L’alimentation et l’environnement sont des sujets de plus en plus importants de nos jours. La consommation de viande en France est au cœur de nombreux débats. Les chiffres publiés par FranceAgriMer en septembre 2021 montrent une augmentation significative de la consommation de viande après la Seconde Guerre mondiale, atteignant un pic de 94 kg par habitant à la fin des années 90. Depuis lors, cette consommation a connu une baisse, à l’exception de la volaille qui représente désormais 32,8 % de la consommation en 2020. À l’échelle mondiale, la consommation de viande a plus que triplé depuis 1970.
Les enjeux environnementaux
La consommation de produits carnés a des impacts considérables sur l’environnement. Comparée à une alimentation moins carnée, une alimentation riche en viande entraîne une augmentation des émissions de gaz à effet de serre, passant de 1,6 tonne à 1 tonne de CO2 équivalent par an et par habitant. La production de viande et de produits laitiers est en effet plus émettrice de gaz à effet de serre que celle des fruits et légumes. De plus, selon les études, le niveau d’émission varie selon le type de produits carnés. Par exemple, un kilogramme de bœuf émet beaucoup plus de gaz à effet de serre qu’un kilogramme de poulet, principalement en raison de la production de méthane par les ruminants.
Selon un rapport de 2013 de l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), le secteur de l’élevage est responsable de 14,5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, dont 9,3 % proviennent des bovins. De plus, 70 % des terres agricoles dans le monde sont utilisées pour l’élevage, principalement sur des espaces non cultivables tels que les prairies et les montagnes. Une partie de ces terres provient de la déforestation, ce qui contribue à l’empreinte carbone. L’élevage est également une source de pollution de l’air et de l’eau, ainsi que de consommation excessive de ressources telles que l’eau et les pesticides.
Cependant, l’élevage présente également certains avantages environnementaux. Les prairies jouent un rôle dans le stockage du carbone et la préservation de la biodiversité. De plus, les déjections animales sont bénéfiques pour le renouvellement des nutriments des sols. Il est donc important de trouver un équilibre entre les impacts négatifs et positifs de l’élevage sur l’environnement.
Les enjeux d’une alimentation plus durable
Une alimentation plus durable est nécessaire pour faire face aux défis environnementaux actuels. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a identifié trois motivations potentielles pour réduire la consommation de viande : les préoccupations individuelles de santé, le bien-être animal et la prise de conscience environnementale.
Le Conseil national de l’alimentation (CNA), dans son avis rendu en juillet 2022 sur les nouveaux comportements alimentaires, recommande de rééquilibrer la consommation d’aliments d’origine végétale et animale pour atteindre un système alimentaire durable. De plus, le Programme national nutrition santé 2019-2023 recommande des régimes alimentaires limitant la consommation de viande rouge, de produits laitiers et de charcuterie, tout en augmentant la consommation de légumineuses, de légumes et de fruits. Ces recommandations intègrent également le développement durable en encourageant la consommation d’aliments de saison, provenant de producteurs locaux et biologiques. Une alimentation plus saine réduit également les risques de maladies chroniques tout en limitant les impacts environnementaux liés à l’alimentation.
En conclusion, la consommation de viande a des conséquences environnementales importantes, mais il est possible de trouver un équilibre en adoptant une alimentation plus durable. Il est essentiel de prendre en compte les enjeux environnementaux tout en assurant une alimentation saine et équilibrée.