Bonheur

Bonheur

Comprendre la notion de “bonheur”

Qu’est-ce que le bonheur ?

Le bonheur est un état de satisfaction totale caractérisé par sa stabilité et sa durabilité. Il ne suffit pas de ressentir une brève satisfaction pour être heureux. Une joie intense ne représente pas le bonheur, de même pour un plaisir éphémère. Le bonheur est un état global. Une personne heureuse est comblée, elle vit une forme de plénitude. Sa situation est stable, équilibrée et seule une influence externe pourrait la modifier.

Le bonheur est universellement recherché en tant qu’apogée de la vie humaine. On le considère comme le but ultime de l’existence, que chaque être humain cherche à atteindre, consciemment ou non.

Le bonheur est une expérience individuelle et humaine. Seul l’humain peut connaître la félicité, pas les animaux. Le malheur, quant à lui, est l’opposé du bonheur. C’est un état stable et prolongé dans lequel on vit une insatisfaction totale. Personne ne recherche volontairement cette situation.

La notion de bonheur est étroitement liée au désir. Être heureux signifie réaliser tous ses désirs, ou du moins les désirs importants. Une personne heureuse atteint les objectifs qu’elle s’est fixés, ceux qui ont de la valeur à ses yeux. Ainsi, le bonheur est ancré dans l’individu, dans ses projets et ses perceptions.

La conception du bonheur diffère d’une personne à une autre. Les utopies politiques qui visent le bonheur de “tous” peuvent être potentiellement dangereuses. Elles risquent d’imposer une vision particulière du bonheur, d’agir de manière paternaliste et de produire l’effet inverse de ce qui est recherché.

Un contenu indéterminé

Le “contenu” du bonheur est indéterminé. Il n’y a pas de consensus sur les éléments spécifiques qui constituent le bonheur. La richesse, la beauté et le pouvoir ne font pas le bonheur. Aucun élément concret ne peut être désigné comme étant essentiel. Croire qu’une Ferrari ou la célébrité à la télévision nous rendra heureux est une illusion.

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Lorsqu’il y a un accord sur ce qui rend heureux, il ne s’agit que d’éléments vagues et de principes généraux. L’amour, l’amitié et le plaisir sont sans doute des composantes du bonheur, mais ces éléments sont profondément abstraits. Savoir que l’amitié est importante ne garantit pas d’avoir de vrais et bons amis.

Nous ignorons souvent ce qui pourrait nous conduire à notre bonheur. Ce qui me rendrait personnellement heureux n’est pas clair pour moi-même. Je peux penser que certaines choses me rendront heureux, comme posséder un bien matériel ou réaliser un projet, mais je ne peux jamais être certain que ces éléments apporteront réellement mon bonheur, actuel ou futur.

Au-delà de l’aspiration commune à être heureux, ce qui engendre le bonheur reste donc indéterminé.

La recherche du bonheur

Le bonheur est généralement présenté comme le but ultime de l’existence humaine. Il serait la fin en soi vers laquelle tous nos autres objectifs seraient secondaires. Toutes nos actions seraient motivées par le désir d’être heureux, de manière plus ou moins directe.

Dans cette perspective, la recherche du bonheur semble inévitable. Que nous le voulions ou non, que nous l’admettions ou non, nous ne pourrions pas empêcher de chercher le bonheur. Cependant, il n’est pas certain que le bonheur soit atteignable. Il pourrait être un idéal inaccessible, un fantasme que nous ne pourrons jamais réaliser.

Deux éléments vont dans ce sens :

  1. Le bonheur est un état dont nous sommes conscients.
  2. Le bonheur entretient un rapport paradoxal avec le désir.

En ce qui concerne le premier point, le problème est que personne ne se considère comme heureux. Une personne heureuse est souvent considérée comme consciente de son état. Elle n’est pas heureuse “sans le savoir”. Elle est heureuse et en a conscience. Pourtant, personne ne prétend avoir atteint le bonheur. Il est facile de douter ou de contester les affirmations de ceux qui prétendent l’avoir atteint. Un contentement total, durable et stable ? Et vous l’auriez atteint ? Vraiment ?

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Un paradoxe entre le désir et le bonheur

Concernant le deuxième point, la recherche du bonheur semble rencontrer un paradoxe. D’un côté, le désir est décrit comme étant insatiable, sans fin, source de troubles et permanent. De l’autre, le bonheur est présenté comme la réalisation de tous les désirs et la disparition des troubles liés au désir.

Ainsi, soit l’être humain désire et n’est pas heureux, soit il est heureux et ne désire plus. Le bonheur est lié à la réalisation de tous les désirs, c’est un état où l’être humain est libéré du désir. Toutefois, rien ne prouve qu’un tel état soit possible. Étant donné que nous voyons des individus continuer de désirer, nous pouvons rejeter le bonheur comme un idéal illusoire.

Cette situation conduit certains philosophes à repenser la notion de bonheur. Le bonheur pourrait être simplement l’absence de troubles (ataraxie). Au lieu de chercher à réaliser nos désirs, nous pourrions chercher à ne plus être troublés par eux.

Dans un autre registre, Hobbes propose une vision originale du bonheur. Être heureux consisterait à poursuivre sans cesse des désirs tous réalisés (Elements of Law). Le trouble et le bonheur seraient alors compatibles.

Quelle que soit la solution proposée, on renonce à la définition classique du bonheur. Le bonheur devient alors, s’il est possible, moins paradoxal.

Dépend-il de nous d’être heureux ?

Selon l’étymologie, le bonheur ne dépend pas de l’être humain. Le bonheur est la bonne fortune, le bon heur. C’est une chance qui arrive à l’individu. Il vient de l’extérieur, il n’est pas produit ou construit par le sujet lui-même. Dans cette perspective, il ne dépend pas de l’être humain d’être heureux. C’est le bonheur qui nous trouve, et non le contraire.

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En revanche, on considère souvent que l’individu joue un rôle dans son propre bonheur. Il recherche activement le bonheur et tente de le réaliser. Il met en œuvre des moyens pour atteindre cette fin. Des éléments extérieurs peuvent favoriser ou entraver ce bonheur, mais ils ne sont pas considérés comme des causes initiales et exclusives. L’individu participe à la réalisation de sa félicité.

Il semble que chercher le bonheur ne suffise pas à le trouver. D’où l’idée qu’il ne dépende pas de nous. Toutefois, certains courants philosophiques considèrent largement que le bonheur dépend de notre action. En adoptant la bonne façon de vivre et en cultivant les bonnes représentations, le sage peut atteindre une forme de félicité.

Bonheur, morale et plaisir

La morale est étroitement liée à la notion de bonheur. De nombreux philosophes ont fait de la moralité une condition du bonheur. Être heureux n’est réservé qu’à ceux qui sont d’abord moraux. Il est difficile d’imaginer que ceux qui acquièrent le bien-être de manière immorale puissent être “heureux”.

L’idée de bonheur est liée à une forme de quiétude qui semble incompatible avec l’immoralité. Vivre dans la peur de la justice ou de la désapprobation sociale, c’est vivre dans l’inquiétude, forcément non heureux. Le bonheur suppose donc une évaluation positive des causes de notre situation.

On imagine mal le bonheur sans plaisir. Cependant, le plaisir n’est pas le bonheur en soi. C’est une sensation momentanée, éphémère. Le plaisir est associé à ce qui est “bon”. Le bonheur, quant à lui, est associé à ce qui est “bien”. On peut tirer du plaisir d’une chose immorale, mais pas du bonheur. Le bonheur comporte une dimension d’accomplissement moral.

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Note: Les images originales n’étaient pas incluses, il faudrait les réintégrer au sein de l’article pour respecter les principes de YMYL et E-A-T.