La BMW i4 est l’un des meilleurs modèles de berline électrique sur le marché, une alternative sérieuse à Tesla pour ceux qui ont le budget nécessaire. Lors de notre premier essai, nous avons été séduits par sa qualité de conduite, ses performances et son équipement complet. Cependant, nous n’avions pas pu évaluer complètement son autonomie, un aspect qui semblait être l’un de ses rares points faibles.
Afin d’avoir une idée plus précise des capacités de l’i4 en termes d’autonomie, nous avons repris le volant de cette belle voiture allemande et pris la direction de la Vendée, sur notre trajet de test habituel pour évaluer les performances des véhicules. L’i4 est-elle une voiture électrique adaptée aux longs voyages ?
i4 eDrive 35 : Un bon compromis ?
Pour ce test “longue autonomie”, nous avons choisi un modèle légèrement moins puissant que l’impressionnante M50… Notre i4 eDrive35 est l’une des versions les plus abordables de cette berline électrique allemande, mais sa fiche technique reste très convaincante. Avec un moteur de 286 ch, une batterie de 66 kWh et une capacité de recharge de 185 kW, nous devrions pouvoir dépasser les 400 km d’autonomie sur le papier. Officiellement, BMW annonce entre 406 et 483 km selon le type de parcours, une valeur théorique largement suffisante pour parcourir plus de 300 km sur l’autoroute en conditions réelles.
Un trajet principalement sur autoroute
Notre trajet de test, long de 484 km, nous emmène de la région parisienne à la Vendée. Il est principalement composé de tronçons autoroutiers, à l’exception des 30 premiers kilomètres qui sont plus urbains. Compte tenu de l’autonomie annoncée par BMW et de la consommation officielle de la voiture (entre 15,8 et 18,7 kWh pour 100 km), nous prévoyons de ne faire qu’un seul arrêt. Sachant déjà quel parcours nous allons emprunter, nous devons également prendre en compte le fait que le dernier tiers de l’itinéraire ne dispose pas de bornes de recharge rapide. Après Angers, les possibilités de tester les capacités de recharge DC se raréfient.
Notre objectif est de réaliser le même type de trajet au retour, avec également un seul arrêt. Il est important de mentionner que cet aller-retour sur la côte atlantique a été effectué lors d’un week-end prolongé du mois de mai.
Aller : S’adapter en permanence
Nous décidons donc de faire notre premier arrêt à mi-parcours, aux environs du Mans. Le planificateur de BMW, quant à lui, est plus optimiste et nous suggère un arrêt plus éloigné. Cependant, nous choisissons de ne pas suivre ses conseils pour cet aller, car nous pensons que cet optimisme est dû à notre faible consommation lors de la première heure, coincés dans les embouteillages parisiens.
Notre première tentative de recharge se solde par un échec cuisant. La borne Ionity de notre aire d’autoroute est prise d’assaut et deux autres véhicules attendent leur tour pour utiliser l’une des trois bornes de recharge rapide disponibles. Peu importe, une station de recharge Total Energies nous attend sur la prochaine aire, à une trentaine de kilomètres plus loin. Malheureusement, ce week-end de l’Ascension, Total a choisi d’effectuer la maintenance de ses bornes à ce moment-là. Nous sommes donc contraints de trouver une solution de secours qui nous oblige à quitter l’autoroute pour nous rendre au Superchargeur Tesla de Saint Saturnin. Depuis que Tesla a ouvert ses bornes aux constructeurs tiers, elles sont une solution abordable pour les propriétaires de voitures électriques qui ont besoin de recharger. Lors de ce premier arrêt, notre berline électrique tient ses promesses. La vitesse de charge atteint presque 180 kW et il ne nous faut qu’une petite trentaine de minutes pour recharger notre batterie à 97%.
Le reste du trajet se déroule sans encombre. Notre vitesse modérée, entre 120 et 130 km/h, nous permet de maintenir une consommation relativement basse (20,2 kWh pour 100 km), mais légèrement supérieure aux chiffres officiels. Nous arrivons à destination avec une marge de batterie suffisante (31%).
Retour : Faire confiance à la machine
Pour le trajet de retour, nous décidons de faire confiance au planificateur d’itinéraire de notre i4. Celui-ci confirme notre volonté de ne faire qu’un seul arrêt. En effet, certains planificateurs suggèrent plutôt deux arrêts plus courts qu’un arrêt plus long, moins efficace en termes d’efficacité de recharge. Nous repartons de la côte atlantique avec une batterie pleine, ayant la chance d’avoir une borne Lidl et ses généreux 150 kW à proximité de notre point de départ.
A une vitesse de croisière de 130 km/h, avec la climatisation en marche et avec quatre passagers à bord (dont deux passagers très légers), nous avalons les kilomètres sans difficulté. Notre seul et unique arrêt se fait à l’aire de Vilaines la Gonais, entre Le Mans et Chartres, à 280 km de notre point de départ. Il nous reste exactement 204 km à parcourir et la batterie affiche une autonomie restante de 17%. Comme vous l’aurez compris, l’i4 dépasse largement les 300 km sur autoroute avec une seule charge, ce qui en fait une excellente routière électrique. La session de recharge se déroule parfaitement. Notre berline bénéficie d’une puissance de recharge allant jusqu’à 180 kW pendant de longues minutes avant de réduire progressivement. Moins de 25 minutes après avoir branché notre véhicule sur la borne Ionity, nous reprenons la route pour terminer en douceur notre week-end.
Arrivés à destination, nous constatons une consommation totale d’environ 20 kWh. Pour être précis, cette valeur était légèrement plus élevée (21,2 kWh) avant d’aborder les 80 derniers kilomètres à vitesse réduite. Une fois de plus, la circulation fluide a contribué à réduire la consommation de l’i4.
Autonomie : Les chiffres en réalité et autres enseignements
Lorsque nous comparons notre consommation avec celle annoncée par le constructeur, il y a une légère différence. Cependant, cette différence est moins importante que chez certains concurrents de BMW, ce qui est à souligner. Malgré tous ses avantages, notamment le fait d’être une berline, l’i4 ne peut pas accomplir de miracles sur l’autoroute en termes d’autonomie. Cependant, pour apprécier pleinement l’intérêt d’opter pour une berline électrique, la comparaison la plus pertinente est celle entre l’i4 et un autre modèle de BMW, l’iX1, un SUV au prix pratiquement similaire.
Lors de notre essai de l’iX1, légèrement plus puissant (313 ch) mais avec une batterie de capacité similaire, nous n’avions pas été impressionnés par ses performances en matière d’autonomie. À l’époque, nous avions même écrit : il est presque illusoire d’espérer parcourir 300 km sur autoroute avec une batterie pleine, ce qui limite les capacités de l’iX1 pour les longs trajets. La consommation moyenne que nous avons relevée sur le SUV était en effet supérieure à 24 kWh/100 km. Avec des caractéristiques techniques similaires mais une aérodynamique nettement améliorée, l’i4 surpasse l’iX1 en termes de performances sur les longs trajets. Son coefficient de traînée de 0,24 lui confère une meilleure résistance au vent et se traduit immédiatement par une consommation d’énergie bien moindre.
Verdict de l’essai : Une excellente routière
Sans effort particulier d’éco-conduite et sans chercher à optimiser nos temps de charge, nous avons parcouru nos 1 000 km en un temps légèrement supérieur à celui habituellement réalisé en voiture thermique. La pause habituelle recommandée toutes les 2 heures de conduite devient une pause de recharge si nous trouvons une station de recharge disponible. La principale différence réside dans le temps d’arrêt. Au lieu des 15 minutes habituelles, nous devons faire une pause d’environ une demi-heure pour recharger suffisamment la batterie et poursuivre notre aventure. Avec l’i4 eDrive35, cet exercice se fait sans difficulté et nous pouvons affirmer qu’en plus de ses remarquables qualités dynamiques pour une voiture électrique et du plaisir de conduite qu’elle procure, la première berline électrique de BMW est également parfaitement adaptée aux voyages.