La dernière publicité pour la Bluecub, une voiture électrique d’autopartage lancée à Bordeaux par le groupe Bolloré en janvier, a été épinglée par le Jury de déontologie publicitaire (JDP). Bien que le véhicule soit considéré comme “moins polluant” que d’autres moyens de transport, il ne peut être qualifié d’”écologique”.
Dans sa décision publiée mercredi, le JDP, une instance liée à l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP), a critiqué le site internet de la Bluecub qui la présentait comme “écologique”. Le JDP a souligné que les mentions “0 bruit, 0 odeur, 0 émissions de CO2″ ne suffisent pas pour qualifier le service d’”écologique”. De plus, l’utilisation des véhicules électriques, bien qu’elle soit moins polluante que celle des véhicules conventionnels, reste plus polluante que d’autres modes de transport en raison des sources d’énergie nécessaires à leur fonctionnement.
Le JDP rappelle que lorsque des termes tels que “écologique”, “vert”, “éthique”, “durable”, etc. ne peuvent être justifiés de manière globale, la publicité doit les relativiser en utilisant des formulations telles que “contribue à”.
En conséquence, le JDP a demandé le “non-renouvellement de la diffusion de cette publicité”.
La Bluecub prévoit de disposer de 200 voitures 4 places d’ici 2015, avec une autonomie de 250 km et rechargeables dans 80 stations, dans la Communauté urbaine de Bordeaux, qui compte 725 000 habitants.
L’Observatoire du Nucléaire, qui avait saisi le JDP, a salué cette décision comme “une nouvelle victoire sur la communication trompeuse des lobbies de la voiture et de l’automobile”. Selon cet observatoire, les véhicules électriques en France peuvent être qualifiés de “véhicules nucléaires”, car 75% de l’électricité provient de sources nucléaires.
Suite à cette décision, le groupe Bolloré a assuré qu’il retirerait le mot “écologique” de sa publicité, mais qu’il le réintroduirait une fois que ses Bluecub de Bordeaux, Paris et Lyon auront obtenu des certificats d’énergie renouvelable.
Julien Varin, directeur de communication du groupe Bolloré, a déclaré à l’AFP que le véritable enjeu est la pollution présente dans toutes les villes, ce qui conduit à la mise en place de mesures comme la circulation alternée à Paris. Il souligne également que de nombreuses villes dans le monde se tournent vers les solutions Bolloré pour dépolluer leurs environnements, citant Indianapolis et Londres comme exemples récents.
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