Alerte générale ! Parlons des voitures anciennes d’avant-guerre et osons plonger dans le passé ! Les 50 premières années de l’automobile ont forgé notre passion et sont de moins en moins visibles. Pourquoi les avant-guerre méritent-elles plus d’intérêt ? Découvrons les raisons ensemble !
Pourquoi oser les avant-guerre ?
Ce n’est pas forcément ruineux… à l’achat
Commençons par là ! Si vous pensez que les voitures anciennes d’avant-guerre qui valent le plus la peine sont des Bugatti, des Talbot-Lago, des Voisin ou des Hispano, les prix seront inaccessibles pour la plupart des budgets. Mais rassurez-vous, ces voitures-là ne représentent pas la majorité des avant-guerre disponibles sur le marché.
Si vous regardez en dehors des grands salons, des ventes aux enchères et des expositions dans les musées, vous pourrez trouver des avant-guerre abordables. Vous doutez ? Voici quelques exemples pour vous convaincre. Une Citroën C4 ? Il est possible d’en trouver une roulante pour moins de 10 000€. La même chose pour une 202.
De plus, il faut garder à l’esprit que ces modèles étaient produits en grande quantité et sont souvent la propriété de collectionneurs déjà âgés. La demande va diminuer avec le temps et les prix devraient se stabiliser, voire baisser.
Cependant, n’oubliez pas que l’état de la voiture est primordial. Certaines pièces sont rares et coûteuses, bien plus que le prix de la voiture elle-même. L’entretien peut donc être coûteux, que vous le fassiez vous-même ou que vous le confiez à un professionnel (qui peut être difficile à trouver).
L’aspect historique, une richesse inestimable
Pourquoi oser une voiture d’avant-guerre ? L’aspect historique est essentiel. Avec une avant-guerre dans votre garage, vous vous sentirez comme un conservateur de musée. Bien sûr, l’idéal serait de transformer votre voiture en musée roulant plutôt que de la laisser prendre la poussière dans le garage, mais cela peut être plus facile à dire qu’à faire.
L’aspect historique est important car il est plus facile de trouver une voiture qui a été à l’origine d’une marque automobile, qui a introduit une certaine technologie ou qui a eu un rôle majeur dans un événement historique, avec une voiture d’avant-guerre. Une Traction d’avant-guerre, par exemple, marquera davantage par ses innovations technologiques qu’une voiture qui aurait simplement ajouté une 5e vitesse ou une condamnation centralisée dans la gamme de son constructeur !
Cette dimension historique s’accompagne d’une originalité assurée. Les voitures d’avant-guerre se font rares lors des événements automobiles. En amener une, ce n’est peut-être pas aussi impressionnant qu’une De Lorean ou une Ferrari 365, mais cela apportera plus d’originalité que de présenter la 4e 2CV du rassemblement. D’ailleurs, notez que cette originalité sera encore plus marquée si vous présentez une voiture d’avant 1910, une rareté qui suscite toujours l’intrigue !
Une expérience de conduite hors du commun
Embarquons maintenant pour la route ! Conduire une voiture d’avant-guerre, c’est une expérience totalement différente. Même entre une voiture des années 50 et une des années 30 (à l’exception d’une Traction, produite sur les deux périodes par exemple), la différence est palpable. À cette époque, les progrès technologiques rendaient une voiture obsolète en seulement 5 ans !
Au volant d’une avant-guerre, tout est différent. Les boîtes de vitesses ne sont souvent pas synchronisées et leur manipulation est floue. Le moteur est souvent bruyant et rarement très performant (pour les avant-guerre abordables bien sûr). Le freinage est tout un art, vous devrez anticiper et conduire à un rythme qui vous semblerait insupportable dans votre voiture moderne.
Et encore, nous parlons ici des voitures des années 20 et 30, lorsque les commandes étaient devenues plus simples, que les trois pédales étaient généralisées et que les constructeurs avaient plus ou moins standardisé leur emplacement dans la voiture. Si vous conduisez une voiture ancienne d’avant 1905, il faudra tout prévoir et vérifier constamment, même pour circuler à 20 km/h, vous aurez l’impression d’aller très vite !
Bref, une avant-guerre est une expérience dépaysante à coup sûr !
Quelques freins tout de même
Nous ne pouvons pas être totalement dithyrambiques et ignorer les nombreux problèmes qui peuvent se poser à ceux qui envisagent une voiture d’avant-guerre. Oui, il y a des freins et voici quelques éléments à ne pas oublier (sous peine de vous décourager définitivement).
Les affres de la mécanique
“Pour une heure de roulage, compte autant en mécanique”. Cette phrase que l’on m’a confiée il y a plusieurs années est tellement vraie qu’elle mérite d’être partagée. Les technologies des voitures d’avant-guerre sont clairement différentes de celles que nous avons pu voir apparaître par la suite, souvent dans le but de simplifier leur fonctionnement. Avec une avant-guerre, il faudra penser à graisser les différents éléments, parfois à chaque démarrage, et vérifier régulièrement les fluides et leur qualité. C’est une véritable aventure qui commence avant même de démarrer.
Il est également important de garder à l’esprit que ces voitures ont un certain âge. Lorsqu’il s’agit d’une mécanique centenaire, restaurée récemment ou non, nous sommes encore plus dépendants des pannes potentielles. Même si la voiture fonctionne bien le matin, rien ne garantit qu’elle repartira après la pause déjeuner (mais c’est aussi le cas pour les voitures anciennes plus récentes).
La possession d’une voiture d’avant-guerre nécessite souvent une solide connaissance en mécanique pour pouvoir vous dépanner vous-même. Vous devrez également avoir un bon stock de pièces pour parer aux réparations les plus simples et rapides. En résumé, la mécanique de ces voitures ne s’improvise pas, mais c’est aussi une partie du plaisir de les faire rouler !
Des performances d’un autre temps, logiquement
Cela fait partie du charme de ces voitures, mais il faut avouer que cela peut être un obstacle. Ne vous attendez pas à rivaliser avec une 404 au volant de la plupart des voitures d’avant-guerre abordables que vous trouverez. Vous devrez constamment composer avec les performances de votre voiture.
Pour vous rendre à certains rassemblements situés à plusieurs centaines de kilomètres, qui en valent vraiment la peine, vous devrez envisager le transport sur plateau. Il ne s’agit pas de dire que votre voiture ne tiendra pas le coup, car beaucoup le font, mais vous devez avoir confiance en la mécanique, ce qui signifie également avoir la capacité de réparer vous-même ces voitures, comme nous l’avons mentionné précédemment.
Vous devrez également prendre en compte le temps nécessaire pour parcourir ces distances et étudier votre itinéraire pour éviter soigneusement les autoroutes, qui peuvent être dangereuses tant pour la mécanique que pour le comportement des autres usagers de la route.
Sur place, chaque trajet sera différent. Si le parcours est prévu pour couvrir 170 km dans la journée, réfléchissez-y à deux fois. De nombreux organisateurs proposent désormais des parcours adaptés aux voitures les plus anciennes parmi les participants.
Cela fait partie du jeu, c’est sûr, mais une voiture d’avant-guerre ne sera pas vraiment une grande voyageuse.
Conclusion : Osez, Osez…
Il est important d’avoir l’envie et les compétences nécessaires, mais envisager l’achat d’une voiture d’avant-guerre est toujours une excellente idée. Votre budget peut limiter votre choix, mais il existe toujours des solutions si vous voulez vous lancer. Sachez également que l’entraide existe, que ce soit au sein de clubs dédiés aux voitures anciennes et d’avant-guerre ou de clubs de marques qui regroupent certaines de ces voitures.
Il existe également des professionnels spécialisés, qu’ils soient vendeurs de voitures ou marchands de pièces détachées. Alors osez, lancez-vous, découvrez la voiture ancienne sous un autre angle et, si vous êtes bien renseigné et préparé, vous ne le regretterez pas !
Et si vous voulez un exemple d’une voiture d’avant-guerre, bientôt centenaire et pas si compliquée à conduire, voici une Citroën C4 !
Sinon, rien à voir, mais oui, en remplaçant “avant-guerre” dans le titre par “monokini”, on trouve la Une du numéro de Juillet d’un magazine féminin.
