Depuis le début de l’année 2023, les prix de l’immobilier en France métropolitaine ont connu un recul moyen d’environ 1%. Cette baisse est légèrement plus prononcée pour les appartements (-1,1%) que pour les maisons (-0,9%). Toutefois, ces moyennes masquent de nombreuses disparités géographiques.
Baisse des prix de l’immobilier quasi-généralisée en 2023
Selon les données, les prix immobiliers ont chuté de 3,3% en Île-de-France au cours des deux premiers trimestres de 2023. Cette baisse est plus marquée pour les appartements (-3,4%) que pour les maisons (-3,1%). Les départements de Seine-Saint-Denis (-3,9%), des Hauts-de-Seine et du Val-de-Marne (-3,7%) ainsi que Paris (-3,6%) enregistrent les plus fortes baisses pour les appartements.
Les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Hauts-de-France sont également touchées par la baisse des prix de l’immobilier. Depuis le début de l’année 2023, les prix ont diminué respectivement de 0,9% et 1,7%. Contrairement au reste de la France, les maisons subissent une correction plus importante que les appartements dans ces deux régions. Notons également que la baisse des prix des appartements est plus prononcée à Lyon (-3,7%) qu’à Paris.
Cependant, la baisse des prix de l’immobilier ne concerne pas l’ensemble de la France métropolitaine. La région Provence-Alpes-Côte-d’Azur fait figure d’exception notable. Depuis le début de l’année 2023, les prix immobiliers y ont augmenté de 1,7%. Cette hausse est principalement tirée par les prix des appartements (+2,6%), tandis que les prix des maisons connaissent une légère baisse (-0,2%). Il est à noter que contrairement à Paris et Lyon, le prix des appartements à Marseille a augmenté de 1%.
Les prix de l’immobilier demeurent à un niveau élevé
Ce retournement du marché immobilier s’explique principalement par le durcissement de la politique monétaire menée par l’Eurosystème au sein de la zone euro. Les augmentations des taux d’intérêt décidées par la Banque centrale européenne (BCE) ont entraîné une hausse du coût du crédit, réduisant ainsi le pouvoir d’achat des futurs acheteurs et impactant négativement la demande de biens immobiliers.
L’ampleur de la baisse des prix immobiliers reste cependant relativemenent modérée. Malgré les évolutions observées depuis le début de l’année 2023, les prix de l’immobilier demeurent à un niveau élevé. Cette situation n’est guère surprenante étant donné les hausses record enregistrées au cours de la dernière décennie, principalement causées par la faiblesse des taux d’intérêt.
La baisse des prix de l’immobilier va-t-elle se poursuivre ?
À la lumière des données présentées ci-dessus, il est clair que nous assistons à une phase de retournement du marché immobilier. Cependant, il est impossible de prédire avec certitude si cette baisse des prix immobiliers se poursuivra à l’avenir ou s’il s’agit simplement d’une pause avant une nouvelle hausse.
Il est intéressant de rappeler les nombreuses prédictions d’experts en 2004-2005 annonçant une chute du marché immobilier à Paris, où le prix du mètre carré avoisinait les 4 000 euros. Depuis lors, il a plus que doublé…
Cela étant dit, il semble raisonnable de supposer que la baisse des prix de l’immobilier se poursuivra à court terme. En effet, selon les dernières prévisions de l’INSEE publiées le jeudi 7 septembre, l’inflation devrait rester supérieure à 4% d’ici la fin de l’année 2023 en France. De plus, la BCE ne prévoit pas de retour à un taux d’inflation proche de 2% au sein de la zone euro avant 2025. Cette persistance de l’inflation ne devrait pas inciter la BCE à réduire ses taux d’intérêt à court terme. Par conséquent, il est difficile d’envisager un rebond du marché immobilier dans la configuration actuelle des taux d’intérêt. À moins que le ralentissement de l’activité économique en Europe ne pousse la BCE à réviser sa politique actuelle…