L’adénome prostatique, également connu sous le nom d’hypertrophie bénigne de la prostate, est une condition très courante qui touche un homme sur deux à l’âge de 50 ans et qui empire avec l’âge. Il s’agit d’une augmentation progressive du volume de la prostate, qui entraîne des symptômes urinaires tels que des envies fréquentes et parfois urgentes d’uriner, ainsi que des difficultés à vider complètement la vessie. Dans cet article, nous examinerons les causes et les symptômes de cette condition, ainsi que les éléments nécessaires pour poser un diagnostic. Nous aborderons également les différentes options de traitement.
Points clés:
- L’adénome prostatique est une augmentation fréquente du volume de la prostate chez les hommes de 50 ans.
- Les symptômes principaux sont des troubles urinaires tels que des envies fréquentes et urgentes d’uriner, ainsi que des difficultés à bien vider la vessie.
- L’échographie est un examen facilement accessible et peu invasif qui permet d’évaluer l’adénome.
- L’adénome peut entraîner une rétention aiguë d’urine, nécessitant l’insertion urgente d’une sonde urinaire.
- À long terme, l’obstruction peut avoir des conséquences néfastes sur la vessie et les reins.
Qu’est-ce que l’adénome prostatique?
La prostate est une glande de la taille d’une noix présente chez tous les hommes. Son rôle physiologique est de produire le liquide séminal, qui, associé aux spermatozoïdes, constitue le sperme.
L’adénome prostatique est une augmentation progressive du volume de la prostate avec l’âge, généralement à partir de la quarantaine. On parle également d’hypertrophie bénigne de la prostate. Les causes de cette augmentation sont multiples et peuvent être hormonales, génétiques, environnementales ou liées au vieillissement.
Il est estimé que l’adénome prostatique est à l’origine de symptômes urinaires chez 60% des hommes de plus de 60 ans, et ce chiffre augmente avec l’âge. Il ne faut cependant pas confondre adénome et cancer de la prostate. L’adénome de la prostate est une augmentation de volume non cancéreuse qui affecte principalement la zone centrale de la prostate autour de l’urètre. Contrairement au cancer, il n’y a pas de risque de transformation de l’adénome en cancer. À l’inverse, certains patients peuvent avoir un cancer de la prostate sans présenter d’hypertrophie bénigne de la prostate.
Quels sont les symptômes de l’adénome prostatique?
Anatomiquement, la prostate entoure l’urètre, le canal chargé d’évacuer l’urine de la vessie vers le pénis. Par conséquent, les symptômes de l’adénome prostatique sont principalement urinaires. On distingue deux types de symptômes :
Les signes urinaires irritatifs:
- Augmentation de la fréquence des urines (polyurie).
- Envies fréquentes d’uriner, également appelées urgenturies. Ces symptômes sont souvent plus prononcés la nuit.
Les signes urinaires obstructifs:
Ces symptômes sont directement liés à l’obstruction de l’écoulement urinaire :
- Difficultés à commencer à uriner.
- Diminution de la force du jet urinaire.
- Difficultés à vider complètement la vessie, avec souvent la sensation d’une vessie pleine après la miction.
Quelles sont les complications de l’adénome prostatique?
La rétention aiguë d’urine (RAU):
La principale complication de l’adénome prostatique est la rétention aiguë d’urine, également appelée “globe vésical”. Elle est due à un blocage complet de l’écoulement des urines en raison d’une obstruction trop importante. Il s’agit d’une urgence médicale qui doit être prise en charge immédiatement. Le traitement consiste à évacuer les urines en insérant une sonde urinaire ou un cathéter suprapubien.
La vessie de lutte:
En cas d’obstruction chronique, l’adénome prostatique peut avoir un impact sur la vessie, qui se dilate et ne parvient plus à remplir ses fonctions de réservoir et de vidange. On parle alors de “vessie de lutte”. Cette mauvaise vidange vésicale peut avoir des conséquences sur la fonction rénale et entraîner la formation de calculs vésicaux et de diverticules sur la paroi de la vessie.
Les infections urinaires et la prostatite:
La stagnation des urines favorise les infections urinaires qui peuvent affecter la vessie et la prostate. En cas de fièvre associée à des symptômes urinaires tels que des brûlures lors de la miction, il est conseillé de consulter un médecin pour une évaluation.
Le retentissement sur les reins: dilatation des voies urinaires et insuffisance rénale:
Lorsque la stagnation des urines devient importante, la vessie et les uretères se remplissent, ce qui entraîne une dilatation de l’urine à la sortie des reins (dans le bassinet). Les reins ne parviennent plus à éliminer correctement les urines, ce qui peut entraîner à terme un dysfonctionnement rénal.
Comment diagnostiquer un adénome prostatique?
Interrogatoire:
Le diagnostic est généralement évoqué lors de l’interrogatoire médical. Certains questionnaires, tels que le score IPSS (International Prostatic Symptom Score), permettent une évaluation objective des symptômes. Le score IEEF (index international de fonction érectile) est également souvent utilisé pour évaluer d’éventuels troubles de l’érection.
Échographie prostatique, l’examen clé:
L’échographie est un examen essentiel pour diagnostiquer l’adénome prostatique et rechercher d’éventuelles complications.
- Évaluation du volume de la prostate: L’échographie permet de mesurer précisément le volume de la prostate.
- Évaluation du lobe médian: Le lobe médian est la partie supérieure de la prostate. Lorsqu’il grossit, il fait saillie dans la vessie, ce qui obstrue l’écoulement des urines. La présence d’un lobe médian hypertrophié peut influencer le choix du traitement, il est donc important de le détecter.
- Évaluation du résidu post-mictionnel: L’échographie permet de mesurer le volume de la prostate, de déterminer la présence d’un adénome et d’évaluer son impact sur la vessie et les reins. Elle permet également de détecter la présence éventuelle d’un résidu post-mictionnel, qui indique si la vessie se vide correctement ou non.
Dosage du PSA (PSA total, libre et densité de PSA):
Le PSA (antigène spécifique de la prostate) est un marqueur du cancer de la prostate qui augmente avec l’extension de la maladie. Chez les patients atteints d’adénome prostatique, le taux de PSA peut être légèrement augmenté en fonction du volume de la prostate. La densité du PSA (rapport entre le PSA et le volume prostatique) permet d’estimer le risque de cancer en cas d’augmentation simultanée du volume de la prostate et du taux de PSA. Une densité de PSA supérieure à 0,15 est considérée comme anormale et nécessite des investigations approfondies. En cas d’anomalie du taux de PSA ou de la densité de PSA, une IRM de la prostate peut être réalisée pour rechercher d’éventuelles lésions suspectes.
Débitmétrie urinaire, fibroscopie vésicale, ECBU:
Selon les cas, différents examens complémentaires peuvent être prescrits pour analyser les urines à la recherche d’une infection (examen cytobactériologique des urines, ECBU), évaluer la vidange urinaire par la vessie (débitmétrie) ou examiner l’intérieur de la vessie (fibroscopie).