La réaction internationale à l’invasion russe de l’Ukraine en 2022 a mis en évidence les inégalités flagrantes en matière de droits humains et l’incapacité de la communauté internationale à protéger les valeurs universelles. Amnesty International souligne dans son rapport annuel 2022/23 la nécessité d’un système international fondé sur les droits humains, applicable à tous et partout dans le monde.
Un système international inadapté face aux crises mondiales
L’invasion russe de l’Ukraine a entraîné de nombreux crimes de guerre, une crise mondiale dans les secteurs de l’énergie et de l’alimentation, et a révélé l’hypocrisie des États occidentaux. En effet, si ces derniers ont réagi fermement à l’agression russe, ils ont fermé les yeux sur les violations graves commises par certains de leurs alliés tels que l’Arabie saoudite, l’Égypte et Israël. Les droits des femmes et la liberté de manifester sont également menacés dans plusieurs pays, où les autorités ne respectent pas leurs obligations de protection des droits fondamentaux.
Une pratique de deux poids, deux mesures
Le rapport d’Amnesty International dénonce la pratique de deux poids, deux mesures dans la protection des droits humains. L’Arabie saoudite, l’Égypte et Israël échappent ainsi aux critiques malgré leurs violations massives, tandis que la Chine réprime toute action internationale concernant les crimes contre l’humanité qu’elle commet. Les institutions internationales ont également fait preuve d’une réponse insatisfaisante face à des conflits meurtriers tels qu’en Éthiopie, au Myanmar et au Yémen. L’invasion russe de l’Ukraine est un exemple de ce qui peut se produire lorsque les États pensent pouvoir violer les droits humains en toute impunité.
Les femmes et la répression de la dissidence
La répression de la dissidence s’accompagne d’une régression des droits des femmes. En particulier, la décision de la Cour suprême des États-Unis d’invalider le droit à l’avortement remet en cause les droits à la vie, à la santé et à la non-discrimination des femmes. Les femmes sont également touchées de manière disproportionnée par les violences sexuelles dans de nombreux pays. Par exemple, en Afghanistan, les droits des femmes ont fortement régressé avec l’arrivée des talibans au pouvoir. Les autorités cherchent à contrôler le corps et la vie des femmes et des filles, ce qui entraîne de terribles violences et oppressions.
Une action mondiale insuffisante face aux menaces
La pandémie de COVID-19, le changement climatique et les crises économiques ont exacerbé les menaces pesant sur les droits humains. Les États ont montré un manque d’action pour réduire leur dépendance aux énergies fossiles, malgré les conséquences catastrophiques sur la planète et sur les populations les plus vulnérables. Dans ce contexte, les institutions internationales doivent être renforcées et réformées afin de protéger efficacement les droits humains et de faire entendre les voix des pays et situations traditionnellement ignorés.
Des raisons d’espérer
Malgré les atrocités et les violations des droits humains, le mouvement de défense des droits humains continue de faire preuve d’inspiration et d’espoir. Des avancées significatives ont été réalisées dans plusieurs pays grâce à la mobilisation de la société civile. Il est donc primordial de soutenir pleinement les mécanismes de défense des droits humains des Nations unies et de réformer les institutions internationales pour garantir la protection de tous les droits fondamentaux.
Photos by Amnesty International
