Arnaque au rachat de crédits

Arnaque au rachat de crédits

Comme bon nombre d’escroqueries, l’arnaque du faux rachat de crédits débute par un démarchage (à domicile, par téléphone) ou une prise de contact via les réseaux sociaux. La promesse de celui qui se présente comme un courtier spécialisé ? Réduire considérablement le coût du ou des crédits déjà contractés. “Ce sont parfois des individus très bien renseignés, qui ont récupéré des bases clients d’entreprises, comme celles de personnes ayant fait installer des panneaux solaires sur leur toit”, explique Laurent Kocinski, fondateur de Meelo, une société spécialisée dans l’identification des fraudes et la sécurisation des transactions financières.

Illustration d’une affaire récente

Prenons l’exemple d’une affaire rapportée le printemps dernier par le Courrier de l’Eure. Une consommatrice est contactée par ce qu’elle croit être un courtier. Celui-ci “connaît déjà son identité, celle de son mari, le montant et la date de son crédit (souscrit pour l’installation d’une pompe à chaleur) et avait connaissance des bulletins de salaire du couple”, précise le journal local normand. Se sentant en confiance, elle accepte sa proposition d’un taux avantageux de 1,5%. “Les faux courtiers demandent ensuite la remise de justificatifs (de domicile, pièces d’identité, RIB…) et promettent de s’occuper de tout”, ajoute Laurent Kocinski.

Attention aux faux courtiers

Un nouveau crédit est effectivement contracté et son montant est crédité sur le compte bancaire de la consommatrice. “Les faux courtiers contactent alors leur proie pour que l’argent leur soit reversé, sous prétexte du remboursement du premier crédit”, poursuit Laurent Kocinski. “La victime s’exécute, l’arnaqueur encaisse l’argent puis disparaît !”. Les victimes se retrouvent ainsi avec deux crédits à rembourser au lieu d’un, et parfois, des dizaines de milliers d’euros supplémentaires à rembourser.

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Il existe également une variante de cette arnaque, où le courtier ne fait pas réellement de demande de crédit, mais en échange de la promesse d’un versement très rapide (en un à deux jours), il demande le paiement de frais purement fictifs tels que l’assurance emprunteur, les frais de dossier ou les frais administratifs… avant de disparaître.

Comment éviter les arnaques

Le premier conseil élémentaire pour éviter ce type d’arnaque est de toujours se méfier des offres trop alléchantes pour être vraies. On vous promet un taux record et des délais de remboursement très longs, un accès au crédit sans aucune condition… En résumé, tout ce que votre banquier ou un spécialiste du crédit ne vous proposerait jamais. C’est qu’il y a anguille sous roche ! Surtout si votre interlocuteur vous met la pression pour obtenir votre accord en invoquant une offre exceptionnelle à durée limitée.

La deuxième précaution à prendre, comme pour toutes les autres embûches financières (phishing, arnaque aux placements…), est de ne jamais communiquer vos données personnelles et documents privés (pièces d’identité, carte de sécurité sociale, RIB…) après un appel téléphonique ou sur Internet avec des personnes que vous ne connaissez pas et que vous n’avez pas formellement identifiées. Surtout si vous n’avez rien demandé et qu’elles se disent recommandées par un organisme que vous connaissez ou dont vous êtes client.

Pour lever tous les doutes, vous pouvez effectuer plusieurs vérifications sur des sites officiels. Tout d’abord, assurez-vous que le courtier est un professionnel certifié ayant obtenu le statut d’intermédiaire en opérations de banque et en services de paiement (IOBS). Ils sont tous répertoriés sur le site de l’Orias, le registre public des intermédiaires en assurance, banque et finance. Si la personne qui vous sollicite n’y figure pas, ne donnez pas suite.

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Consultez également la liste noire de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), le régulateur des banques et des assurances, qui recense toutes les entreprises douteuses. Mais attention, même si elle est régulièrement mise à jour, les escrocs ont souvent une longueur d’avance. Le nom ou le site de leur entreprise peut ne pas encore y figurer.

Enfin, signalez toute tentative d’escroquerie aux autorités sur le site de signalement du ministère de l’Intérieur si vous avez été approché via Internet.