L’envoi de 3,6 millions de watts dans l’ionosphère, la haute atmosphère, ne permet pas de modifier le climat, ont expliqué plusieurs experts à l’AFP, contrairement à ce que prétendent certains internautes qui accusent le programme de recherche américain HAARP d’être une “arme géophysique”. Selon les spécialistes, les longueurs d’onde utilisées par HAARP traversent les couches basses de l’atmosphère sans les perturber, contrairement aux émissions de CO2 d’origine humaine.
Un programme de recherche controversé
Le laboratoire de recherche américain HAARP (Programme de recherche active des hautes fréquences aurorales), basé en Alaska, fait l’objet depuis plusieurs années de théories du complot sur les réseaux sociaux. Cependant, ces théories ont été vérifiées à plusieurs reprises par l’AFP, notamment en serbe et en hongrois.
Depuis mi-août, des publications largement partagées sur les réseaux sociaux affirment que “le programme HAARP est une arme géophysique qui peut envoyer plus de 3,6 millions de watts dans l’atmosphère” et “modifier le climat à leur guise”.
HAARP : un sujet qui alimente les fantasmes
Le programme de recherche américain HAARP est dédié à l’étude de l’ionosphère, la couche supérieure de l’atmosphère. Les scientifiques envoient des ondes dans cette partie de l’atmosphère afin d’étudier la réaction des particules de l’ionosphère. Il a été lancé en 1990 dans le but d’accroître nos connaissances sur la haute atmosphère terrestre et ses effets sur la propagation des ondes radio.
Il est important de noter que HAARP n’est pas le seul laboratoire à effectuer des recherches sur l’ionosphère. Malgré cela, il continue d’alimenter les théories du complot, notamment en ce qui concerne sa capacité à modifier le climat.
“3,6 millions de watts” ne suffisent pas à modifier le climat
Les internautes affirment que le programme HAARP peut envoyer “plus de 3,6 millions de watts dans l’atmosphère”. Cette information est vérifiée, mais il est essentiel de la mettre en perspective. Philippe Marbaix, chercheur à l’Université catholique de Louvain, explique que cette puissance n’est pas suffisante pour avoir un impact significatif sur le climat. En effet, cette quantité d’énergie équivaut à celle que le soleil envoie en continu sur Terre, ce qui est négligeable en comparaison des 510 millions de kilomètres carrés de la surface terrestre.
De plus, les émissions de HAARP sont de courte durée et équivalentes à la puissance générée par une éolienne. Les effets sur l’ionosphère sont donc très limités et ne peuvent en aucun cas expliquer les changements climatiques observés.
L’ionosphère n’a qu’un rôle mineur dans le changement climatique
L’ionosphère, où HAARP mène ses recherches, n’a qu’un rôle mineur dans le changement climatique. Les ondes utilisées par les émetteurs de HAARP affectent principalement cette couche de l’atmosphère, qui est peu touchée par le réchauffement climatique. Les longueurs d’onde utilisées par HAARP n’ont qu’un impact négligeable sur l’atmosphère basse, où sont observés et se produisent les changements climatiques.
Il est donc absurde de prétendre que HAARP peut modifier substantiellement l’atmosphère neutre de la Terre. Les scientifiques utilisent des longueurs d’onde qui traversent les couches basses de l’atmosphère comme si elles étaient transparentes.
La responsabilité de l’homme dans le réchauffement climatique
Il est important de rappeler que le climat se modifie sur des temps très longs et que le principal responsable des émissions de CO2 dans l’atmosphère est l’homme. Injecter du CO2 de manière continue pendant des années est le moyen le plus efficace de modifier le climat.
Le réchauffement climatique est principalement dû aux émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine. Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), l’humanité dispose de moins de trois ans pour inverser la courbe des émissions de gaz à effet de serre afin de préserver une planète vivable.
En conclusion, les publications affirmant que le programme américain HAARP peut modifier le climat sont infondées. Les longueurs d’onde utilisées et la puissance émise par HAARP sont insuffisantes pour avoir un impact significatif sur le climat. Le réchauffement climatique est principalement dû aux activités humaines et à l’émission de CO2 dans l’atmosphère.
