Le marché des voitures d’occasion est-il à éviter ? Avec 5,6 millions de véhicules immatriculés en 2015, contre 1,9 million pour les voitures neuves, les chiffres semblent indiquer le contraire. Pourtant, l’achat d’une voiture d’occasion est toujours associé à des arnaques et à des risques pour les consommateurs. Une étude réalisée par Opinion Way pour le site La Centrale* confirme cette perception. Alors, peut-on vraiment faire confiance aux voitures d’occasion ?
Les garagistes et les concessionnaires sont préférés
Les Français s’inquiètent surtout des transactions entre particuliers. Comparés aux garagistes et aux concessionnaires, les annonces en ligne et dans les journaux ne sont privilégiées que pour le choix et le prix. En revanche, pour les garanties du véhicule, son état et la simplicité de l’achat, les consommateurs préfèrent s’adresser à un professionnel. Ils font clairement la différence entre les spécialistes et les généralistes, comme Le Bon Coin et Paru Vendu. Les spécialistes l’emportent sur les critères de l’état du véhicule, de l’accompagnement et des garanties, tandis que les généralistes ne s’imposent que sur le critère essentiel du prix.
Les spécialistes sécurisent les transactions
Au cours des dernières années, les acteurs spécialisés ont investi dans la sécurisation des transactions pour contrer la hausse des fraudes liées à Internet. La Centrale vérifie systématiquement les immatriculations des véhicules, l’identité des vendeurs et surveille leur comportement suspect. Cependant, les acheteurs doivent prendre des précautions sur toutes les plateformes pour se protéger des vices cachés et des mensonges sur l’historique du véhicule. Il est recommandé de se méfier des bonnes affaires, notamment des véhicules vendus en dessous de leur valeur et avec un faible kilométrage. Il est également conseillé de se faire aider par quelqu’un qui s’y connaît.
Vers un contrat obligatoire pour plus de sécurité
Malgré les efforts, le risque zéro n’existe pas. En France, l’historique des véhicules n’a jamais été établi de manière claire, et entre 5 et 10 % des voitures d’occasion ont leur compteur kilométrique trafiqué. Il peut être difficile de prouver que le vendeur connaissait ces défauts cachés. Pour améliorer la situation, une proposition de loi rendant obligatoire le contrat écrit pour toute vente de voiture d’occasion a été rédigée par le sénateur Alain Fouché. Ce contrat permettrait de consigner les informations essentielles sur le vendeur et le véhicule, notamment le kilométrage. De plus, il indiquerait si le véhicule a fait l’objet d’une expertise qui certifie le kilométrage. Ainsi, l’acheteur serait protégé en cas de vice caché.
*Étude réalisée du 12 au 15 février 2016 auprès d’un échantillon de 1 004 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.