Les compléments alimentaires à base de mélatonine sont de plus en plus nombreux sur le marché. Ceux-ci promettent un endormissement plus rapide, un réveil sans somnolence et sans accoutumance, attirant ainsi de nombreuses personnes souffrant de troubles du sommeil. Cependant, il est important d’être conscient des effets indésirables potentiels de ces produits.
Des effets indésirables connus
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a récemment émis un avis sur les risques liés à la consommation de compléments alimentaires contenant de la mélatonine. Il est important de noter que la mélatonine peut provoquer des effets indésirables. Parmi les effets indésirables les plus couramment signalés se trouvent des maux de tête, des somnolences et des troubles gastroentérologiques tels que des nausées, des vomissements et des douleurs abdominales. Des troubles psychiatriques tels que des cauchemars et de l’irritabilité ont également été observés. Il est donc évident que ces produits ne garantissent pas une nuit paisible.
Cependant, il est important de souligner que ces effets indésirables ne sont pas inattendus. La somnolence est même considérée comme un signe rassurant pour un produit destiné à faciliter l’endormissement. De plus, la mélatonine a différentes actions sur l’organisme, y compris la modulation de l’humeur, le système immunitaire et la régulation de la température corporelle. Il convient également de mentionner que ces effets indésirables figurent déjà sur la liste des effets indésirables du médicament Circadin, qui contient également de la mélatonine.
Déconseillée dans certains cas
La mélatonine pose un problème particulier. En raison d’une anomalie réglementaire, cette substance active est considérée comme un aliment et peut être vendue sans précaution particulière tant que la dose est inférieure à 2 mg. Cependant, dès que la dose quotidienne dépasse 2 mg, elle est considérée comme un médicament et est soumise à toutes les réglementations qui l’entourent, et est même vendue sur ordonnance. Cette incohérence explique l’avis sévère de l’Anses. L’Agence déconseille totalement l’utilisation de la mélatonine aux femmes enceintes et allaitantes, aux nourrissons, aux enfants, ainsi qu’aux personnes atteintes de maladies inflammatoires ou auto-immunes. Elle recommande également aux personnes souffrant d’épilepsie, d’asthme ou de troubles de l’humeur de ne pas prendre la mélatonine sans avis médical. En outre, l’Anses souligne à juste titre qu’il existe des interactions avec de nombreux médicaments.
Il est important de noter que cet avis de l’Anses ne prend en compte que les effets indésirables de la mélatonine, sans les mettre en regard de ses éventuels bienfaits. La question essentielle de savoir si elle est efficace pour améliorer le sommeil relève de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), et non de l’Anses. Il convient également de souligner que les effets indésirables de la mélatonine, bien que disproportionnés pour une substance alimentaire, sont moins graves que ceux des somnifères classiques tels que les benzodiazépines, qui peuvent entraîner de la fatigue, des chutes, des troubles de la mémoire et une dépendance. Classer la mélatonine en tant que médicament permettrait une évaluation plus précise et une meilleure identification des personnes susceptibles de bénéficier de son utilisation.
En conclusion, il est important d’être conscient des effets indésirables potentiels des compléments alimentaires à base de mélatonine. Il est recommandé de consulter un professionnel de la santé avant de commencer toute supplémentation en mélatonine. Il est également primordial de respecter les doses recommandées et de prendre en compte les éventuelles interactions avec d’autres médicaments.
