Entrer dans le hangar d’André Doré, c’est comme faire un voyage dans le temps. Ce passionné de voitures d’époque, âgé de 70 ans, y entrepose fièrement sa collection qui compte désormais 100 modèles.
Les véhicules sont alignés les uns à côté des autres, étincelants comme s’ils venaient juste d’être sortis d’usine. André Doré prend un soin jaloux de chacun d’eux. Certains ont plus de cent ans, mais cela ne l’empêche pas de les sortir de temps en temps pour une petite balade.
Le plus difficile pour lui est de choisir laquelle de ces merveilles il souhaite conduire. Une fois la décision prise, il vérifie les niveaux d’huile, d’essence et s’assure que tout est en ordre.
“Quand j’ai terminé d’entretenir complètement un véhicule et qu’il fonctionne bien, je le mets en route. Je le laisse atteindre la température normale, et ensuite, je peux prendre la route ! Mais souvent, je le remets à l’entrepôt et j’en prends un autre, car je me dis que j’ai envie de changer”, dit-il en riant.
Garder son cœur d’enfant
La passion d’André Doré pour les voitures ne date pas d’hier. “En 1963, j’étais encore à l’école primaire lorsque mes parents achetaient du Jell-O et qu’il y avait des jetons représentant de vieilles voitures. Je me suis concentré sur deux modèles en particulier : le 89 et le 94, je crois. Ce sont des Ford Modèle T ! J’ai eu l’impression que ce sont des vieilles voitures pas chères et j’ai voulu en avoir une”, raconte-t-il.
Pour réaliser son rêve, il a distribué des journaux pendant plusieurs années, et à l’adolescence, il a trouvé une Ford Modèle A. “Il manquait la moitié de la carrosserie, mais la mécanique était là”, se rappelle-t-il.
Son père l’a encouragé en lui disant que c’était une bonne affaire. André Doré a donc fait l’acquisition de sa première voiture pour 60 $. Il admet que ses premiers efforts pour la restaurer en 1971 n’étaient pas vraiment convaincants, mais grâce à l’aide de son père, il a réussi à remettre sa voiture en état de marche.
“Je ne me gêne pas pour dire que c’était tout de travers. C’était loin d’être parfait, mais ça fonctionnait ! Ça fonctionnait bien”, assure-t-il.
Au fil des années, il a amélioré ses connaissances et ses compétences en matière de restauration de voitures. Sa collection est devenue un véritable hommage à l’histoire de l’automobile.
Une histoire de famille
Si André Doré a hérité en partie de sa passion pour les voitures de son père, il l’a également transmise à ses cinq enfants. Lorsqu’il achète un nouveau véhicule, il donne à ses enfants un délai de 24 à 48 heures pour décider s’ils souhaitent investir avec lui.
“C’est agréable pour moi, car si j’achète une voiture assez coûteuse et que, par exemple, mon fils me dit : ‘Hey ! Si personne d’autre ne veut investir, je prends 50 % et je paie la moitié du prix !’”, explique-t-il.
André Doré s’était promis qu’une fois qu’il aurait atteint les 100 véhicules anciens, il arrêterait d’en acheter de nouveaux. Maintenant qu’il a atteint cet objectif, il aimerait organiser un spectacle automobile avant de mettre sa collection en vente.
Source : Philippe L’Heureux
