Recherchez-vous une Peugeot 5008 en bon état et avec peu de kilomètres ? C’est exactement le type de recherche que David* a effectué en septembre dernier, cherchant à remplacer son véhicule. Comme tout consommateur, il s’est tourné vers les sites de petites annonces en ligne les plus connus, dont la plateforme Le Bon Coin.
Rapidement, ce résident de Haute-Garonne tombe sur une annonce plutôt alléchante. Une Peugeot 5008 avec à peine 10 000 kilomètres au compteur, une peinture neuve, le tout pour un prix de 27 800 euros. Cette voiture est vendue par un « professionnel », dont le profil sur Le Bon Coin est accompagné d’un numéro SIRET. De quoi rassurer l’acheteur. David décide alors de contacter l’homme en question, qui se présente comme un courtier en automobile.
« Il s’exprimait bien, semblait sérieux et s’y connaître », témoigne une des victimes de cet escroc. Plusieurs courriels et appels téléphoniques sont échangés avant que David ne verse un premier acompte de 3 780 euros. « Ensuite, il m’assure que la livraison de mon véhicule est imminente, que la voiture se trouve en Italie », raconte, secoué, cet homme de 38 ans. Pour « activer » l’arrivée du véhicule, le vendeur demande de régler la somme restante, soit 24 000 euros. Le virement est effectué dans la foulée, mais les jours passent et la voiture n’arrive toujours pas. « À chaque fois, il m’a donné des excuses, expliquant que les délais étaient allongés à cause du Covid. Puis il m’a dit que la voiture se trouvait dans un autre pays, puis plus rien », raconte le trentenaire, encore sous le choc de cette expérience.
110 000 euros escroqués
Comme lui, une dizaine de personnes ont été victimes de cet homme qui se cache derrière une société « fantôme » domiciliée à Toulouse. Corinne*, une femme habitant à la lisière de la Haute-Garonne, a été victime de cette arnaque et désespère de revoir un jour les 14 000 euros qu’elle a versés pour l’achat d’un Dacia Duster. Les différentes victimes, dispersées en Occitanie mais également partout en France, ont rapidement compris que le mode opératoire de cet escroc était bien rodé. « J’ai quand même signalé son profil sur Le Bon Coin », souligne Corinne. En attendant patiemment que les enquêtes aboutissent après le dépôt de plainte, Corinne tient régulièrement à jour un document répertoriant les différentes victimes. Et selon ce document, ce vendeur de sommeil aurait escroqué près de 110 000 euros grâce à cette méthode bien ficelée.
Cependant, comme c’est souvent le cas avec ce type d’escroquerie, la tâche est difficile. « Il s’agit souvent de fausses identités, de faux numéros, tout est faux en réalité. Cela rend la tâche difficile, notamment pour les localiser. Une fois qu’ils ont épuisé une source ou qu’ils se sentent menacés, ils repartent ailleurs », explique un gendarme spécialisé dans ce genre d’arnaque.
Note: The image placeholder above should be replaced with an appropriate image from the original article
