Après-Covid : Francis Bartholomé, CNPA : “Une relance intelligente pour un marché électrifié durable”

Après-Covid : Francis Bartholomé, CNPA : “Une relance intelligente pour un marché électrifié durable”

Lors d’une conférence de presse en ligne, Francis Bartholomé, président du CNPA, a souligné l’importance de la mobilité dans le contexte post-Covid. Il a affirmé que les petites entreprises font face à des problèmes de trésorerie immédiate, tandis que les plus grandes se préparent à une fin d’année difficile avec des pertes importantes. Selon lui, pour relancer l’économie, il est essentiel d’adopter un plan de relance immédiat axé sur la consommation.

Prolongation des mesures d’aide jusqu’en septembre

Le CNPA demande avant tout une prolongation des mesures d’urgence et des aides au chômage partiel jusqu’à l’automne. Cette demande est soutenue par toute l’industrie automobile. Des interrogations subsistent également concernant les taxes locales sur les enseignes, notamment la Tascom, pour lesquelles une exonération d’au moins deux à trois mois de fermeture est demandée. Il est également crucial de soutenir l’apprentissage pour la rentrée 2020 afin d’éviter une chute significative pour les plus petites entreprises.

Inclusion des véhicules thermiques en stock

En ce qui concerne la prime à la conversion, il est suggéré d’adopter une approche globale qui permettrait de renouveler les voitures tout en éliminant les véhicules les plus anciens. Il est vrai que la prime à la conversion ne concernait à l’origine que les véhicules thermiques en 2018, avant de se concentrer exclusivement sur les véhicules électriques.

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Il est important de relancer les véhicules électrifiés, mais nous ne devons pas oublier les véhicules thermiques. À ce jour, 90% des voitures en stock dans les réseaux sont des véhicules thermiques, dont une majorité de diesel.

Une exception française en matière d’environnement et de véhicules électrifiés

Contrairement aux autres pays européens qui soutiennent également les véhicules thermiques, la France, pour des raisons de politique intérieure, se concentre essentiellement sur les véhicules électrifiés.

Au niveau européen, le commissaire européen au marché intérieur, Thierry Breton, a suggéré lors d’une conférence de presse en ligne que les aides fiscales ne soient pas limitées aux critères environnementaux, mais qu’elles incluent également des subventions pour les véhicules électriques et hybrides rechargeables. Selon lui, cela serait compatible avec les objectifs de réduction des émissions de CO2 fixés dans le cadre du Green Deal.

40% de la valeur ajoutée d’un VE se trouve dans la batterie

Pourtant, Francis Bartholomé affirme que “relancer massivement un marché qui ne représente que 5% du marché français serait inutile”. En effet, les véhicules électrifiés ne représentent actuellement que 5% du marché automobile français et sont de 20 à 30% plus chers que les véhicules thermiques. Cette différence de prix s’explique principalement par le coût élevé des batteries électriques, qui représentent 40% de la valeur ajoutée d’un véhicule électrique et sont produites à 90% en Chine.

Outre ce plan de relance qui sera dévoilé la semaine prochaine, un deuxième ensemble de mesures pour le secteur automobile est prévu en septembre prochain.