L’agroécologie, également connue sous le nom d’agro-écologie, est une approche agricole qui vise à promouvoir une production responsable et de meilleure qualité. Lorsqu’un agriculteur adopte cette démarche, il cherche à travailler en harmonie avec la nature et à tirer parti des services écosystémiques offerts par les différentes espèces animales et végétales présentes dans son exploitation.
Les défis de l’agriculture conventionnelle
Le modèle agricole actuel est l’un des principaux responsables du changement climatique en raison de ses émissions de CO2. Les vastes étendues de monocultures sont vulnérables aux maladies et aux ravageurs qui se propagent rapidement d’une plante à l’autre. De plus, la faible diversité génétique des cultures les rend encore plus sensibles aux attaques extérieures.
Ces pratiques de l’agriculture conventionnelle vont à l’encontre d’une règle économique fondamentale : la diversification, c’est-à-dire ” ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier “.
Les 7 objectifs de l’agroécologie
La plateforme d’échange et d’expérimentation OSAE (Osez-agroecologie.org) définit 7 principes agroécologiques pour guider la mise en pratique de l’agroécologie.
Favoriser la résilience du système agricole
L’objectif central de l’agroécologie est de rendre les exploitations agricoles plus résilientes. Cela se traduit par une diversification des sources de revenus et une plus grande autonomie pour faire face aux aléas climatiques et économiques.
Optimiser et équilibrer les flux de nutriments
L’utilisation de couverts végétaux, notamment de légumineuses riches en azote, favorise l’alternance des cultures. Ainsi, le sol n’est jamais laissé à nu et ces cultures peuvent également servir d’alimentation pour les animaux présents dans la ferme. Le fumier provenant de ces animaux est ensuite utilisé comme engrais naturel pour fertiliser le sol.
Préserver les ressources naturelles
L’eau, le sol, l’air et la biodiversité ont un impact direct sur le rendement des cultures. L’agroécologie permet de préserver ces ressources en économisant l’eau, en protégeant le sol contre l’érosion et en préservant la microfaune qui y réside.
Favoriser la diversité spécifique et génétique
La diversité génétique des semences a considérablement diminué au cours du XXe siècle. Cela explique en partie la sensibilité des plantes aux maladies et la dépendance à l’utilisation de produits chimiques. Par conséquent, les agriculteurs sont aujourd’hui totalement dépendants des grandes entreprises agroalimentaires, à la fois pour leurs semences non reproductibles et pour l’utilisation d’engrais et de pesticides.
Minimiser l’utilisation d’intrants et de ressources fossiles
Certains intrants agricoles, tels que les engrais et les produits phytosanitaires, sont issus de l’industrie pétrochimique. De plus, la mécanisation excessive et l’irrigation intensive sont également très gourmandes en ressources fossiles. En adoptant des pratiques agroécologiques, les agriculteurs réduisent leur dépendance aux cours mondiaux des matières premières.
Contribuer au système alimentaire local
La vente des produits agricoles sur les marchés locaux permet de réduire la dépendance aux exportations et à la demande mondiale. Cela permet également de réduire les distances parcourues par les denrées alimentaires, favorisant ainsi une consommation plus locale et éco-responsable.
Promouvoir les services écologiques
L’agroécologie encourage les interactions positives entre les différentes espèces de plantes et d’animaux. Certaines plantes peuvent être utilisées pour repousser les nuisibles ou attirer leurs prédateurs, tandis que d’autres permettent de fixer l’azote dans le sol. De plus, l’agroécologie reconnaît les effets néfastes du travail intensif du sol (comme le labour avec un tracteur) sur la biodiversité. Ainsi, les pratiques agroécologiques favorisent la préservation de la biodiversité du sol, en favorisant par exemple le retour des vers de terre, essentiels à sa fertilité.
Enfin, l’agroécologie s’inspire également des systèmes forestiers en favorisant le retour des arbres dans les exploitations agricoles. Ce modèle d’agroforesterie permet d’atteindre à la fois des objectifs de production et de résilience.
En conclusion, l’agroécologie représente une nouvelle approche de l’agriculture, basée sur des principes durables et respectueux de l’environnement. En adoptant cette approche, les agriculteurs contribuent à la préservation des ressources naturelles et à la construction d’un système alimentaire plus local et résilient.