L’apprentissage de la conduite a radicalement évolué en seulement deux décennies. Des examens du code externalisés à des privés aux nombreuses révolutions, les changements sont nombreux. Il est désormais possible de passer le permis en boîte automatique, de conduire avant l’âge de 16 ans grâce à l’Apprentissage Anticipé ou même de s’entraîner sur simulateur. Mais avec la généralisation des voitures électriques, les auto-écoles doivent se préparer à cette nouvelle réalité.
L’ECF dit adieu à l’essence et au diesel d’ici 2025
Le leader français de l’apprentissage de la conduite se lance un défi ambitieux : verdir sa flotte de véhicules en deux phases. Dès 2022, l’entreprise remplacera ses voitures diesel par des modèles essence. Cette première phase représente un grand défi, car l’ECF dispose actuellement de 2081 véhicules, tous fonctionnant au gazole. Il lui faudra donc renouveler la quasi-totalité de son parc d’ici 2022.
Entre 2022 et 2026, l’ECF passera à la seconde phase en adoptant des voitures tout électriques. Il est important de rappeler que l’entreprise est partenaire de Renault et renouvelle sa flotte de manière annuelle.
Une transition progressive
Actuellement, seulement 4 % de la flotte de l’ECF est électrique, avec des voitures de type Zoe. L’objectif est d’atteindre 100 % de véhicules électriques d’ici quatre ans. Cependant, cette transition se heurte à une directive européenne qui impose l’apprentissage de la conduite en boîte manuelle. Cette directive oblige l’ECF à conserver une grande partie de sa flotte de voitures thermiques, car seuls 13 % des permis de conduire obtenus en 2021 sont des permis “boîte automatique”.
Si l’autonomie d’une voiture électrique actuelle comme la Zoe est acceptable, se pose la question de savoir si elle sera suffisante pour une journée de conduite avec des heures qui s’enchaînent. Les auto-écoles devront probablement investir dans des bornes de recharge, mais à quel coût ? De nombreuses questions restent en suspens.
Une directive incompatible avec la transition écologique
L’ECF souligne à juste titre que cette directive européenne est incompatible avec la transition écologique. Alors que la France s’apprête à prendre la présidence du Conseil de l’Union européenne, l’ECF est prêt à soutenir une réflexion sur la refonte de cette directive. Cependant, passer à une flotte 100 % électrique soulève d’autres questions. Le permis “boîte automatique” permet actuellement de réduire le nombre d’heures de formation à la conduite de 20 à 13, avec une passerelle de 7 heures pour apprendre à conduire en boîte manuelle.
Avec une flotte entièrement électrique, l’ECF imposerait donc ce permis “court” à tous les conducteurs. Cependant, le marché de l’occasion regorge encore de voitures thermiques à boîte manuelle. Et comme il est rare que les jeunes conducteurs puissent se permettre d’acheter une voiture électrique, ils devront passer par une passerelle pour conduire des voitures thermiques en boîte automatique. Une passerelle que l’ECF ne pourra pas proposer, car il n’y aura que des voitures électriques disponibles.
En conclusion, l’ECF fait preuve d’ambition en se tournant vers le tout-électrique d’ici 2025. Cependant, cette transition soulève des questions sur les infrastructures de recharge et sur l’impact sur la formation à la conduite. Il reste encore des défis à relever, mais l’ECF montre l’exemple en s’adaptant aux évolutions du parc automobile.
