Apprendre à écrire en cursive : conseils simples et ludiques

Apprendre à bien écrire en cursive

Il y a souvent des parents qui me demandent comment j’ai appris à écrire à ma fille, qui, il faut le dire, a une belle écriture. Dans cet article, je vais essayer de donner quelques pistes et astuces simples pour vous aider à bien commencer l’apprentissage de l’écriture cursive, ou à améliorer l’écriture des enfants plus âgés.

Je tiens à préciser que je ne suis pas une spécialiste de la rééducation en écriture. Je suis une maman qui cherche toujours à améliorer sa pratique de l’école à la maison. Si vous rencontrez de véritables problèmes, je vous conseille de consulter un professionnel – orthophoniste spécialisé, psychomotricien, ergothérapeute ou graphothérapeute-rééducateur. Des troubles sévères de l’écriture peuvent entraîner de grandes difficultés dans l’apprentissage, il est donc important de les prendre au sérieux dès que possible.

Vous le savez, les enfants reproduisent souvent ce que font les parents. Le problème, c’est que nous vivons dans un monde où les claviers, les iPads, les iPods et les iPhones nous éloignent de plus en plus des stylos et des feuilles de papier. Est-il pertinent d’exiger des enfants des productions manuscrites si en tant qu’adultes, nous ne prenons pas la peine d’écrire sur du papier ? Je pense qu’il est important de montrer l’exemple. Mes enfants me voient écrire quotidiennement : listes de courses, calendriers, agendas papier, notes/projets/brouillons, Post-It autour de mon écran d’ordinateur, cartes postales pendant les vacances, cartes de vœux, petits mots doux sous la serviette du petit-déjeuner… Prendre le temps de s’asseoir avec un crayon et du papier pendant quelques secondes à table en présence de l’enfant, c’est déjà lui enseigner l’écriture.

Comme la plupart des adultes, j’écris rapidement sans bien former les lettres. Mais lorsque j’y pense, je reprends mon écriture d’écolière, automatiquement lorsque j’écris pour mes enfants ou lorsqu’ils me voient écrire. Encore une fois, l’exemple est important ! Être gaucher avec une “cassure” du poignet ne m’a jamais empêché d’écrire correctement, même si j’ai pu faire quelques taches d’encre sur mes copies ! Les enfants gauchers peuvent, comme les droitiers, apprendre à écrire en cursive de manière excellente.

Je ne vais pas entrer dans le débat, mais je crois que l’écriture cursive a une valeur ajoutée, surtout dans notre monde numérique actuel et futur. Choisir entre la cursive et l’écriture script, c’est une affaire de préférence personnelle, mais ce qui compte, c’est de s’y tenir. Au Québec, certaines écoles enseignent d’abord l’écriture script puis l’écriture cursive – voir cette étude, en particulier la page 3. Je pense que c’est une erreur de faire changer d’écriture à un enfant qui, arrivé à ce stade, devrait plutôt se concentrer sur l’orthographe, la construction et le sens de ses écrits plutôt que sur l’acquisition d’une nouvelle calligraphie.

Cette même étude montre que sur l’échantillon-test, les filles écrivent plus rapidement et mieux que les garçons. Je pense effectivement qu’il est généralement plus facile d’apprendre à bien écrire à une fille qu’à un garçon.

Des exercices ludiques pour se préparer au geste d’écriture

  • Chansons à mimer : “The Finger Family”, “L’araignée Gipsy”, comptines en français.
  • Aligner de petits objets de même taille de gauche à droite et essayer de maintenir le même espace entre chaque objet (les circuits de dominos, par exemple, amuseront beaucoup les enfants et les grands).
  • Jouer à faire “saute-mouton” avec les doigts au-dessus des objets alignés, en faisant de petits bonds et toujours de gauche à droite.
  • Peinture à l’index : replier l’index de haut en bas comme si l’on peignait des gouttes de pluie, en laissant le poignet reposer sur la feuille.
  • Faire glisser un objet horizontalement vers un autre, en laissant le poignet reposer sur la table.
  • Enfiler des perles, placer des perles sur une grille, des cartes à lacer, visser/dévisser, découper, tricoter avec les doigts.
  • Colorier et dessiner avec des crayons de bonne taille (les gros feutres sont à proscrire).
  • Coller des suites de gommettes de gauche à droite en maintenant le même espace entre chaque gommette.
  • Apprendre à discerner la gauche et la droite en faisant porter un bracelet à un poignet, par exemple.
  • Délier et muscler les doigts et les poignets en jouant avec de la pâte à modeler.
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Apprendre à bien écrire en cursive

Le tracé dans le sable est une activité inspirée de la pédagogie Montessori. Normalement, cette activité se fait avec de grandes cartes où l’enfant passe son doigt sur la lettre en relief de la carte, puis reproduit le modèle dans le sable. Bien que le côté sensoriel de cette activité soit intéressant et qu’il permette de comprendre le sens des lettres, je pense que la taille démesurée des lettres n’est pas vraiment bénéfique pour l’apprentissage de l’écriture.

La posture de l’enfant est importante : les pieds doivent toucher le sol ou reposer sur la barre de la chaise adaptée, la chaise doit être proche de la table, et le dos doit être droit avec une légère inclinaison vers l’avant. Il n’est pas facile pour un enfant de se rappeler ce qu’est une bonne posture, c’est pourquoi j’ai eu l’idée de prendre une photo de ma fille de côté et de placer cette photo sur la table à chaque début de séance de travail, comme un rappel visuel.

Le crayon doit être tenu près de la pointe, entre le pouce et la première phalange de l’index et doit reposer sur le majeur, c’est ce qu’on appelle la prise en trépied. La main qui écrit doit se trouver en dessous de la ligne d’écriture, ainsi on évite d’avoir le poignet cassé que l’on peut retrouver chez certains gauchers, comme moi, qui écrivent “à l’envers”.

Dès l’âge de 5 ans, j’utilise des crayons de bois HB avec un corps triangulaire, sans grosse gomme à l’extrémité. Pour aider ou corriger la prise du crayon, il existe des adaptateurs dont je n’ai jamais fait usage, mais j’ai lu de bons commentaires à leur sujet, comme ceux-ci par exemple.

Je ne suis pas fan des ardoises, nous en avons une blanche sans lignes. Les crayons effaçables, même avec une pointe fine, écrivent trop gros sur les lignages des ardoises.

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Pour apporter de la couleur à nos leçons, Le Chameau utilise des stylos à bille à corps triangulaire. Pas de Bic géant multicolore, nous utilisons les Papermate Inkjoy.

Lorsque ma fille s’est sentie à l’aise avec le geste d’écriture, nous sommes passées au stylo plume. L’avantage du stylo plume, c’est qu’il n’écrit que si on le tient correctement. Mon choix s’est porté sur le Lamy ABC en bois, léger et bien conçu, c’est à mon avis le meilleur stylo plume en termes de rapport qualité-prix pour les plus jeunes.

Le Québec n’est pas vraiment un bon élève en la matière, mais il faut le dire : les lignages simples (une seule ligne) et doubles (une ligne d’écriture et une ligne en pointillés plus haut) ne sont pas ce qu’il y a de mieux pour apprendre à bien écrire en cursive. À mon avis, pour calibrer son écriture, il est préférable d’utiliser la réglure Seyès, également connue sous le nom de “grands carreaux”, celle que j’ai utilisée pour les sous-titres de cet article, agrandie au début à 3 mm ou de maternelle (une ligne d’écriture et une ligne au-dessus, proportion Seyès).

L’utilisation de la réglure Seyès n’est pas aussi difficile qu’il n’y paraît. Il suffit d’écrire sur la ligne principale, celle en gras. Les lettres qui montent en pointe s’arrêtent au deuxième interligne (d, t). Les lettres qui montent en boucle s’arrêtent au troisième interligne (b, f, h, k, l). Celles qui descendent en pointe s’arrêtent au premier interligne ou peu après (p, q) et celles qui descendent en boucle s’arrêtent au deuxième interligne (f, g, j, y).

Il n’est pas nécessaire d’utiliser de très grands formats, nous travaillons sur des cahiers reliés de petits et grands formats, avec un maximum de 96 pages. Bien que Clairefontaine offre un confort et une fluidité d’écriture incomparables, je préfère la marque Oxford pour son lignage bicolore, c’est-à-dire la ligne d’écriture en bleu-gris et les interlignes en bleu turquoise. Cela aide beaucoup l’enfant à se repérer sur la feuille.

Ma fille a utilisé trois cahiers d’écriture : d’abord le Boscher, puis le Graphilettre et actuellement le Bordas. J’ai entendu parler des cahiers d’écriture de la méthode de Danièle Dumont, mais je n’ai pas eu l’occasion de les feuilleter.

Pour mon fils, je n’achèterai pas de cahier d’écriture, je ferai des fiches incluses dans les fichiers que je publierai dans notre boutique, par exemple dans le fichier “La nature au printemps” (voir les extraits). Écrire pour écrire n’est pas particulièrement motivant pour les jeunes enfants, en revanche, écrire dans le cadre d’une étude précise, sur un thème spécifique, suscite davantage d’intérêt. Mes exercices de graphisme sont conçus pour préparer à l’écriture, à l’exception de certains exercices comme les traits “en zigzag”, qui permettent d’associer plaisir et geste graphique. Et ça, c’est essentiel : je pense qu’il faut, autant que possible, rendre le geste ludique, quitte à ce que certains tracés ne soient pas nécessairement préparatoires à l’écriture.

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Pour créer facilement des fiches d’écriture, je vous invite à visiter le site Cursivécole. Il permet de générer des feuilles lignées avec des textes en cursive, au format PDF. C’est ce que j’utilisais pour les devoirs des cours Ker Lann.

Lorsque ma fille apprenait à former les lettres, je lui montrais d’abord comment faire et je lui expliquais, c’est ce qu’on appelle la verbalisation du geste. Par exemple, pour la lettre “p”, je disais : “Je pars du bas, je remonte pour faire un petit trait en biais puis je descends tout droit et je remonte tout droit, et je termine en faisant un petit pont”. Trouver un code avec l’enfant, donner des explications qu’il comprend pour l’aider à mémoriser le sens et la formation de la lettre : il ne faut pas le laisser seul devant sa feuille avec des points et des flèches qu’il ne comprend pas. Avec mon fils de presque 4 ans, je le fais tracer les lettres du bout du doigt sur la feuille (sur les fichiers de la boutique, les mots sont écrits en pointillés).

Je suis d’avis de ne pas commencer ou terminer une lettre avec une petite queue. Pour moi, les queues sont les liaisons entre les lettres permettant de former des mots, c’est pourquoi je ne trouve pas logique de voir, par exemple, la lettre “a” avec cette queue lorsqu’elle commence un mot, comme dans “animal”, ou encore avec la lettre “s” lorsqu’elle termine un mot, comme dans “sens”.

Lorsque j’étais étudiante, je pouvais écrire des pages et des pages sans ressentir de douleur. Aujourd’hui, écrire des cartes de vœux pour la nouvelle année me fait mal. L’écriture est un entraînement, il vaut mieux écrire peu mais souvent que beaucoup et rarement. Quelques lettres 4 à 5 fois par semaine pour commencer le CP, puis quelques mots, ensuite quelques phrases : l’apprentissage de l’écriture prend du temps, beaucoup de temps ! En CP, nous privilégions la dictée à l’adulte, je recopie les consignes et les réponses du Chameau pendant qu’elle s’exerce à former les lettres sur ses cahiers d’écriture. En CE1, elle commence à recopier de petits résumés. Maintenant, à la fin du deuxième trimestre de CE2, elle est capable de remplir une copie double en une séance de travail, sans se plaindre, ce qui, si vous avez un enfant en âge d’écrire, est une belle réussite !

En résumé :

  • Se préparer avec des exercices simples et ludiques.
  • Éviter les supports surdimensionnés.
  • Adopter une bonne posture.
  • Utiliser du matériel de qualité, avec des crayons à corps triangulaire ou hexagonal de taille adaptée.
  • Privilégier la réglure Seyès.
  • Verbaliser le geste d’écriture.
  • S’entraîner régulièrement.

J’espère que cet article simple sera utile à quelques familles pour apprendre à bien écrire en cursive. Et vous, comment se passe l’écriture chez vous ?