Les tensions sont à leur comble dans une ville de retraités en Floride, où les résidents âgés de 55 ans et plus vivent une existence en apparence idyllique. Derrière cette façade tranquille, une bataille acharnée oppose les partisans et les opposants de Trump.
Il y a quelques années, “The Villages” et ses 100 000 habitants faisaient les gros titres en raison de l’un des taux de maladies sexuellement transmissibles les plus élevés des États-Unis. Aujourd’hui, la ville est au centre de l’attention pour les agressions, les injures et les appels à la police qui se multiplient à l’approche de l’élection présidentielle du 3 novembre.
Durant l’été, une vidéo devenue virale montrait un résident de The Villages criant “White Power!” depuis sa voiture de golf devant des manifestants anti-Trump. Ces derniers l’ont qualifié de raciste en retour. Les tensions sont fortes, constate Chris Stanley, présidente du Democratic Club, qui regroupe les sympathisants démocrates de The Villages. Selon elle, ces tensions se sont intensifiées sous Trump et empirent chaque année.
Pendant que Mme Stanley supervise une parade pro-Biden rassemblant plus de 200 voitures de golf, une lente procession suivie de près par la police, les républicains se rassemblent devant une boulangerie. Parmi eux, Henrietta Amey, 83 ans, fièrement vêtue d’un t-shirt “Keep America Great”, affiche son soutien à Donald Trump. Elle qualifie l’autre camp de “bande de perdants” en regardant avec dédain la procession démocrate. La vieille dame réfute les accusations selon lesquelles son candidat éprouverait de la sympathie pour les suprémacistes blancs et aurait mal géré la pandémie. Elle affirme que l’économie se porte très bien et que Trump a tenu ses promesses électorales, notamment en matière d’immigration illégale.
Les tensions sont à leur comble dans cette ville majoritairement composée de retraités blancs et conservateurs. Selon les chiffres officiels, 57% des votants dans le comté de Sumter, où The Villages représente le centre de population le plus important, sont républicains.
Pour l’écrivain Andrew Blechman, auteur d’un livre sur The Villages, cette ville est un “microcosme de ce qui se passe en Amérique”. Il estime que l’atmosphère dans le pays est devenue plus tendue et plus partisane, et que cela se reflète également dans cette communauté. Les tensions sont inévitables dans une communauté aussi profondément divisée, car les résidents se sentent menacés dans leur bulle. Ils vivent dans une illusion, dans un monde imaginaire de l’Amérique des années 1950 et 1960, avec une fausse architecture et une fausse histoire.
La bataille pour The Villages pourrait s’avérer cruciale le 3 novembre. En 2000, une différence de 537 voix en Floride a envoyé le républicain George W. Bush à la Maison Blanche. The Villages, avec sa population importante, pourrait donc jouer un rôle décisif dans l’issue de l’élection.
Source: AFP