Analyse de cycle de vie : Un portrait de l’impact environnemental des voitures électriques

Analyse de cycle de vie : Un portrait de l’impact environnemental des voitures électriques

L’analyse de cycle de vie (ACV), également connue sous le nom d’écobilan, est un outil essentiel pour évaluer l’impact environnemental global d’un produit ou d’un service. Elle permet de mesurer les différentes étapes de la vie d’un produit, de sa conception à sa fin de vie, afin de connaître ses effets sur l’environnement, notamment en termes d’émissions de gaz à effet de serre (GES).

Les étapes de la vie d’un produit

Chaque produit traverse différentes phases avant d’être recyclé ou jeté, chacune d’entre elles générant des émissions de GES qu’il est important d’évaluer. Prenons l’exemple des voitures : la première étape est l’extraction des matières premières, qui nécessite une grande quantité d’énergie. Les voitures conventionnelles nécessitent l’extraction de matières ferreuses et minérales, tandis que les voitures électriques requièrent également l’extraction de métaux rares pour la batterie. Ainsi, la conception des voitures électriques génère plus d’émissions de GES que les voitures conventionnelles, comme le montre le graphique suivant qui compare les cycles de vie des deux types de véhicules sur une distance de 150 000 km.

Comparatif des émissions de GES entre voitures électriques et conventionnelles
Source : CIRAIG, Rapport technique analyse du cycle de vie comparative des impacts environnementaux potentiels du véhicule électrique et du véhicule conventionnel dans un contexte d’utilisation québécois, avril 2016

Ensuite, on évalue les émissions liées à la fabrication et au transport de la voiture. Dans notre exemple, les émissions de GES sont légèrement plus élevées pour les voitures électriques. Ces trois premières étapes du cycle de vie sont regroupées sous le nom de “période de naissance”. Comme le soulignent certaines études et le graphique précédent, pendant cette période, les voitures électriques émettent plus de GES que les voitures conventionnelles. Cependant, cette tendance s’inverse par la suite.

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Les différentes étapes de la vie d'un produit
Source : Les cahiers du développement durable

La durée de vie

C’est lors de l’étude de la période de durée de vie d’un produit que l’on peut estimer la pertinence de dépenser des ressources importantes pour sa construction. Dans notre exemple, en comparant les émissions de GES sur une distance moyenne parcourue de 40 km/jour pendant 10 ans, on constate qu’il est 65 % moins polluant d’utiliser une voiture électrique plutôt qu’une voiture conventionnelle au Québec. Il est important de noter que cette conclusion est valable à partir de 32 000 km, soit environ 2 ans d’utilisation, lorsque l’on considère la réduction des émissions de GES comme critère écologique.

Bien entendu, ces résultats varient en fonction de la provenance de l’électricité utilisée pour recharger les voitures électriques. Si elles sont alimentées en électricité produite à partir de charbon, au lieu d’utiliser l’hydroélectricité, le résultat serait beaucoup moins favorable et pourrait favoriser les voitures conventionnelles sur une distance supérieure à 32 000 km.

Cependant, il est important de souligner que la voiture électrique n’est pas une solution miracle. En effet, selon le rapport du CIRAIG, commandé par Hydro-Québec, la production des batteries des voitures électriques nécessite des ressources non renouvelables, contribuant ainsi à l’épuisement des métaux rares qui pourraient ne plus être disponibles que dans quelques décennies. Selon le rapport, la voiture électrique n’est pas nécessairement un choix écologique absolu, mais plutôt un choix préférable par rapport à la voiture conventionnelle, car elle émet moins de GES et a un impact positif sur d’autres indicateurs, tels que la santé.

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Fin de vie ou valorisation

Le cycle de vie d’un produit se termine lorsqu’il est jeté ou recyclé. Il est donc important, voire nécessaire, de trouver des moyens d’encourager la réutilisation des composants des voitures électriques afin de réduire notre empreinte écologique globale et de diminuer notre dépendance aux métaux rares.

Dans le cas des voitures, cela passe par la recherche et le développement de nouvelles formes de batteries ou de meilleures méthodes de réutilisation. Du travail reste à faire, et espérons que cela se fera rapidement. Bien sûr, les voitures électriques doivent faire partie de la solution de transport, mais pour le moment du moins, elles ne peuvent pas être considérées comme une solution miracle. Il serait plus logique de développer les transports collectifs et actifs de manière à les rendre attrayants pour tous.

L’ACV n’est pas une science exacte, et sa méthodologie peut être améliorée, mais cet outil pourrait devenir essentiel dans les décisions futures, tant au niveau individuel que collectif.