L’industrie automobile connaît une évolution significative en faveur des voitures électriques. Selon des statistiques publiées par l’Association des constructeurs européens (ACEA) mercredi dernier, les voitures électriques ont représenté un record de 12,1 % des ventes de voitures neuves dans l’Union Européenne en 2022, une hausse par rapport aux 9,1 % de l’année précédente et aux 1,9 % de 2019. Ce chiffre est encourageant, mais le chemin de la transition reste encore long.
Une progression soutenue
Malgré les difficultés logistiques causées par la pandémie, les ventes de voitures électriques ont augmenté de 28 % par rapport à 2021, avec plus de 1,1 million de véhicules écoulés. Le marché allemand a particulièrement soutenu cette croissance avec une accélération en fin d’année, juste avant une baisse des incitations à l’achat. Les voitures électriques ont également rencontré un franc succès en Suède et en Belgique.
L’Italie à la traîne
La Norvège se distingue en atteignant un taux record de 79 % de voitures neuves électriques. Ce pays, qui est un important producteur de pétrole, prévoit d’éliminer les véhicules à moteur thermique pour les nouvelles immatriculations dès 2025, soit dix ans avant l’objectif de l’Union Européenne. En revanche, le marché italien a connu un ralentissement important avec une baisse de 26,9 % des ventes de voitures électriques en 2022.
Les hybrides continuent leur progression
Les voitures hybrides non rechargeables (essence ou diesel) maintiennent également leur conquête du marché avec une augmentation de 8,6 %. Elles représentent désormais 22,6 % des ventes, avec 2 089 653 véhicules écoulés. Les ventes de voitures hybrides rechargeables, qui sont équipées d’un moteur thermique et d’un petit moteur électrique rechargeable, ont quant à elles ralenti pour la première fois, avec une augmentation de seulement 1,2 %. En somme, les voitures électrifiées, qu’elles soient hybrides ou 100 % électriques, ont dépassé les ventes de voitures à essence depuis fin 2021, ces dernières représentant 36,4 % des ventes en 2022, soit une baisse de 12,8 % avec près de 3,3 millions de véhicules vendus.
Le défi des infrastructures de recharge
L’industrie automobile est responsable d’environ 15 % des émissions de CO2 dans l’Union Européenne. Luca de Meo, directeur général de Renault et président de l’ACEA, a souligné lors d’une conférence de presse à Bruxelles que la transition vers les voitures électriques ne peut pas être limitée qu’à ce secteur. Il a mis en évidence la nécessité d’infrastructures de recharge, dont seulement 2 000 sont installées chaque semaine dans l’Union Européenne, tandis que l’industrie estime qu’il en faudrait 14 000. De plus, l’accessibilité financière pose problème, car les voitures électriques sont encore plus chères que les voitures traditionnelles et sont principalement achetées par des ménages aisés. Dans un secteur toujours lucratif, personne ne souhaite déclencher une guerre des prix en réduisant les tarifs.
Image d’une voiture électrique sur une route
Les voitures électriques connaissent une popularité grandissante dans l’Union Européenne, mais il reste encore beaucoup à faire pour atteindre les objectifs de transition énergétique. La construction d’infrastructures de recharge adéquates et abordables ainsi que la réduction des prix des voitures électriques sont des défis importants à relever. Toutefois, avec l’engagement croissant des consommateurs et des pays en faveur de l’électrification, il est clair que l’automobile du futur sera électrique.