Le cancer de l’utérus, également connu sous le nom de cancer de l’endomètre, est le cancer gynécologique le plus fréquent après le cancer du sein, avec plus de 8000 nouveaux cas par an. Contrairement au cancer du col de l’utérus qui se développe dans la partie basse de l’utérus, les cellules cancéreuses de l’endomètre prolifèrent sur la paroi intérieure de l’organe féminin, notamment sur la première couche de l’endomètre. Les autres formes, qui touchent le muscle utérin, sont très rares. Une différence majeure avec le cancer du col est l’âge auquel la maladie se développe : 68 ans contre 51 ans.
Quels sont les risques ?
Plusieurs facteurs de risque ont été identifiés, dont beaucoup sont liés aux hormones féminines. Les femmes de plus de 60 ans et celles qui n’ont pas eu d’enfants sont donc plus susceptibles de développer un cancer de l’endomètre, en raison de forts taux d’œstrogènes associés à des taux réduits de progestérone. Des études ont également montré que l’obésité augmentait les risques. De plus, environ 5 % des cas de cancer de l’endomètre sont liés à une prédisposition génétique, notamment au syndrome de Lynch, qui prédispose également au cancer colorectal. Les femmes porteuses de ce syndrome doivent donc être suivies dès l’âge de 30 ans. Des recherches ont également montré que les femmes porteuses d’une mutation des gènes BRCA1 ou 2 sont plus susceptibles de développer une forme rare de cancer de l’endomètre.
Quels sont les symptômes ?
Selon le Dr Alexandra Leary, oncologue à l’institut Gustave-Roussy, le cancer de l’endomètre est souvent symptomatique. Chez les femmes ménopausées, des saignements vaginaux anormaux doivent absolument conduire à une consultation médicale. Chez les femmes plus jeunes, des saignements en dehors des règles doivent également alerter. Des pertes blanches et/ou des douleurs abdominales peuvent également être des signes précurseurs du cancer de l’endomètre.
Comment est posé le diagnostic ?
Il est essentiel de consulter rapidement en cas de saignements vaginaux anormaux, car ils surviennent souvent tôt dans le développement du cancer de l’endomètre. Le frottis n’est pas utile pour ce type de cancer puisqu’il est réalisé sur le col de l’utérus et non sur le corps de l’utérus. Pour établir un diagnostic précis, une échographie pelvienne est réalisée en premier lieu. Si l’endomètre apparaît épaissi, une biopsie peut être pratiquée en ambulatoire pour confirmer le diagnostic, déterminer le type de tumeur et son agressivité. Une IRM de la zone pelvienne peut également être réalisée pour évaluer l’extension de la maladie à d’autres organes, notamment les ganglions.
Quels sont les traitements ?
Comme le cancer de l’endomètre est généralement diagnostiqué à un stade précoce, le pronostic est souvent favorable avec un traitement local. L’ablation de l’utérus, des ovaires et des trompes peut être réalisée par cœlioscopie, ce qui permet une récupération plus rapide. Le curage ganglionnaire n’est pas nécessaire pour tous les cas. Des études sont en cours pour déterminer si un simple ganglion sentinelle pourrait suffire. En complément de la chirurgie, certaines femmes pourront bénéficier d’une radiothérapie. En cas de récidive, l’hormonothérapie peut être utilisée, car les cellules de l’endomètre sont sensibles aux hormones féminines.
Perspectives d’avenir
Les tumeurs de l’endomètre présentent souvent une anomalie moléculaire appelée instabilité des microsatellites. Selon le Dr Leary, un quart des femmes atteintes de cancer de l’endomètre ont ce statut dit “MSI”, qui est très sensible à l’immunothérapie. Ce traitement prometteur peut transformer la prise en charge du cancer de l’endomètre avec peu d’effets secondaires. Bien qu’il ne soit pas encore accessible en routine, de plus en plus d’essais cliniques permettent aux patientes d’y avoir accès.
En conclusion, il est essentiel de réagir aux premiers saignements vaginaux anormaux et de consulter un médecin. Le diagnostic précoce du cancer de l’endomètre permet de bénéficier de traitements efficaces et de maximiser les chances de guérison. Il est important de sensibiliser les femmes aux symptômes de cette maladie et de promouvoir les dépistages réguliers. Avec les progrès de la recherche, de nouvelles perspectives de traitement émergent, offrant ainsi de l’espoir pour les patientes atteintes de ce type de cancer.