L’angoisse de mort peut prendre différentes formes, allant de l’inquiétude diffuse face à la mort à une véritable anxiété ou panique. Cette angoisse peut survenir à certains moments de la journée, notamment le soir ou la nuit. Elle peut également être liée à la peur de sa propre mort ou à la crainte de perdre un être cher.
Comprendre l’angoisse de mort
L’angoisse de mort existentielle correspond à un malaise ressenti devant notre condition mortelle. Elle apparaît généralement vers l’âge de 7 ou 8 ans, signalant une certaine maturité psychologique. En effet, réaliser que la mort fait partie intégrante de la vie est un passage important vers l’âge adulte. Bien que normale dans une certaine mesure, cette angoisse peut devenir une véritable phobie qui nécessite un soutien psychologique.
Il est intéressant de noter que les bébés peuvent également ressentir une forme d’angoisse liée à la séparation, dès l’âge de 8 mois environ, lorsqu’ils commencent à reconnaître les visages et à craindre l’absence de leurs parents.
Qui est touché par l’angoisse de mort ?
Tant les enfants que les adultes peuvent être touchés par l’angoisse de mort. Certaines personnes sont plus vulnérables à ce type d’angoisse :
- Les personnes hypersensibles ou anxieuses.
- Les personnes ayant vécu un traumatisme récent ou durant leur enfance, tel qu’un décès, la vision d’un cadavre, un accident violent ou une agression.
- Les adolescents, qui peuvent traverser des périodes d’angoisses de mort liées à leur maturation psychologique vers l’âge adulte.
- Les personnes sujettes aux attaques de panique ou aux troubles dépressifs, pour lesquelles l’angoisse de mort peut être l’un des symptômes.
- Les personnes en fin de vie, ainsi que leurs proches. Les services palliatifs des hôpitaux sont spécialisés dans le soulagement de ce type d’angoisse.
- Les personnes âgées, qui peuvent éprouver des angoisses nocturnes liées à la mort.
Les symptômes de l’angoisse de mort
Les symptômes de la thanatophobie sont similaires à ceux des autres phobies, bien qu’ils puissent parfois se dissimuler derrière d’autres phobies ou pathologies. Selon les cas, ces symptômes peuvent être modérés ou très douloureux à vivre.
Les principaux symptômes de l’angoisse de mort peuvent inclure :
- Éviter les situations ou les lieux évoquant la mort, tels que les hôpitaux ou les cimetières.
- Développer des névroses spécifiques, comme l’agoraphobie (peur de la foule) ou la claustrophobie (peur des espaces clos), ainsi que des phobies plus spécifiques comme la peur de l’avion.
- Être hypocondriaque, c’est-à-dire obsédé par la peur d’avoir une maladie grave telle qu’un cancer, qui peut masquer une angoisse de mort sous-jacente.
- Souffrir de symptômes dépressifs dans certains cas.
- Recourir à des comportements addictifs tels que l’alcoolisme, la consommation de drogue ou les jeux vidéo pour calmer l’angoisse.
- Vivre des attaques de panique caractérisées par des symptômes physiques et psychologiques tels qu’une accélération du rythme cardiaque, des mains moites et des frissons, accompagnés d’une forte angoisse d’une mort imminente. Il est important de noter que les attaques de panique ne représentent pas un danger réel, mais elles sont extrêmement désagréables à vivre.
Reconnaître les angoisses de mort nocturnes
Certaines personnes ressentent une peur de mourir au moment de se coucher ou de s’endormir. Elles redoutent de perdre le contrôle de leur corps, ce qui peut être associé à l’extinction des lumières. Cette angoisse nocturne peut entraîner des problèmes d’insomnie ou un sommeil agité et peu reposant.
Chez les personnes âgées, ces angoisses nocturnes sont fréquentes, en particulier si elles vivent seules.
Traiter les angoisses de mort
Il est normal de ressentir une certaine peur de la mort de temps en temps. Cependant, si cette angoisse commence à prendre une place de plus en plus importante dans votre vie quotidienne et à perturber vos activités, vos relations sociales ou votre sommeil, il est essentiel de demander de l’aide, soit d’ordre psychologique, soit médicamenteux.
Pour apaiser la peur de mourir, la psychologie peut être une grande aide. Il est recommandé de prendre rendez-vous avec un psychologue ou de parler de son angoisse à un médecin généraliste. Des thérapies comportementales et cognitives, telles que l’exposition progressive aux situations ou aux pensées liées à la mort qui provoquent la peur, peuvent être efficaces dans le traitement de l’angoisse de mort. D’autres approches thérapeutiques, telles que l’EMDR (eye movement desensitization and reprocessing) ou la psychanalyse, peuvent également être envisagées.
En cas d’angoisse de mort handicapante, des médicaments peuvent être prescrits pour soulager les symptômes. Des anxiolytiques peuvent être utilisés à court terme, tandis que des antidépresseurs peuvent être prescrits en traitement de fond. Dans certains cas, des bêta-bloquants peuvent également être recommandés pour soulager les symptômes physiques de l’anxiété.
Pour prévenir les angoisses nocturnes, des traitements à base de plantes, tels que la passiflore, l’aubépine et la valériane, peuvent être utilisés pour apaiser l’angoisse légère. Dans les cas plus prononcés, des somnifères peuvent être prescrits pour une courte durée. Il est également conseillé d’adopter des rituels de coucher et d’avoir un mode de vie équilibré, notamment en évitant les boissons stimulantes le soir, en ayant un dîner léger, en limitant l’utilisation des écrans avant le coucher, en évitant les actualités anxiogènes et en pratiquant une activité physique régulière.
Il est important de rappeler que si l’angoisse de mort peut être une expérience dérangeante, il existe des solutions pour la surmonter. N’hésitez pas à demander de l’aide et à explorer différentes approches pour trouver celle qui vous convient le mieux.