Lorsque l’énergie solaire atteint la Terre, une partie de celle-ci est réfléchie. Cependant, cette énergie n’est pas suffisante pour maintenir une température moyenne supérieure à -18°C. Les 33°C supplémentaires qui rendent notre planète si propice à la vie sont dus à la présence de gaz dans l’atmosphère, tels que le dioxyde de carbone et l’ozone. Ces gaz agissent comme les parois de verre d’une serre en interceptant une partie du rayonnement émis par la Terre, d’où leur nom de gaz à effet de serre. Malheureusement, en brûlant des énergies fossiles, l’homme enrichit l’atmosphère en dioxyde de carbone, ce qui renforce l’effet de serre.
La libération d’autres gaz à effet de serre, comme le méthane ou les CFC, suscite également des inquiétudes quant à l’évolution de notre climat. Bien que les mécanismes en jeu et leur impact réel sur le réchauffement de la température moyenne soient encore incertains, de nombreux experts et gouvernements ont commencé à réfléchir aux conséquences possibles de cet effet de serre renforcé, ainsi qu’aux mesures à prendre pour le limiter à l’échelle mondiale, car seul un tel cadre est adapté à la gestion de ce risque. Les quantités de carbone stockées dans la végétation et les sols forestiers sont du même ordre de grandeur que celles présentes dans l’atmosphère sous forme de dioxyde de carbone.
De plus, les forêts et les océans jouent un rôle fondamental dans les échanges de dioxyde de carbone avec l’atmosphère. En France, les émissions de gaz à effet de serre provenant des incendies de forêt et de la déforestation sont très limitées, contrairement à la zone tropicale.
Dans l’ensemble, les forêts françaises stockent chaque année plus de carbone qu’elles n’en émettent par respiration, en raison de leur croissance continue depuis deux siècles. En effet, seule une forêt jeune, en pleine croissance, présente un bilan positif en termes de séquestration de carbone. À maturité, le bilan devient neutre, car la respiration des êtres vivants compensent approximativement la photosynthèse.
Cependant, le stockage de carbone devient permanent tant que le capital forestier n’est pas détruit. Cette condition est remplie si la forêt est laissée à elle-même ou si l’homme ne coupe pas plus de bois que ce que la forêt produit, ce qui est le cas en France. Il est difficile d’évaluer précisément l’impact du changement climatique sur nos forêts en raison de l’effet de serre renforcé.
D’une part, l’augmentation du dioxyde de carbone dans l’atmosphère et une légère augmentation de la température moyenne devraient stimuler la photosynthèse, à condition que l’approvisionnement en eau et en minéraux ne devienne pas un facteur limitant. L’augmentation de la productivité constatée dans une grande partie des forêts européennes au cours des dernières décennies pourrait être due en partie à cet effet stimulant.
D’autre part, si le réchauffement se poursuit au-delà d’un seuil difficile à évaluer, les forêts connaîtront des changements profonds dans leur répartition et leur composition en espèces, certaines pouvant être éliminées.
Lutter contre l’effet de serre
Depuis le début de la révolution industrielle, la concentration de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère n’a cessé d’augmenter. Ce gaz, parmi d’autres, est responsable d’un déséquilibre de l’effet de serre naturel, qui, s’il n’est pas maîtrisé, pourrait entraîner une augmentation des températures et des changements climatiques.
En 1990, le Groupe Intergouvernemental d’Étude sur le Climat (GIEC) a reconnu cette augmentation de l’effet de serre et a souligné la nécessité de stabiliser puis de réduire la concentration de gaz radiatifs tels que le CO2, le CH4, l’O3, le N2O et les CFC, produits par l’activité humaine.
La contribution de la France à l’effet de serre représente 2% du total mondial, pour une population qui ne représente que 1% de la population mondiale et un PIB de 5% de la richesse mondiale.
En ce qui concerne le CO2, les émissions françaises en 1990 étaient relativement faibles par habitant par rapport à celles des autres pays industrialisés. Par exemple, en 1990, la France a émis 6,6 tonnes de CO2 par habitant, soit 20% des émissions de l’Allemagne réunifiée et bien loin derrière les États-Unis (20,51 tonnes de CO2).
Dans l’esprit de la conférence de Rio, des efforts difficiles et coûteux ont été entrepris pour limiter l’augmentation de l’effet de serre. Une convention-cadre sur les changements climatiques a été signée, prévoyant notamment que les pays industrialisés stabilisent leurs émissions de CO2 en dessous du niveau de 1990 d’ici à l’an 2000. L’Union européenne s’est fixé pour objectif de réduire ses émissions de CO2 de 15% par rapport au niveau de 1990.
Certaines mesures prises dans la loi sur l’air du 30 décembre 1996 sont l’application de ces recommandations. Par exemple, l’article 21-V du titre VII prévoit un décret fixant des quantités minimales de bois à utiliser dans certaines nouvelles constructions d’ici à l’an 2000. En décembre 1997, lors de la conférence internationale sur les changements climatiques de Kyoto, l’engagement de l’Union européenne à limiter les émissions de gaz à effet de serre a été réaffirmé. Cet engagement pourrait se traduire en France par le développement de l’utilisation du bois, du bois énergie et par la plantation de nouvelles forêts sur les terres abandonnées. En novembre 1998, lors de la conférence des Nations unies à Buenos Aires, les 161 pays présents ont adopté un programme de réflexion visant à élaborer des mécanismes permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Conclusion
Il est essentiel de prendre des mesures pour atténuer l’effet de serre et lutter contre le changement climatique. Les forêts jouent un rôle crucial dans ce processus en capturant le carbone et en régulant les émissions de gaz à effet de serre. La France et d’autres pays doivent continuer à travailler ensemble pour réduire les émissions et protéger nos forêts, afin de préserver notre planète pour les générations futures. Agissons maintenant pour un avenir plus durable et respectueux de l’environnement.