Apparue en 1978, l’Audi 80 de seconde génération (B2) monte en gamme et arbore une carrosserie due à Ital Design.
Les collectionnables, c’est quoi ?
Ce sont des voitures qui suscitent un intérêt particulier et méritent donc d’être préservées. Elles ne sont pas nécessairement anciennes, mais elles sont produites en quantité limitée, soit parce que le constructeur l’a décidé, soit parce que leur production a été arrêtée. De plus, elles ont des caractéristiques spéciales qui les rendent particulièrement attrayantes, que ce soit leur motorisation, leur châssis, leur design ou leur concept. Enfin, elles ont le potentiel de voir leur valeur augmenter, ce qui constitue un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
Pourquoi l’Audi 80 Quattro est-elle collectionnable ?
En plus d’avoir une transmission jamais vue sur une berline à quatre portes, la Quattro est la version la plus rapide de l’Audi 80 grâce à son moteur 5 cylindres de 136 ch. Cette berline ultra-efficace, rapide, facile et confortable peut être considérée comme l’ancêtre des Audi familiales ultra-performantes telles que les S4 et RS4 qui ont suivi. Peu vendue à l’époque en raison de son prix élevé, la 80 Quattro est devenue très rare en bon état, voire introuvable en France. C’est une pépite qu’il faut mettre de côté dès maintenant !
Sortie fin 1982, la 80 Quattro arrive tard dans la carrière de la berline Audi. Les disques avant ventilés proviennent de la 100 C3 et ceux de l’arrière de la Quattro.
Lancée en 1972, l’Audi 80 B1 est rapidement devenue la voiture phare de la marque. Un grand succès qui a conduit à son renouvellement en 1978, sans changer son architecture. La deuxième génération de l’Audi 80 reste une traction avec un moteur longitudinal, mais arbore désormais une carrosserie à trois glaces latérales, plus moderne et luxueuse, grâce à Giugiaro.
A l’arrière, béquet, jupe et double sortie d’échappement signalent la version Quattro de la 80, en plus des monogrammes.
Une sorte de VW Passat de luxe, la 80 a bénéficié d’une petite évolution en 1981 (pare-chocs renforcés, nouveaux moteurs), puis s’est distinguée un peu plus de sa cousine de Wolfsburg en 1983. Comment ? En introduisant la transmission intégrale Quattro, championne du monde des rallyes Gr. 4 en 1982. Rien que ça ! Cela a donné naissance à la 80 Quattro à la fin de cette même année.
Ce système Quattro ajoute 75 kg à cette berline, qui, pour compenser, reçoit le moteur 5 cylindres 2,1 litres à injection électronique du Coupé GT. Grâce à des modifications apportées à l’alimentation et à l’échappement, sa puissance est passée de 130 ch à 136 ch, comme sur la 100 CD. Ainsi équipée, la 80 Quattro atteint officiellement une vitesse maximale de 193 km/h, tout en atteignant les 100 km/h en 9,1 secondes. Un autre avantage de la transmission intégrale est qu’elle nécessite le remplacement de l’essieu arrière semi-rigide des versions à traction avant par une suspension à roues indépendantes. De plus, les freins sont dotés de 4 disques.
Sortie fin 1982, la 80 Quattro arrive tard dans la carrière de la berline Audi. Les disques avant ventilés proviennent de la 100 C3 et ceux de l’arrière de la Quattro.
En France, la 80 Quattro était livrée d’origine avec des sièges sport (le siège du conducteur est réglable en hauteur), des phares antibrouillard avant, des vitres électriques à l’avant ainsi que des jantes en alliage. Son prix s’en ressentait : 128 250 francs en 1983, soit environ 43 000 euros actuels selon l’Insee. Fin 1984, la 80 a été restylée une fois de plus avec une face avant plus aérodynamique, un hayon redessiné pour abaisser le seuil de chargement et un intérieur modifié.
La gamme s’est ensuite scindée, avec les versions équipées du moteur 5 cylindres étant désignées par le nom de 90. Ainsi, la 80 Quattro d’origine est devenue la 90 Quattro (avec un moteur porté à 2,2 litres), tandis que la nouvelle version à quatre roues motrices de l’Audi 80 a été baptisée GTE Quattro. Cette dernière est équipée du moteur 1,8 litre de 112 ch également utilisé sur la VW Golf GTI. Fin 1986, cette génération de 80/90 a été remplacée par une troisième génération codée B3, caractérisée par une carrosserie extrêmement aérodynamique. Elle pouvait également être équipée de la transmission Quattro, comme les A4 qui lui ont succédé, avec des variantes sportives de plus en plus puissantes…
Lors du restylage de 1984, la 80 Quattro à 5 cylindres se renomme 90. Faces avant et arrière sont redessinées, alors que des boucliers sont installés.
Combien ça coûte ?
La 80 Quattro est très rare en France, mais moins en Allemagne, où il faut compter environ 14 000 euros pour un exemplaire en bon état. La 90, techniquement similaire, se trouve à un prix comparable, tandis que la 80 GTE Quattro est beaucoup moins chère. Un exemplaire convenable peut être trouvé pour environ 7 000 euros. Les cotes des véhicules sont à la hausse.
En 1984, dans la gamme 80, la transmission Quattro équipe désormais la GTE, dotée du 4-cylindres de la VW Golf GTI.
Quelle version choisir ?
Entre la 80 et la 90, cela dépend des goûts de chacun. La première est plus élégante, tandis que la seconde est mieux équipée. À vous de décider, car la technologie est la même.
Après la refonte de 1984, la face arrière, totalement repensée, comprend de nouveaux feux et un seuil de coffre abaissé.
Les versions collector
Toutes les versions de l’Audi 80 Quattro sont collectionnables, à condition qu’elles soient en bon état d’origine. Les exemplaires avec un faible kilométrage ont une valeur encore plus élevée.
Le 5-cylindres de l’Audi 80 Quattro est très fiable. Notez comment son emplacement en porte-à-faux avant a nécessité le déplacement du radiateur sur le côté.
Que surveiller ?
L’Audi 80 (ou 90) Quattro bénéficie d’une excellente qualité de fabrication et d’une conception soignée. Cela se traduit par une excellente fiabilité si l’entretien a été effectué correctement. Il est important de procéder régulièrement à la vidange du moteur et de la transmission, ainsi qu’au remplacement de la courroie de distribution selon les recommandations du constructeur. Dans l’ensemble, la voiture vieillit de manière classique.
Cependant, il convient de noter une légère faiblesse au niveau des joints de queues de soupapes sur le moteur 5 cylindres. En ce qui concerne la corrosion, ces voitures peuvent être sévèrement attaquées, surtout si elles ont été utilisées dans des régions où les routes sont souvent salées. Il est donc important de vérifier attentivement les dessous de la voiture. De plus, le système d’injection n’aime pas les longues périodes d’inactivité. Mais dans l’ensemble, ces Audi sont capables de parcourir des centaines de milliers de kilomètres sans problème majeur.
L’Audi 80 Quattro procure beaucoup de plaisir avec son moteur 5 cylindres vif et mélodieux ainsi que sa tenue de route équilibrée.
Sur la route
J’ai eu l’occasion de conduire une superbe Audi 80 Quattro de 1984 appartenant à Audi Classic. C’est incroyable à quel point cette voiture paraît fine ! À l’intérieur, la largeur semble étonnamment réduite et l’espace disponible ne semble pas beaucoup plus important que dans une Fiat Uno (rappelons que c’est la meilleure voiture de tous les temps). Surprise, les plastiques ont l’air bon marché, voire fragiles : rien à voir avec une BMW Série 3 E21 ou 30 de l’époque.
Cependant, les revêtements des sièges sont flatteurs et les sièges sont confortables. La position de conduite est convenable et dès le démarrage, le moteur produit un son réjouissant. Dans l’ensemble, il offre un grand confort grâce à sa souplesse, sa douceur, sa mélodie, sa vivacité et ses performances. La boîte de vitesses, facile à manier et bien étagée, s’accorde parfaitement avec le moteur.
Habitacle très rationnel et solidement assemblé pour l’Audi 80 Quattro, mais la présentation est terne et les plastiques peu flatteurs, comparés à ce qu’on trouvait à l’époque.
D’un point de vue dynamique, l’Audi s’en sort très bien. Malgré le moteur en porte-à-faux avant, la voiture ne présente pas un sous-virage excessif, mais plutôt un bel équilibre. La direction est précise, solide et informative, et la suspension filtre adroitement les irrégularités de la route sans être trop ferme.
Cependant, on peut remarquer une inclinaison importante de la carrosserie en virage et un plongeon prononcé lors du freinage : les amortisseurs peuvent être fatigués. Tout comme les joints de queues de soupapes, cette Audi 80 fume bleu au rétrogradage, même si elle n’a parcouru que 80 000 km. Néanmoins, elle reste très plaisante à conduire, d’autant plus que les essais de l’époque louent ses compétences exceptionnelles sur chaussée glissante et sa consommation modérée (8,0 l/100 km en conduite tranquille).
L’alternative youngtimer
Audi S4 B5 (1997 – 2002)
Fille de 80 Quattro, l’Audi S4 B5 se décline, au contraire de sa devancière, en break et affiche des performances de feu grâce à son V6 biturbo. Ici, fin 1997.
Comme la Quattro était la version la plus rapide de la gamme 80, on peut considérer la S4 de type B5 comme son héritière spirituelle. En effet, c’est la version la plus performante de la berline basse d’Audi, l’A4, et elle est également équipée de la transmission Quattro. Surtout, sous son capot se trouve un exceptionnel V6 2,7 litres à 30 soupapes, doté de deux turbos.
Résultat, il produit 265 ch (pour 400 Nm de couple), permettant à la S4 d’atteindre 250 km/h tout en passant de 0 à 100 km/h en 5,7 secondes. Le tout, en offrant aux passagers un confort et un luxe certains. Une véritable furie dans un écrin douillet, et remarquablement sûre et performante sur le plan de la tenue de route. À l’époque, elle était inaccessible pour la plupart des gens, mais aujourd’hui, elle est étonnamment abordable. À partir de 10 000 €.
Quattro, le monogramme qui change tout sur l’Audi 80 B2.
Fiche technique de l’Audi 80 Quattro (1983)
- Moteur : 5 cylindres en ligne, 2 144 cm3
- Alimentation : injection électronique
- Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) ; triangles, ressorts hélicoïdaux (AR)
- Transmission : boîte manuelle 5 vitesses, transmission intégrale
- Puissance : 136 ch à 5 900 tr/min
- Couple : 176 Nm à 4 500 tr/min
- Poids : 1 190 kg
- Vitesse maximale : 193 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 9,1 secondes (donnée constructeur)
Comme celui des autres Audi 80, le coffre de la 80 Quattro n’est ni pratique ni spacieux. Heureusement, le réservoir d’essence a une capacité de 70 litres !
Pour trouver des annonces d’Audi 80, rendez-vous sur le site de La Centrale.