Savez-vous que tous les sans-abri n’ont pas accès à Internet ou ne visitent pas les réseaux sociaux ? Alors pourquoi ne pas aller à leur rencontre lors d’une maraude ? Marauder, c’est parcourir les rues, aller à la rencontre des plus démunis et distribuer des vêtements, de la nourriture, évaluer leurs besoins, etc.
A) Trouver des volontaires pour la maraude
Sur la page Facebook du 115 du particulier et sur notre site internet, vous pouvez trouver des personnes de votre région qui participent à nos événements MARAUDES ou créer vos propres événements. Vous pouvez contacter nos “supporters” en message privé et leur demander s’ils participent déjà à une maraude ou s’ils seraient prêts à en organiser une.
Il faut idéalement avoir au moins trois ou cinq volontaires, et si possible un homme pour accompagner. Il est préférable de marauder pendant la journée (prévoir au moins 3 heures), d’avoir de bonnes chaussures et de ne pas avoir peur de marcher dans les rues. Munissez-vous d’un sac à dos avec le nécessaire.
B) Collecter le nécessaire
Si vous vous déplacez à pied ou en transport en commun, mettez dans votre sac à dos uniquement le strict nécessaire. Faites attention à ne pas trop vous charger. Si vous avez une voiture, vous pouvez stocker plus de choses et les récupérer en cas de besoin.
Voici une liste de ce dont vous aurez besoin :
- Vêtements chauds (sweats de grande taille et chauds, unisexes, pour l’hiver)
- Chaussettes, écharpes
- Denrées alimentaires telles que des conserves (sardines, thon…), des biscuits, un gâteau fait maison si vous avez le temps de cuisiner, du pain de mie, proposez également une boisson chaude, par exemple du thé, et de l’eau en été.
- Produits d’hygiène : lingettes, dentifrice, brosse à dents, peigne, rasoirs, mousse à raser, produits d’hygiène intime pour les femmes, protections hygiéniques, gants de toilette, serviettes de toilette…
- Croquettes pour chiens
- Tickets restaurant
- Lampes de poche
Eventuellement, si vous avez de la place :
- Chaussures
- Couvertures, plaids, duvets
Il est important de privilégier l’intervention directe et de répondre aux personnes en danger plutôt que d’attendre une occasion particulière. Le retard peut être fatal…
C) Sur le terrain
Une approche douce est nécessaire. Prenez le temps de parler aux personnes, mettez-vous à leur hauteur, même si elles peuvent être méfiantes et effrayées. Un peu de thé et un gâteau fait maison peuvent les aider à s’ouvrir et à se confier plus facilement.
Le vouvoiement montre que vous respectez la personne en tant qu’individu. Le regard peut transmettre beaucoup de choses, donc regardez la personne dans les yeux.
Quelques mots peuvent briser l’isolement de l’exclusion et permettre à la personne de retrouver une place dans le regard de l’autre.
Avant d’intervenir, évaluez l’environnement. Approchez-vous en binôme, l’un restant à proximité debout, tandis que l’autre se met à la hauteur de la personne. Par exemple, si la personne est allongée, ne vous asseyez pas par terre, mais mettez-vous plutôt à genoux pour pouvoir reculer facilement en cas d’agressivité ou d’approche trop “intime”.
Commencez la conversation en douceur et demandez-lui ce dont elle a besoin, où elle dort et si elle a besoin d’un hébergement ou d’une aide matérielle, etc.
Rassurez la personne en lui expliquant que vous n’êtes pas là pour la dénoncer ou pour autre chose, mais simplement pour voir si elle a besoin d’aide. Les sans-abri peuvent se méfier d’une main tendue…
Il est essentiel d’écouter attentivement la personne. Elle peut ressentir le besoin de se confier et de raconter son parcours…
Si une personne n’a pas d’hébergement pour la nuit ou les nuits suivantes, appelez le 115 du particulier au 06 67 12 61 81 et demandez s’il y a des offres d’hébergement dans la région où la personne se trouve. Si c’est tard dans la journée, il est peu probable que vous trouviez un hébergement pour la nuit même, mais il peut y avoir une solution…
Si possible, prenez les coordonnées de la personne si elle possède un téléphone portable, afin de pouvoir la recontacter ultérieurement lorsque des solutions plus pérennes se présenteront…
Attention, soyez conscient de la possibilité d’addictions…
La rue est un environnement hostile où l’agressivité et l’alcoolisme peuvent être présents (sans généraliser, il est préférable d’en être informé pour réagir au mieux si nécessaire). Analysez la situation, repérez si les personnes sont alcoolisées ou ont un comportement étrange, et passez votre chemin si vous estimez que c’est trop risqué. Si la personne a besoin de soins immédiats, appelez les pompiers.
Si vous faites une maraude en voiture, ne montrez pas ce que vous avez dans le coffre à un groupe de personnes, pour éviter qu’elles se rassemblent toutes pour demander la même chose.
Gardez votre calme en toutes circonstances. La tranquillité inspire la tranquillité…
En cas d’agressivité, baissez le ton et ne forcez pas la personne.
Certaines personnes peuvent refuser votre aide.
Ne cherchez pas à faire de la quantité, mais privilégiez la qualité. N’oubliez pas de sourire 😉
Il est possible de suivre une formation auprès d’associations telles que la Croix-Rouge…
Toutefois, il n’existe aucun diplôme de “maraudeur”.
Marauder, c’est agir en tant que citoyen, un droit et un devoir aux yeux de la République. Répondre à l’appel d’une personne en danger par le partage n’a JAMAIS été répréhensible dans l’esprit de la loi.
C) Distribution de tracts
Pensez à imprimer des tracts et à les distribuer aux personnes dans le besoin. Affichez-les :
- Dans les mairies
- Dans les Centres Communaux d’Action Sociale (CCAS)
- Dans les commerces de proximité
- Aux terminus…
Si vous ne pouvez pas participer directement, parlez de cette initiative autour de vous. Aucun geste n’est trop petit, aucun don n’est insignifiant…
Et demain, qui sait ? Peut-être que ce sera toi, ton père, ton frère, ton voisin, ton ami… qui aura besoin de cette attention qui forge notre humanité…
Un grand merci pour nos frères et sœurs dans le besoin.