Les méthodes de calcul des émissions de carbone de cette organisation sont remises en question, notamment en ce qui concerne les traînées de condensation et les émissions liées à la fabrication des avions, éléments qui ne sont pas pris en compte dans ce type de calculateur.

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Le cofondateur de GreenGo critique également l’affichage en lui-même. “Si l’on consulte Google Flights, on trouve un affichage plus complet, indiquant à la fois les vols émettant moins de CO2 et ceux émettant plus. Ce qui n’est pas encore le cas chez Skyscanner”, souligne-t-il. Le comparateur de vols n’est pas le seul à avoir été accusé de “greenwashing”. En 2022, la compagnie aérienne easyJet a été épinglée par le jury de déontologie publicitaire pour l’une de ses publicités, tout comme Lufthansa, accusée de sous-estimer l’impact environnemental de ses activités.

Paris-Dublin - Skyscanner