La région amazonienne abrite la deuxième plus grande forêt de la planète après la forêt sibérienne, mais la première en termes de biodiversité. Cet écosystème forestier joue un rôle crucial dans la régulation des gaz à effet de serre et dans la préservation de la diversité biologique. Mais il est aussi un enjeu économique, humain et social. Réparti sur neuf pays, son avenir dépend de politiques diverses, y compris celles d’institutions non amazoniennes.
1. Un écosystème force de régulation et de diversité
La forêt amazonienne est le poumon de la planète, un réservoir de diversité biologique et un objet économique, humain et social. Des milliards d’arbres et de plantes vivent dans cet écosystème enchevêtré. Plus de 16 000 espèces d’arbres y coexistent, contribuant à la diversité biologique unique de cette région.
Figure 1 : Repères géographiques et bioclimatiques de l’Amazonie (Source : Alain Pavé et Gaëlle Fornet, 2010)
La forêt amazonienne est un écosystème équatorial qui s’étend sur une superficie d’environ 5,5 millions de km2. Elle est traversée par l’équateur et possède un climat chaud et humide. Son réseau hydrographique est vaste, avec l’Amazone, le plus grand fleuve du monde qui l’irrigue. La canopée de cette forêt dense laisse passer très peu de lumière, ce qui favorise la croissance d’épiphytes dans les strates supérieures de la végétation.
1.1. Un écosystème équatorial unique
Cette forêt est une vaste étendue équatoriale d’environ 5,5 millions de km2. Elle se caractérise par un climat chaud et humide, avec des températures moyennes entre 20 et 30°C et des précipitations annuelles de 2 à 4 mètres. Les pluies sont abondantes et auto-entretenues grâce aux nuages formés au-dessus de la canopée forestière.
Cette région est également drainée par un vaste réseau hydrologique, en particulier le fleuve Amazone. Cela crée des zones humides temporaires qui jouent un rôle important dans la dynamique forestière.
1.2. Une forêt énigmatique et enchevêtrée
La forêt amazonienne est riche en diversité et en complexité. Plusieurs études ont révélé que la forêt abrite environ 16 000 espèces d’arbres, avec une grande variété de peuplements et d’interactions écologiques. La répartition des arbres est très aléatoire, avec des individus voisins souvent d’espèces différentes.
Figure 2 : Arbre typique de la forêt amazonienne (Source : Photo © Alain Pavé)
Le réseau hydrologique de la forêt joue également un rôle essentiel dans sa dynamique. L’Amazone, le plus grand fleuve du monde, l’irrigue, et des zones inondées saisonnières créent des zones humides temporaires. Les pluies abondantes, combinées à l’évapotranspiration des plantes, maintiennent un climat humide dans la région.
1.3. Un rôle environnemental majeur
L’écosystème forestier amazonien joue un rôle crucial dans la régulation des gaz à effet de serre et dans la préservation de la biodiversité. En tant que l’un des plus grands puits de carbone de la planète, la forêt amazonienne stocke environ 100 milliards de tonnes de carbone au-dessus du sol. Les fluctuations climatiques peuvent affecter la capacité de la forêt à stocker du carbone, mais à long terme, son rôle de puits de carbone reste essentiel pour l’équilibre climatique mondial.
Cependant, tous les discours sur l’Amazonie en tant que “poumon de la planète” sont à relativiser. Bien que la forêt participe à la production d’oxygène grâce à la photosynthèse, elle ne représente pas le principal producteur d’oxygène, car d’autres forêts et les océans y contribuent également. Les représentations médiatiques doivent prendre en compte ces nuances et éviter les exagérations.
1.4. L’histoire de l’Amazonie
L’installation de la forêt amazonienne remonte à environ 55 millions d’années, au milieu de l’Éocène. À cette époque, la température moyenne de la planète était de 10 à 12°C plus élevée qu’aujourd’hui. La forêt a connu différentes phases de changements climatiques au cours des millénaires, mais elle a survécu en s’adaptant. Les populations humaines sont présentes en Amazonie depuis environ 12 000 ans, issues de la migration sibéro-américaine de la fin de la dernière glaciation. Ces peuples ont joué un rôle crucial dans la dynamique de la forêt, en développant des pratiques agricoles et en façonnant le paysage. Les populations actuelles, notamment les Amérindiens et les descendants d’esclaves évadés, vivent en harmonie avec cet environnement depuis des siècles.
2. Structure et fonctionnement de la forêt amazonienne
La forêt amazonienne se distingue par sa diversité et sa complexité par rapport à d’autres écosystèmes forestiers. Avec près de 16 000 espèces d’arbres et une multitude d’interactions écologiques, elle offre un aperçu fascinant de l’évolution de la biodiversité. La répartition des arbres est aléatoire, avec des peuplements mixtes où des individus de différentes espèces coexistent.
Figure 3 : Carte de la forêt amazonienne de Guyane, montrant les différentes nuances de la végétation forestière (Source : Alain Pavé et Gaëlle Fornet, 2010)
La forêt amazonienne est un système complexe en constante évolution. Elle abrite plus de 16 000 espèces d’arbres différentes, qui contribuent à la diversité biologique unique de la