Alimentation du nourrisson et du jeune enfant

Alimentation du nourrisson et du jeune enfant

On estime à 2,7 millions le nombre annuel des décès d’enfants imputables à la sous-nutrition, soit 45 % de tous les décès d’enfants. L’alimentation du nourrisson et du jeune enfant est un domaine primordial pour améliorer la survie des enfants et promouvoir une croissance et un développement sains. Les 2 premières années de vie d’un enfant sont particulièrement importantes car une nutrition optimale pendant cette période aura pour effet de réduire le taux de morbidité et de mortalité, ainsi que le risque de maladies chroniques, et de contribuer à un meilleur développement général.

L’allaitement optimal est tellement déterminant qu’il pourrait sauver chaque année la vie de 820 000 enfants de moins de 5 ans.

  • L’allaitement précoce dans l’heure qui suit la naissance;
  • L’allaitement exclusif au sein pendant les 6 premiers mois de la vie; et
  • L’introduction, à l’âge de 6 mois, d’aliments de complément (solides) sains et satisfaisants sous l’angle nutritionnel, parallèlement à la poursuite de l’allaitement jusqu’à l’âge de 2 ans et au-delà.

Cependant, bon nombre de nourrissons et d’enfants ne bénéficient pas d’une alimentation optimale. Par exemple, de 2007 à 2014, on a constaté qu’en moyenne, seuls 36% environ des nourrissons de 0 à 6 mois sont exclusivement nourris au sein dans le monde.

Les enfants et les adolescents qui ont été allaités quand ils étaient bébés présentent généralement des taux moindres de surpoids et d’obésité. Ils obtiennent en plus de meilleurs résultats aux tests d’intelligence, font preuve d’une meilleure la fréquentation scolaire et d’un revenu plus élevé dans la vie adulte. Améliorer le développement de l’enfant et réduire les coûts de la santé grâce à l’allaitement génère des gains économiques pour les familles et au niveau national.

L’allaitement au sein

L’allaitement au sein exclusif pendant une période de 6 mois présente bien des avantages pour le nourrisson et la mère, et notamment l’insigne avantage de protéger contre les infections gastro-intestinales, tant dans les pays en développement que dans les pays industrialisés. Une mise au sein précoce, dans l’heure qui suit la naissance, protège le nouveau-né des infections et réduit le taux de mortalité en rapport. Le risque de mortalité lié à la diarrhée et à d’autres infections peut augmenter chez les nourrissons qui sont partiellement nourris au sein ou qui ne le sont pas du tout.

Le lait maternel est aussi une source importante d’énergie et de nutriments pour les enfants de 6 à 23 mois. Il peut fournir la moitié ou plus des besoins énergétiques de l’enfant de 6 à 12 mois, et le tiers des besoins énergétiques de l’enfant de 12 à 24 mois. Le lait maternel représente aussi une source énergétique et nutritionnelle indispensable en cas de maladie et réduit le taux de mortalité des enfants dénutris.

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Les mères et les familles doivent être soutenues pour que leurs enfants bénéficient d’un allaitement optimal. Les actions qui aident à protéger, promouvoir et encourager l’allaitement au sein comprennent notamment:

  • L’adoption de politiques telles que la Convention n°183 de l’Organisation internationale du Travail sur la protection de la maternité et sa recommandation n° 191, qui complète la convention en proposant une prolongation du congé de maternité et en augmentant les prestations versées;
  • Le Code international de commercialisation des substituts du lait maternel et les résolutions pertinentes ultérieures de l’Assemblée mondiale de la Santé;
  • La mise en œuvre des Dix étapes de l’allaitement réussi, énoncées dans l’Initiative des hôpitaux «amis des bébés» à savoir:
    • Placer l’enfant contre la peau de la mère immédiatement après la naissance et mettre en place de l’allaitement au sein dans l’heure qui suit;
    • Encourager l’allaitement à la demande (c’est-à-dire aussi souvent que le souhaite l’enfant, jour et nuit);
    • Laisser les mères et les bébés ensemble 24 heures sur 24 (cohabitation);
    • Ne pas donner aux bébés à manger ou à boire autre chose que le lait maternel, pas même de l’eau, sauf recommandation médicale;
  • La mise en place de services de santé prodiguant des conseils sur l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant à l’occasion de toutes les consultations avec les soignants et les jeunes enfants, par exemple lors des soins prénatals et post-partum, des consultations de routine et en cas de maladie, et des vaccinations; et
  • L’appui communautaire qui comporte des groupes d’entraide des mères ainsi que des activités d’éducation sanitaire et de promotion de la santé se déroulant en milieu communautaire.

Les pratiques d’allaitement maternel sont très sensibles aux interventions de soutien et il est possible d’améliorer la prévalence de l’allaitement maternel exclusif et continu en quelques années.

L’alimentation de complément

Vers l’âge de 6 mois, le nourrisson commence à avoir des besoins d’énergie et de nutriments que le lait maternel ne peut plus satisfaire d’où le recours aux aliments de complément. À 6 mois environ, son développement lui permet aussi de s’alimenter autrement. Faute de complémenter son alimentation ou de le faire à mauvais escient, on risque de compromettre sa croissance. Les principes directeurs d’une alimentation de complément adaptée sont les suivants:

  • Poursuivre un allaitement fréquent, à la demande, jusqu’à l’âge de 2 ans, voire plus;
  • Être à l’écoute, (par exemple, nourrir les tout-petits directement et aider les plus grands. Nourrir les enfants lentement et patiemment, les encourager à manger mais ne pas les forcer, leur parler et garder le contact visuel avec eux);
  • Respecter les règles d’hygiène et manipuler correctement les aliments;
  • Commencer à 6 mois par de petites quantités et augmenter progressivement la ration alimentaire à mesure que l’enfant grandit;
  • Augmenter progressivement la consistance et la variété des aliments;
  • Augmenter la fréquence des repas: 2 à 3 repas par jour pour des nourrissons de 6 à 8 mois, et 3 à 4 repas par jour pour des nourrissons de 9 à 23 mois, avec une ou deux collations supplémentaires, au besoin;
  • Utiliser des aliments de complément enrichis ou une supplémentation en vitamine et en minéraux, le cas échéant; et
  • Augmenter l’apport liquide en cas de maladie, y compris l’allaitement, et proposer des aliments mous, que l’enfant apprécie.
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L’alimentation dans des circonstances exceptionnellement difficiles

Les familles et les enfants confrontés à des circonstances difficiles requièrent une attention particulière ainsi qu’un appui concret. Chaque fois que possible, les mères et les nourrissons doivent demeurer ensemble et bénéficier du soutien dont ils ont besoin pour profiter de la meilleure option possible en matière d’alimentation. L’allaitement au sein demeure le mode préféré d’alimentation de l’enfant dans la plupart des situations difficiles, notamment dans les cas suivants:

  • Faible poids de naissance ou prématurité;
  • Mères contaminées par le VIH;
  • Mères adolescentes;
  • Malnutrition des nourrissons et des jeunes enfants;
  • Familles souffrant des conséquences de situations d’urgence complexes;

VIH et alimentation du nourrisson

L’allaitement au sein, et en particulier l’allaitement précoce et exclusif, est l’un des moyens les plus importants pour améliorer le taux de survie du nourrisson. Toutefois, le VIH peut être transmis de la mère à l’enfant pendant la grossesse, le travail ou l’accouchement, mais aussi par le lait maternel.

Les données factuelles dont on dispose concernant le VIH et l’alimentation du nourrisson montrent que l’administration de médicaments antirétroviraux (ARV) aux mères infectées par le VIH peut réduire sensiblement le risque de transmission par le lait maternel et améliorer également leur santé.

L’OMS recommande désormais à toutes les personnes vivant avec le VIH, y compris les femmes enceintes et les mères séropositives qui allaitent, de prendre à vie le traitement antirétroviral dès qu’elles prennent connaissance de leur statut.

Les mères vivant dans des pays où la morbidité et la mortalité dues à la diarrhée, la pneumonie et la malnutrition sont fréquentes et où les autorités nationales préconisent l’allaitement au sein doivent nourrir exclusivement leurs enfants au sein jusqu’à l’âge de 6 mois, puis introduire les aliments de complément appropriés en continuant d’allaiter l’enfant jusqu’à son premier anniversaire.

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Action de l’OMS

L’OMS est attachée à apporter un soutien aux pays pour la mise en œuvre et le suivi du Plan d’application exhaustif concernant la nutrition chez le nourrisson et le jeune enfant adopté par les États Membres en mai 2012. Ce plan comprend 6 cibles, dont l’une consiste à faire passer d’ici 2025 le taux d’allaitement au sein exclusif pendant les 6 premiers mois à au moins 50%.

Les activités susceptibles de contribuer à atteindre cette cible sont notamment décrites dans la Stratégie mondiale pour l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant, qui vise à protéger, promouvoir et soutenir l’alimentation appropriée du nourrisson et du jeune enfant.

L’UNICEF et l’OMS ont créé le Collectif mondial pour l’allaitement maternel afin de mobiliser l’appui politique, juridique, financier et public pour cette pratique. Le Collectif réunit des responsables de la mise en œuvre et des donateurs, des gouvernements, des organismes de bienfaisance, des organisations internationales et de la société civile. La vision du Collectif est celle d’un monde dans lequel toutes les mères bénéficient de l’appui technique, financier, émotionnel et public dont elles ont besoin pour allaiter au sein.

L’OMS a établi un réseau de surveillance et d’appui à l’échelle mondiale pour l’application du Code international de commercialisation des substituts du lait maternel et des résolutions adoptées ultérieurement dans ce domaine par l’Assemblée mondiale de la Santé appelé NetCode.

L’objectif du réseau NetCode est de protéger et de promouvoir l’allaitement au sein en veillant à ce que les substituts du lait maternel ne soient pas commercialisés de façon inappropriée. NetCode renforce en particulier la capacité des États Membres et de la société civile à consolider la législation nationale inspirée du code, à surveiller en permanence le respect du code, et à prendre des mesures pour mettre fin à toutes les violations.

En outre, l’OMS et l’UNICEF ont mis au point des cours de formation des agents de santé pour qu’ils puissent apporter un soutien qualifié aux mères allaitantes, les aider à surmonter les problèmes et surveiller la croissance des enfants, qu’elles puissent repérer rapidement le risque de sous-alimentation ou de surpoids/obésité.

L’OMS fournit des orientations simples, cohérentes et pratiques aux pays afin de promouvoir et soutenir une meilleure alimentation des nourrissons de mères infectées par le VIH et d’éviter la transmission de la mère à l’enfant, de promouvoir une bonne alimentation de l’enfant et de protéger la santé de la mère.