L’inflation prévue pour 2023 n’aura qu’un faible impact sur l’assurance automobile l’année prochaine. Selon une étude réalisée par le comparateur Assurant, basée sur 50 000 devis entre janvier et octobre de cette année, la hausse devrait être équivalente à celle de 3 % enregistrée en 2022. Olivier Moustacakis, cofondateur d’Assurland.com, explique au Parisien : “Et d’après nos projections, ce sera entre 2,5 et 3 % en 2023”.
Des assureurs qui tiennent leur promesse
Cette hausse modérée permet aux assureurs de respecter leur promesse de contenir les prix en-dessous de l’inflation. Malgré les nombreuses augmentations auxquelles les assureurs sont confrontés, tels que les prix des pièces détachées et des réparations en hausse de 10 % et 3,5 % respectivement en un an, selon l’association Sécurité et Réparations Automobiles (SRA). Pour faire face à cette flambée, les assureurs tentent d’encourager l’utilisation de pièces de réemploi, mais sans résultats tangibles en raison de l’émergence récente de cette filière.
Les défis du secteur
Le secteur de l’assurance auto est également fragilisé par les catastrophes climatiques. Les récents épisodes de grêle qui ont touché la France entre le 18 juin et le 4 juillet ont causé des dommages sur 337 000 véhicules, représentant un coût total de plus d’un milliard d’euros, selon les estimations de France Assureurs. De plus, les prix des véhicules d’occasion ont augmenté de 20 % en un an, ce qui pose problème pour les experts automobiles qui se basent sur la cote Argus pour déterminer la valeur de remplacement des voitures. Par conséquent, les primes d’assurance devront s’adapter à cette nouvelle réalité. En conséquence, le nombre d’automobilistes assurés tous risques a diminué de trois points en un an, représentant désormais 55 % d’entre eux, tandis que le pouvoir d’achat est mis à rude épreuve.
Des disparités régionales
Il est intéressant de noter que les tarifs d’assurance auto varient d’une région à l’autre en France. En Bretagne, le coût moyen de l’assurance automobile à l’année est inférieur de 254 euros par rapport à un contrat équivalent en Île-de-France (491 euros contre 745 euros). De plus, la Bretagne est la région où l’on compte le moins de sinistres. Les conducteurs novices sont pénalisés, avec une augmentation moyenne de leur prime de 18 %, atteignant en moyenne 1 255 euros par an. Pour la tranche d’âge la plus épargnée, les 56-65 ans, le montant annuel dépensé descend à 450 euros.
L’exonération de la taxe spéciale
Depuis le 1er janvier 2021, l’exonération de la taxe spéciale sur les conventions d’assurance (TSCA) ne concerne toujours pas les conducteurs de voitures électriques, qui sont ainsi exemptés de la payer. Selon Assurland, cela se traduit par une prime d’assurance inférieure de 12 % à la moyenne. Cependant, Olivier Moustacakis souligne : “L’assurance est moins chère car la taxe a été supprimée, mais c’est un leurre car la valeur vénale d’un véhicule électrique est beaucoup plus élevée que son équivalent thermique”.
