Le Bangladesh, un pays d’Asie du Sud, est devenu le deuxième exportateur de textile au monde en 2012. Cette croissance économique s’est accompagnée de la création de 4 500 usines textiles qui emploient plus de 35 millions d’ouvriers, principalement des femmes. Les grandes marques internationales ont choisi de faire fabriquer leurs vêtements dans ce pays en raison du coût extrêmement bas de la main-d’œuvre. Cependant, cette compétitivité a un prix, celui des conditions de travail indignes.
Made in Bangladesh : un film qui dénonce
Le film “Made in Bangladesh” de Rubaiyat Hossain raconte l’histoire d’une jeune ouvrière qui tente de créer un syndicat dans son usine textile après un accident meurtrier. Ce film, bien que fictif, reflète la réalité du Bangladesh et met en lumière les obstacles auxquels les femmes ouvrières sont confrontées lorsqu’elles revendiquent leurs droits. Le réalisateur s’inspire de faits réels, tels que les accidents survenus dans les usines textiles du pays qui ont attiré l’attention de l’opinion mondiale.
Les enjeux sociaux, politiques et féministes
“Made in Bangladesh” soulève des enjeux sociaux, politiques et féministes. Il dénonce les conditions de travail inhumaines, mais aussi la compétition entre les pays pour attirer les investisseurs. Le Bangladesh, autrefois compétitif grâce à sa main-d’œuvre bon marché, se trouve maintenant confronté à la concurrence de pays encore plus pauvres, tels que le Laos, le Cambodge et l’Éthiopie.
La mondialisation et ses conséquences
La mondialisation a permis aux grandes firmes de délocaliser leur production dans les pays où les conditions sont les plus avantageuses pour elles. Ce processus, appelé “la division internationale du travail”, a conduit à une spécialisation croissante des pays et a accentué la compétitivité entre les ouvriers du monde entier. Malheureusement, ce sont les travailleurs qui en paient le prix, avec des salaires très bas et des conditions de travail précaires.
Le film “Made in Bangladesh” met en lumière cette réalité et souligne l’importance de prendre en compte les conséquences sociales de la mondialisation. Il rappelle que derrière chaque vêtement que nous portons se cachent des histoires de femmes courageuses qui luttent pour leurs droits.
Conclusion
Le film “Made in Bangladesh” est une porte d’entrée intéressante pour comprendre les mécanismes de la production textile mondiale et les conséquences sociales de la mondialisation. Il met en lumière les défis auxquels sont confrontées les ouvrières bangladaises et souligne l’importance de prendre en compte l’aspect humain derrière nos vêtements. En fin de compte, il s’agit de se demander quel est le véritable prix de la compétitivité et de réfléchir à la façon dont nous pouvons soutenir une industrie textile plus éthique et équitable.