L’impact environnemental de la production des batteries au lithium-ion est un sujet très controversé. Dans cet article, nous vous proposons un décryptage basé sur les recherches de l’agence suédoise pour la recherche et l’environnement (IVL) afin de comprendre réellement l’empreinte CO2 de ces batteries et d’explorer les possibilités d’amélioration.
Une Controverse
La production des batteries est souvent un sujet de débat entre les défenseurs et les détracteurs des voitures électriques. Bien que les véhicules électriques offrent de nombreux avantages en termes d’émissions de CO2, de particules et de bruit, il est important de prendre en compte l’impact écologique global, y compris la phase de recyclage (qui ne sera pas abordée ici).
150 à 200 kilos de CO2 par kWh
Selon les recherches compilées par l’IVL, la production d’un kWh de batteries entraînerait l’émission de 150 à 200 kilos de CO2 dans l’atmosphère. Ce chiffre est basé sur la composition actuelle du mix énergétique mondial, qui est encore principalement composé de combustibles fossiles.
Entre 5 et 17 tonnes pour une batterie
En se basant sur cette estimation, la production d’une batterie de 30 kWh entraînerait l’émission d’environ 5 tonnes de CO2, tandis qu’une batterie de Tesla de 100 kWh pourrait générer plus de 17 tonnes de CO2. Ces chiffres diffèrent considérablement des données communiquées par l’ADEME en 2013, qui prenaient en compte le cycle de vie complet des véhicules électriques et comprenaient la phase de recyclage.
Tout dépend de la source
L’étude indique que les émissions de CO2 peuvent varier considérablement selon la source d’énergie utilisée pour la production électrique. Par exemple, en Suède, où plus de la moitié de l’électricité est d’origine renouvelable, l’impact carbone de la production de batteries pourrait être réduit de plus de 60%.
Les progrès de l’industrie
Les auteurs de l’étude sont convaincus que l’impact carbone de la production de batteries peut être réduit grâce aux progrès réalisés par l’industrie. Par exemple, Tesla installe des panneaux solaires sur les toits de ses usines pour réduire l’empreinte carbone de sa production. Les auteurs invitent également les autorités à exiger des constructeurs automobiles la publication de données sur les émissions “globales” de leurs modèles afin d’informer davantage les consommateurs.
L’impact du consommateur
L’étude souligne également que les consommateurs ont leur part de responsabilité dans la réduction de l’empreinte CO2 de la production de batteries. Une meilleure adaptation des besoins des consommateurs pourrait permettre de produire des batteries plus adaptées à chaque usage spécifique, évitant ainsi la surproduction de batteries de grande capacité. De plus, il est important de considérer l’utilisation future de ces batteries, qui pourraient être réutilisées dans le cadre du stockage de l’énergie domestique.
En conclusion, il est essentiel de considérer l’ensemble du cycle de vie des batteries et d’explorer de nouvelles façons de réduire leur impact environnemental. Les avancées technologiques et l’engagement des consommateurs peuvent jouer un rôle clé dans cette transition vers une production de batteries plus respectueuse de l’environnement.