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L’allergie

Introduction

Savez-vous que près de 30% de la population générale est atteinte d’allergies ? Cependant, ce pourcentage est probablement sous-estimé en raison du manque de dépistage. Les allergies se répartissent en différentes catégories d’allergènes, quel que soit l’âge :

  • Allergies respiratoires : 75%
  • Allergies alimentaires : 5 à 10%
  • Allergies aux venins : 5%
  • Autres allergies (médicaments, professionnels) : 10%

Il est important de noter que tout symptôme cutané, respiratoire ou digestif récurrent ou persistant doit faire suspecter une allergie.

Mécanisme de l’allergie

L’allergène est une substance naturelle présente dans l’environnement, initialement inoffensive. Cependant, dans certaines conditions et chez certaines personnes, elle est capable d’induire la synthèse d’IgE spécifiques. Pendant la période de sensibilisation, il n’y a pas de symptômes, mais la présence d’IgE spécifiques en est le témoin. Lors d’une nouvelle exposition à l’allergène, la réaction IgE-allergène peut déclencher la libération de médiateurs tels que l’histamine, provoquant des symptômes qui varient selon l’organe touché :

  • Rhinite et conjonctivite : sphère ORL
  • Sifflements et asthme : poumons
  • Eczéma et urticaire : peau
  • Diarrhée et vomissements : système digestif
  • Œdème de Quincke et choc anaphylactique

Il est essentiel de noter que tout symptôme cutané, respiratoire ou digestif récidivant ou persistant doit faire évoquer une allergie.

Comment évoquer un allergène ?

Pour évoquer un allergène, un interrogatoire minutieux est nécessaire. Il est important de :

  • Tracer la chronologie des symptômes, leur apparition, leur fréquence et leur intensité
  • Rechercher les antécédents médicaux et familiaux
  • Connaître l’environnement du patient et ses traitements médicaux
  • Préciser si les symptômes sont saisonniers ou présents tout au long de l’année
  • Rechercher les facteurs concomitants tels que l’aspirine, l’alcool ou le sport (qui peuvent libérer de l’histamine)

Il est parfois possible d’évoquer la responsabilité d’un allergène particulier rien qu’en interrogeant le patient.

Selon la période, certains allergènes peuvent être mis en évidence :

  • Retour de la saison chaude après un hiver froid : les acariens
  • Trois grandes saisons polliniques sont observées :

allergie pollen

Selon le lieu d’apparition des symptômes, certains allergènes peuvent être suspectés :

  • Rhinite et/ou asthme dans une maison de campagne : les acariens
  • Urticaire dans une maison qui a possédé un chat, même si celui-ci n’y est plus
  • Éternuements, toux et asthme dans une maison présentant des traces d’humidité
  • Toux au contact d’une veste de cavalier

Tests cutanés d’allergie

Chez un allergologue, les tests cutanés, appelés pricktests, sont réalisés en effectuant une petite ponction cutanée sur la face intérieure de l’avant-bras. Ces tests doivent être réalisés 3 à 4 jours après l’arrêt des antihistaminiques, 1 mois après l’arrêt des corticoïdes et sont contre-indiqués pendant la grossesse. Ils doivent être interprétés en utilisant un témoin négatif pour éliminer les réactions dermatographiques et un témoin positif. Un test est considéré comme positif si la taille de la papule est supérieure à celle du témoin négatif de plus de 3 mm.

Examens biologiques

Examens non spécifiques

Plusieurs examens biologiques peuvent être réalisés pour détecter une allergie :

  • Eosinophilie sanguine > 400/mm3 (soit 0,4 giga/l)
  • Eosinophilie nasale
  • Dosage des IgE sériques totales (attention, un taux élevé peut être observé dans d’autres affections telles que les parasitoses ou le myélome à IgE)

Examens de dépistage

Au laboratoire, plusieurs tests de dépistage sont proposés. Ils sont réalisés sur l’Immunocap de Thermofisher. Parmi eux :

  • Le Phadiatop : un test pour l’allergie respiratoire, qui est positif dans 90% des cas d’allergies respiratoires. Il comprend des allergènes des familles suivantes : acariens, arbres, graminées, herbacées, animaux et moisissures.

  • Le Trophatop : un test pour les enfants comprenant 3 mélanges d’allergènes. Il permet de tester les 3 aliments principaux responsables des allergies chez les nourrissons (blanc d’œuf, arachide, lait de vache), ainsi que les aliments qui peuvent provoquer des allergies lorsque l’enfant grandit (poisson, crevette, soja, moutarde, noisette). Chez l’adulte, 3 mélanges sont testés : blanc d’œuf, lait de vache, arachide, blé, poisson, soja ; banane, crevette, noisette, kiwi ; ail, céleri, levure de bière, sésame.

Il convient de noter que les allergies alimentaires d’origine animale apparaissent principalement avant l’âge de 7 ans, tandis que les allergies d’origine végétale apparaissent principalement après l’âge de 7 ans (souvent en raison d’une allergie aux pollens). Les allergies alimentaires dépendent également des habitudes alimentaires de chacun.

Dosage des IgE sériques spécifiques

Le dosage des IgE sériques spécifiques permet de confirmer la positivité des pricktests. Il existe de nombreux allergènes disponibles. Les résultats sont exprimés de manière quantitative en unités (kUA/L). Un tableau d’interprétation est fourni avec les résultats.

Conditions de prescription selon la nomenclature

Selon la nomenclature, les examens de dépistage (sans identification de l’allergène) sont limités à 1 mélange pneumallergènes et 3 mélanges alimentaires. Les tests d’identification des allergènes et de quantification des IgE spécifiques sont limités à 5 tests par catégorie (aliments, pneumallergènes, venins, médicaments, latex). Il convient de noter que le dosage des IgE totales n’est pas cumulable avec les tests allergiques.

Recommandations préanalytiques

Pour les tests allergiques, il est nécessaire de prélever du sérum dans un tube sec. Il n’est pas indispensable de prélever à jeun, et les dosages ne sont pas impactés par la prise d’antihistaminiques ou de corticoïdes. Les sérums peuvent être conservés congelés pendant 1 an, ce qui permet de compléter les analyses si nécessaire.

Sources bibliographiques :